mercredi 31 août 2011

The Young Gods ("did you miss me ?")




The Young Gods cover of Gary Glitter "Hello, Hello, I'm Back Again" (1973) on their debut album, released in 1987.







many many thanks to Dolorosa and Wladd Muta ! :-)

jeudi 18 août 2011

Jan Garbarek & Ustad Fateh Ali Khan



Saga



Raga 1






From the Album "Ragas and Sagas"

Ustad Fateh Ali Khan: Voice
Jan Garbarek : Soprano and tenor saxophones
Ustad Shaukat Hussain: Tabla
Ustad Nazim Ali Khan: Sarangi
Deepika Thathaal: Voice
Manu Katché: Drums










mardi 16 août 2011

Dupain ("l'usina")





Dupain est un groupe musical français, connu principalement pour ses chants en occitan.

Ils sont cinq actuellement, originaires du sud, rassemblés à Marseille.

Samuel Karpienia – Chant
Pierre-Laurent Bertolino – Vielle à roue
Samuel de Agostini – Batterie
Daniel Gaglione – Mandole
Noël Baille – Basse

Un chant contestataire et humaniste. Une musique qui mêle des instruments traditionnels électrifiés, comme la vielle à roue, la mandole, des percussions orientales, un accordéon percutant ! Un son de samples, cordes saturées, occitan, accent de la cité phocéenne. Des accents de flamenco andalou, de blues méditerranéen.

>> Dupain (myspace)

Tamara de Lempicka


Tamara de Lempicka, née le 16 mai 1898, probablement à Varsovie, en Empire russe, (maintenant Pologne) et décédée le 18 mars 1980 à Cuernavaca, au Mexique, est la peintre polonaise la plus célèbre de la période Art déco. Brillante, belle et audacieuse, inclassable, mystérieuse et contradictoire, elle a fait de sa vie une succession de mises en scène très élaborées. Elle prône le luxe et la modernité.

Fille de Boris Gorski, un juif russe, et d'une mère polonaise, son enfance se passe dans un milieu aisé et cultivé entre Saint-Pétersbourg, Varsovie et Lausanne. En 1914, elle est retenue par la guerre à Saint-Pétersbourg où elle s'inscrit à l'académie des Beaux-Arts. Elle épouse Tadeusz Lempicki, un jeune avocat polonais en 1916. La Révolution d'octobre bouleverse sa vie et après un détour par Copenhague, elle gagne Paris où elle est recueillie par ses cousins qui l'ont précédée dans l'exil. Tamara commence alors avec beaucoup de ténacité une carrière de peintre.



En 1920, à l'Académie Ranson, elle reçoit l'enseignement de Maurice Denis et à l'Académie de la Grande Chaumière celle d'André Lhote. C'est là qu'elle forge petit à petit son style qui, dans une synthèse inattendue de l'art maniériste de la Renaissance et du néo-cubisme, va coller parfaitement à son époque. L'envol de sa carrière coïncide avec sa première exposition personnelle à Milan en 1925. C'est là qu'elle fait la connaissance de Gabriele D'Annunzio et de son entourage, aussi aristocratique qu'excentrique. De retour en France, elle participe pleinement à la vie artistique et mondaine parisienne où elle rencontre de nouveaux modèles : André Gide, Suzy Solidor, de riches industriels, des princes russes émigrés, etc.

En 1929, appelée par Rufus Bush, un riche américain qui lui a commandé le portrait de sa fiancée, Tamara fait son premier voyage à New York. Outre le portrait de commande, elle exécutera sur place plusieurs tableaux, dont d'intéressantes études de gratte-ciel. Elle expose simultanément en Pologne (médaille de bronze à l'exposition internationale de Poznan), à Paris (dans quatre salons et à la galerie Colette Weil) et aux États-Unis (Carnegie Institute de Pittsburgh)! Pour un peintre dont la production est relativement limitée, c'est un exploit.



Elle divorce en 1928 pour se remarier, en 1933, avec le baron Raoul Kuffner (décédé en 1962). Ce passage de l'état de comtesse à celui de baronne (Baroness Kuffner) coïncide avec une crise morale et artistique qui provoque un ralentissement de sa production. Fuyant les menaces de guerre, elle s'installe aux États-Unis en 1939 où elle fait trois expositions à New York et à San Francisco chez Paul Rheinardt et chez Julien Levy. Après-guerre, son œuvre tombe dans un profond oubli jusqu'à ce que la redécouverte de l'Art déco, dans les années 1970, fasse ressurgir son nom.



