[Words - Erykah Badu] Peace and love ya’ll How ya’ll doing?
[Audience] Cheers
[Words - Erykah Badu] Is this how ya’ll feel Brother’s ya’ll alright?
[Brother's] Yah
[Words - Erykah Badu] Can I ask the elders in the house if I can speak freely? Ya, okay. Well my name is Erykah Badu, also known as Medulla alagata, also known as Cerebellum, also known as Annie, also known as analog girl in the digital world. Also Known as Maria Mexico, also known as low down Eric brown, also known as Humdi Lila Allah Jehova, Yahweh Dios Ma’ad Jah Rastafara fyah dance, sex, music, hip-hop, also known as.
It’s bigger than religion hip-hop it’s bigger than my niggas hip-hop it’s bigger than the government Du du ru ru Ru ru ru This one fa’ Dilla, hip-hop
Du du ru ru Ru ru ru Du du ru ru Ru ru ru Du du ru ru Ru ru ru Du du ru ru Ru ru ru
[Verse One - Erykah Badu] we ain’t dead said the children don’t believe it We just made ourselves invisible underwater, stove-top, blue flame scientist come out with your scales up get baptized in the ocean of the hungry
Du du ru ru Ru ru ru Du du ru ru Ru ru ru
My niggas turn in to gods, walls come tumblin…(aaahhh)
[Chorus - Erykah Badu] Humdi lila Allah jehova yahweh dios ma had ja Rastafara fyah dance, sex, music, hip-hop