Tamara de Lempicka occupe une place à part dans l'art du XXe siècle : malgré une production peu abondante (à peine 150 tableaux dans sa meilleure période qu'on situe entre 1925 et 1935), ce sont ses peintures qui sont choisies le plus souvent aujourd'hui lorsqu'il s'agit d'illustrer les années folles de l'entre-deux-guerres.



Ses modèles se caractérisent par des regards interrogateurs et sensuels, une bouche pulpeuse pour les femmes et pincée pour les hommes, des couleurs vives, mais en nombre limité, mises en valeur par des fonds gris ou noirs. Derrière une stylisation néo-cubiste, qui les situent parfaitement dans leur temps, les portraits de Tamara de Lempicka ne négligent aucune des magistrales recettes de composition qui furent élaborées par ses grands prédécesseurs de la Renaissance italienne.








>>> TAMARA DE LEMPICKA (official)




vendredi 12 août 2011

Susanna BACA (Caras Lindas)







>>> more about Susanna Baca

Death and the Maiden (Roman Polanski, 1994)



La Jeune Fille et la Mort (Death and the Maiden) est un film franco-américano-britannique réalisé par Roman Polanski, sorti en 1994 et adapté de la pièce du même nom du dramaturge chilien Ariel Dorfman, rescapé du régime de Pinochet.

avec Sigourney Weaver, Ben Kingsley et Stuart Wilson

synopsis:
Fin du XXe siècle, dans un pays d'Amérique du Sud qui vit encore le traumatisme d'une dictature récente, le président de la jeune démocratie a décidé de mettre en place une commission d'enquête sur les crimes passés, qui devrait être présidée par un avocat célèbre : Gerardo Escobar. Le soir de cette nomination, l'avocat crève un pneu en rentrant chez lui. Un voisin, le docteur Roberto Miranda, vient à son secours et le ramène chez lui, où sa femme l'attend. Celle-ci, Paulina Escobar, torturée par la police secrète de l'ancien régime croit reconnaitre dans la voix de Roberto Miranda celle d'un de ses bourreaux.

Polanski revient revient ici à son cadre de prédilection : le huis-clos, à la différence près que celui-ci semble plus ouvert à une réflexion politique car il prend les dictatures sud-américaines des années 1970 1980 comme toile de fond. Une ancienne opposante au régime se trouve donc confrontée à son ex-tortionnaire qu'elle séquestre et qu'elle veut juger. S'ouvre alors, dans la maison de la vengeresse et de son mari une mise en scène de procès qui confrontera les notions de justice et de revanche, de vérité objective et de ressentis affectifs, de légalité et de légitimité. Polanski ne tranche jamais véritablement dans ces oppositions que lui-même dispose et au lieu d'apporter des réponses, celui-ci préfère poser des questions ouvertes. La fin, aussi peu rassurante que possible, préfère opter pour une hypothèse peu probable quoique terrifiante. Sigourney Weaver compose un personnage constamment sur le fil du rasoir, oscillant entre désir de vendetta et souci d'impartialité ; trouvant un difficile équilibre entre la retenue dramatique et l'hybris tragique.




>>> La jeune fille et la mort (Interview Sigourney WEAVER)





Bande son:









>>> La jeune fille et la mort (encyclopédie sur la mort)

jeudi 11 août 2011

Rokia Traoré (M'bifo)




Rokia Traoré, née le 24 janvier 1974 dans la région du Beledougou au Mali, est une chanteuse, auteur-compositeur-interprète, et guitariste malienne.
Rokia Traoré est Bambara. Elle se distingue par son style artistique mêlant tradition malienne (musique mandingue) et modernisme occidental. Comme son père était diplomate, elle a beaucoup voyagé dans sa jeunesse : Algérie, Arabie saoudite, France et Belgique. Elle s'entoure d'une équipe formée à l'école de la tradition. Ses musiciens utilisent surtout les instruments traditionnels : balafon, n’goni, karignan, guitare, djembé, yabara mais sa voix reste libre de s'éloigner des canons esthétiques établis. Rokia Traoré adapte sa musique à son temps et à ses préoccupations sans a priori, ni contrainte extérieures.
Très influencée par Billie Holiday, Rokia participe en 2005, aux États-Unis, au spectacle « Billie & Me », consacré à la vie de la chanteuse légendaire.
En 2009, elle remporte une Victoire de la musique dans la catégorie « musiques du monde » pour son album Tchamantché.
Rokia Traoré vit dans le nord de la France à Amiens.

Peter Hammill (Patient , Patience)





A system in the making
Self-healing for the blind,
Sitting in the waiting-room
Of the patient mind....
Raging at the illness,
When the rage may be it's cause.
The purpose of the will is lost
In the search for an escape clause,
Fatal convalescence, the wound
Becomes a weal:
The poison is in essence just
The virus of the real.
But there's sympathetic healing,
The power of the soul, bandages,
Concealing all that we can't control,
Waiting for the doctor to come
A system in the making,
Self healing for the blind,
Sitting in the waiting-room
Of the patient mind....
But there isn't any answer
The consciousness can't quote
When the loaded dice of chance
Are there rattling in the throat.
Waiting for the doctor to come
You put your faith in others -
The fear could not be worse...
But nature's not your mother now,
...just your suckling nurse
And there isn't any doctor,
There isn't any cure -
That might come as a shock to you,
But can you really be so sure?
Can you really be so sure?


Patience - Studio Album, released in 1983






Peter Joseph Andrew Hammill (born 5 November 1948, in Ealing, west London) is an English singer-songwriter, and a founding member of the progressive rock band Van der Graaf Generator. Most noted for his vocal abilities, his main instruments are guitar and piano. He also acts as a record producer for his own recordings, and occasionally for other artists.

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Le Dama d'Ambara de Jean Rouch et Germaine Dieterlin (1974)




Le Dama d'Ambara de Jean Rouch et Germaine Dieterlin (Mali, 1974 -- 59 min -- couleur)


Un cinéaste doit avoir des semelles de vent, partir ailleurs... C'est ainsi que Jean Rouch nous invite à de savoureuses rencontres, sérieuses ou joyeuses, dans l'univers mythologique des sociétés de la boucle du Niger. Il en a rapporté ces films, qui sont autant de contes universels.


Jean Rouch (né le 31 mai 1917 à Paris et décédé le 18 février 2004 au Niger) réalisateur de cinéma et ethnologue français, reste célèbre pour la pratique du cinéma direct et pour ses films ethnographiques sur des peuples africains tels que les Dogons et leurs coutumes. Il est considéré comme le créateur d’un sous-genre de la docufiction : l’ethnofiction (voir : sources en anglais). Il est l'un des théoriciens et fondateurs de l'anthropologie visuelle.



Docteur ès lettres, ingénieur civil des Ponts et Chaussées, diplômé de l'institut d'ethnologie, chargé de recherches au Centre national de la recherche scientifique, Jean Rouch effectue des recherches ethnographiques au Niger et au Sénégal à partir de 1941. En 1946, il fait la première descente du Niger en pirogue et, l'année suivante, il commence à réaliser des reportages documentaires.

Admirateur des films de Robert Flaherty, Jean Rouch donne une nouvelle impulsion au cinéma ethnographique en filmant avec une caméra 16 mm des faits sociaux précis. Son Initiation à la danse des possédés (1948) est remarquée dans des festivals, et les films qui vont suivre connaissent souvent une exploitation commerciale. Jean Rouch n'est pas seulement un homme d'étude. Son mérite est de joindre à ses observations anthropologiques un bagage technique et une méthode d'approche de plus en plus personnelle. En effet, il est son propre opérateur, enregistre les événements dans leur continuité - sans couper les très longs plans séquences - et tourne au coeur de l'action, la caméra à la main. Les Maîtres fous (1954), extraordinaire document sur les rites de possession de la secte des Haoukas au Niger, est à cet égard la référence du cinéma selon Jean Rouch. Le film, critiqué pour sa minutie d'entomologiste, déclenche la controverse. Il se justifie par l'emploi d'un ton direct et improvisé, et par un commentaire explicatif visant à la précision et à l'objectivité. Afin de désamorcer les critiques, le cinéaste déploie un regard dans toutes les directions avec La Pyramide humaine (1959), où, au lycée d'Abidjan, les Blancs sont autant observés que les Noirs, et avec Petit à petit (1970), où il soumet les Parisiens au regard d'un Nigérien. Ce faisant, Jean Rouch développe un cinéma plus subjectif, comme en témoigne son entreprise majeure, Chronique d'un été (1960), en collaboration avec Edgar Morin, une enquête sociologique dans le Paris de l'été 1960, et ses essais de " cinéma vérité " aux limites de la fiction comme La Punition (1960) et Gare du Nord (1964, sketch de Paris vu par). Par la suite, l'Afrique demeure son sujet de prédilection, qu'elle soit traditionnelle ou soumise à l'influence néocoloniale. Si son humanisme dénué de toute idéologie emporte toujours la sympathie, Jean Rouch ne retrouve pas le souffle des Maîtres fous.


>> more about Jean Rouch

> Jean Rouch, presque un homme-siècle ("L'homme", revue française d'anthropologie, éditions EHESS)

mercredi 10 août 2011

Moondog, le clochard céleste


















Artiste de rue pendant plus de 25 ans, à New-York puis en Allemagne, il s'habillait à la mode viking et jouait sur des percussions conçues par lui-même. En puisant chez les classiques du Moyen Age, les Indiens d'Amérique ou encore dans le jazz, il a édifié une œuvre proche du courant minimaliste mais pourtant totalement atypique, hors-temps. Moondog était une sorte d'avant-gardiste d'un autre âge.

Né en 1916 à Marysville, Kansas, Louis Hardin vécut sa première expérience musicale marquante vers l'âge de 5 ou 6 ans. Son père, missionnaire catholique, est alors envoyé dans les réserves indiennes du Wyoming. Le petit Louis a ainsi la chance de jouer du tom-tom avec des Indiens Arapahu. A l'âge de 13 ans il perd la vue en s'amusant avec une amorce de dynamite. Louis poursuit alors sa scolarité dans des écoles pour aveugles et fait son premier apprentissage de la musique classique et de divers instruments (piano, orgue, violon...) auprès de professeurs diplômés de conservatoire. En 1943, Louis Hardin s'installe à Manhattan et commence à développer sa théorie de la musique, le "snaketime," en référence à l'ondulation du son. Il devient l'ami d'Arthur Rodzinski, le directeur musical du New York Philarmonic qui l'autorise à assister aux répétitions. Mais, à partir de 1947, il n'est plus vraiment le bienvenu. Louis Hardin commence en effet à se vêtir d'une tenue complète de roi Viking, casque à cornes compris. C'est alors pour lui autant un acte de résistance contre l'industrie de la mode qu'un moyen de faire taire ceux qui comparent son visage à celui du Christ ! La même année Louis Hardin commence à utiliser le nom de Moondog en souvenir de son chien qui hurlait à la lune.

A partir de la fin de l'année 1949, Moondog se produit dans les rues de Manhattan. Il chante, déclame ses poèmes et joue de ses instruments, pour la plupart des modèles uniques fabriqués selon ses directives : les trimbas (des percussions triangulaires), le oo (un instrument à corde triangulaire), le yukh... S'il loge le plus souvent à l'hôtel, Moondog s'astreint régulièrement à dormir dans la rue, les économies ainsi réalisées lui permettant de faire retranscrire ses partitions écrites en braille. Ce sera son mode de vie pendant plus de 25 ans. En 1949/50 Moondog enregistre ses premiers disques 78 tours pour un petit label New-yorkais. Devenu un figure emblématique du quartier, il se fait rapidement connaître de labels plus importants. Moondog enregistre pour Epic en 1953 (Moondog and his Friends), Prestige en 1956/57 (Caribea Sextet/Oo Debut, More Moondog, The Story of Moondog), Capitol en 1957(Tell It Again). Dans ces disques Moondog affirme déjà son style très personnel reposant sur des rythmiques aussi complexes que bancales, le résultat d'un mélange de fortes influences médiévales (canons, passacaille, rondes...), de jazz et de musiques traditionnelles (des Caraïbes, des Indiens d'Amérique...).



Une période creuse, au niveau discographique, semble s'installer après Moondog Suite (MG, 1959). Il faut attendre 1967 pour qu'il bénéficie d'un "coup de pub inespéré". Cette année-là Janis Joplin et son groupe, The Big Brother and The Holding Company, reprennent (en simplifiant la rythmique) "All is Loneliness", une composition enregistrée par Moondog en 1949. Deux ans plus tard, en 1969, un jeune compositeur du nom de Philip Glass fait sa connaissance dans les rues de Manhattan et décide de l'héberger : le "squat" durera 3 mois. Philip Glass et son ami Steve Reich ont alors l'occasion de travailler avec Moondog et même d'enregistrer en amateurs (les bandes, si d'aventure elles ont été préservées, n'ont jamais été éditées). Cette expérience ayant eu lieu à une époque séminale pour la musique minimaliste répétitive (Moondog rencontra également Terry Riley), Philip Glass et Steve Reich le proclamèrent un temps "fondateur du minimalisme", mais Moondog n'accepta jamais ce "titre". Même s'il a en commun avec eux la tonalité, Moondog déclara : "rythmiquement je suis considéré comme avant-gardiste mais mélodiquement et harmoniquement je suis très classique". Il déclara aussi : "Bach faisait quelque chose de minimal avec ses fugues. Alors quoi de neuf ?".

La grande compagnie Columbia/CBS, qui publie les premiers travaux de Steve Reich en 1967, s'intéresse alors au "clochard céleste" et lui donne l'occasion d'enregistrer avec un grand orchestre. Ses deux albums les plus connus sont alors publiés : Moondog en 1969 et Moondog 2 en 1971 (les deux seront réunis sur un seul CD, Moondog en 1989). Un certain engouement, tout relatif, s'empare alors de ce personnage bizarre, considéré comme un avant-gardiste échevelé. Dans les années 60/70 la Beat Generation l'accueille à bras ouverts, le voyant comme une icône de la rébellion. Moondog a l'occasion de se produire avec Allen Ginsberg, Lenny Bruce, dans des films avec William Boroughs... Il apparaît dans quelques shows télévisés, compose pour la publicité, la radio, une de ses œuvres est utilisée dans le film "Drive, She said" avec Jack Nicholson...

En 1974, Moondog disparaît brusquement des rues de Manhattan, certains le croient mort. En fait, en janvier 1974, après deux concerts à Francfort Moondog a décidé de rester en Europe, continent auquel il s'est toujours senti spirituellement et culturellement très attaché. Vers 1975/76 une étudiante en géologie du nom de Ilona Goebel fait sa connaissance dans les rues de Recklinghausen, une petite ville de la région de Cologne. Intriguée elle apprend rapidement qu'il est compositeur. Elle écoute ses disques sortis sur CBS et décide de l'héberger chez ses parents à Oer-Erkenschwick. C'est là que Moondog élira définitivement domicile. Non seulement Ilona l'héberge mais elle devient son assistante, son manager, transcrit ses partitions et réussit à le convaincre d'abandonner sa tenue de Viking ! Elle donne une nouvelle impulsion à sa carrière puisqu'en quelques années le label allemand Roof Music édite Moondog in Europe (1977/78) ; H´art Songs (1978), une superbe collection de morceaux quasiment "pop" qui font étrangement penser à Robert Wyatt ; A new Sound of an old Instrument (1979), une série de pièces pour orgue en solo ou en duo.

Dans les années 80 Moondog n'a publié que deux disques : Facets en 1981 et Bracelli en 1986. Il consacre son temps à la composition, parfois pour se lancer des défis à lui-même comme pour Cosmos I et II, une série de 8 canons nécessitant un millier de musiciens pour une durée de 9 heures ! "Mais je n'ai pas écrit cela dans l'idée que se soit joué un jour", avoue-t-il. Moondog se produit régulièrement sur scène : à Herten et Recklinghausen en 1981, Paris en 1982, Salzbourg en 1984... En 1988, Moondog est invité à faire l'ouverture du 10ème festival des Trans Musicales à Rennes, accompagné de l'orchestre de la ville (au beau milieu du premier concert, l'orchestre quitta la scène pour des raisons de "filmage abusif" puis revint... Le second concert fut tout bonnement annulé !). L'année suivante, autre accueil, autre ambiance, Moondog fait l'ouverture du New Music America festival à New York. Il dirige le Brooklyn Philharmonic Chamber Orchestra. Assis sur un côté de la scène et frappant sur un tambour, il conduit ainsi l'orchestre en lui donnant la mesure. Ce sera son dernier séjour aux Etats-Unis. Toujours en 1989, Moondog participe à deux titres de l'album My Place de Stefan Eicher (qu'il a rencontré aux Trans Musicales). Moondog et Stefan Eicher collaboreront une nouvelle fois en 1992 pour un concert à Winterthur en Allemagne.



1992 est l'année de la publication de Elpmas, un disque de protestation contre les mauvais traitements infligés à toutes les populations indigènes à travers les siècles. Sur Elpmas figurent des instrumentaux aux rythmiques "minimalistes répétitives" alternés avec des chœurs d'hommes d'inspiration indienne, ainsi que Cosmic Meditation, une longue plage sans percussions. Cette publication est suivie par une mini tournée en Allemagne en 1992, puis en 1994. En 1995, Moondog se rend à Londres à l'invitation du Meltdown Festival d'Elvis Costello. Pour ce concert étaient réunis le London Saxophonic et le London Brass. Moondog et le London Saxophonic ont ensuite enregistré Sax pax for a pax (1997), sur lequel figurent des réinterprétations (trop strictes peut-être ?) des compositions de Moondog.

Moondog a quitté notre monde le 8 septembre 1999 à l'âge de 83 ans. Durant sa vie il aurait composé plus de 300 madrigaux, passacailles, canons et autres musiques pour orchestres à cordes, orchestres à vent, piano, orgue... et plus de 80 symphonies ! L'enregistrement de son dernier concert, donné en juillet 1999 au Festival MIMI à Arles, a été publié fin 2004, en tant que deuxième volume du double CD The German Years 1977-1999 par Roof Music.

Ce double CD The German Years 1977 - 1999 présente aussi, comme son nom l'indique, une compilation d'œuvres pour la plupart extraites des albums publiés par le label allemand Roof Music (H'art Song, Elpmas, Moondog in Europe et Instrumental Music). Cette compilation contient également "Bumbo" de l'album Big Band (Trimba, 1995), ainsi que, pour la première fois sur Cd, "Dark Eyes", extrait de l'album Bracelli (1986). A l'occasion de la sortie de cette anthologie, Roof Music a publié, quasi simultanément, Moondog remixed No. 1, un EP contenant 3 titres, chacun étant un remix d'une oeuvre de Moondog par 3 artistes de la scène électro-hip-hop. "Dog Trot" est un remix par Christian Becker, d'après une oeuvre de Moondog du même nom. Sur "Get a Move On" le DJ anglais Mr. Scruff utilise "Bird's Lament", l'hommage fait par Moondog à Charlie Parker juste après sa mort. A noter que ce remix a été utilisé comme fond sonore des pub TV de France Télécom (en France), et des marques de voitures Volvo (en Europe) et Lincoln (aux Etats-Unis). Le troisième titre de ce EP, "The Return of Reimemonster", est signé par Afrob. Ce rappeur allemand utilise un sample de la pièce pour orchestre de 1969 "Minisym I".

Le label anglais Honest Jons. a édité en octobre 2005 The Viking Of Sixth Avenue, une compilation qui pioche dans les premiers disques enregistrés par Moondog de 1949 à 1956, une période qui constitue les 3/4 du disque. On retrouve notamment l'intégralité de Moondog on the streets of New York (Mars records, 1953), une face de Moondog and his Friends (Epic, 1953) une face de Improvisations at a Jazz Concert (Brunswick, 1953) et 3 titres sur 4 de Moondog and his honking geese (1955). La compilation est étrangement complétée par une dizaine de titres provenant d'enregistrements de 1969 à 1995... The Viking Of Sixth Avenue reste tout à fait intéressant même s'il donne une impression de puzzle troué. A l'exact opposé en matière de qualité éditoriale, notons l'édition en "fac-similé" (et en CD) du EP Pastoral Suite / Surf Session par le label Moondog's Corner. Pastoral Suite / Surf Session est l'un des tous premiers disques enregistrés par Moondog, en compagnie de sa femme Suzuko, au Spanish Music Center à New-York vers 1953. Cette réédition est évidemment celle d'un passionné, Thomas Heinrich, créateur du label Moondog's Corner et du www.moondogscorner.de. On lui doit déjà la réédition, en 2001 et aux mêmes formats, de Moondog and his honking geese, un EP enregistré en 1955.

Moondog's Corner a réédité l'intégralité du vinyle Moondog And His Friends, publié par Epic en 1953. Ces pièces sont agrémentées de titres plus récents. "Logrundr XVIII in C-Sharp Minor" a été enregistré en 1987 par l'organiste américain Paul Jordan sur son album Buxtehude, Moondog and Co.. "Fleur de Lis" figure sur le premier album de la harpiste allemande Xenia Narati Moondog Sharp Harp datant de 2005. "Sun Collector In 7/8" est une improvisation de Stefan Lakatos jouant sur le trimba de Moondog.



Bibliographie: Robert Scotto Moondog : The Viking of 6th Avenue: The Authorized Biography (Process Media, 2007)

LIENS:
Le Viking de la 6ème Avenue
site officiel en anglais, le plus complet, MOONDOG's Corner (www.moondogscorner.de) n'existe plus. Copie a été archivée par Archive.org.



source: MOONDOG (1916-1999), le ménestrel de la musique contemporaine sur néosphères.

mardi 9 août 2011

Lola Rastaquouère (Serge Gainsbourg)




Comment oses-tu me parler d'amour toi hein
Toi qui n'as pas connu Lola Rastaquouère
Je lui faisais le plein comme au Latécoère
Qui décolle en vibrant vers les cieux africains

Elle avait de ces yeux un vrai chat abyssin
Et ses seins deux sphères
Entre lesquelles j'abandonnais deux mois de salaire
Pour y rouler mon pauvre joint

Quand dans son sexe cyclopéen
J'enfonçais mon pieu tel l'Ulysse d'Homère
Je l'avais raide plutôt amère
C'est moi grands dieux qui n'y voyais plus rien

Dans la moiteur torride de sa croupe d'airain
On pouvait voir éclore des renoncules par-derrière
Et par devant un conifère
Me rappelait un air jamaïcain

vendredi 5 août 2011

The Firebird by Igor Stravisnky (in Allegro Non Troppo)





Stravinsky's The Firebird (specifically The Princesses' Khorovod and The Infernal Dance of King Katschey) begins with a lump of clay molded by a monotheistic symbol of the omniscient pyramid, molding first a few unsuccessful creatures with overly awkward limbs, then finally the Adam and Eve as portrayed in Genesis. Adam and Eve then transform into cel animation, and as in Genesis, the serpent comes up to them, offering the fruits of knowledge in the form of an apple. When they both refuse the serpent eats the apple himself, launching him on into a sinful, hellish environment where he is exposed to advertisements and pornography. The serpent eventually returns to Adam and Eve and spits out the apple.






>>> Preludio a la siesta de un fauno (in Allegro Non Troppo)

Zoyd Photography


Music from Michael Wertmuller‏


Music from Toru Takemitsu , compotision Sky, Horse and Death (1958)



>>> Zoyd Photography

mercredi 3 août 2011

Franz von Bayros

Franz von Bayros, né le 28 mai 1866 à Zagreb (Autriche-Hongrie, actuellement en Croatie) et décédé le 3 avril 1924 à Vienne est un dessinateur, illustrateur et peintre autrichien aussi connu sous le nom de Marquis de Bayros.
Il est connu pour son portfolio controversé Erzählungen am Toilettentische ("Tales from the Dressing Table").
On le compare fréquemment à deux autres artistes auteurs d'œuvres érotiques, Aubrey Beardsley et Félicien Rops.
À partir de 1890, il travaille avec le portraitiste Eugen Felix (1836-1906), puis avec le peintre de paysages Gottfried Seelos (1829-1900). Bayros fait alors partie de l'entourage de Johann Strauss, dont il épouse la belle-fille Alice en 1896.
Ses sujets de prédilections sont la masturbation féminine, le lesbianisme, mais aussi la zoophilie, la pédophilie ou le fétichisme.












mardi 2 août 2011

Vibración en Granada (José Val Omar, 1935)



L'alhambra en toile de fond...



Jose Val Omar ((Loja, Granada, 27 de octubre de 1904 – Madrid, 4 de agosto de 1982) fue director de cine e inventor español.
more about



>>> many many thanks to Zoyd
Please take a look HERE

"En tus brazos" (court métrage, 2006)




Réalisation: Supifocom Arles par François Xavier Gonnet, Matthieu Landour et Edouard Jouret
Musique : Xavier Drouault

Le plus grand danseur de tango des années vingt est cloué dans un fauteuil roulant après un accident. Grâce à sa femme, il retrouve l’usage de ses jambes le temps d’une danse imaginaire…



>> www.entusbrazos.fr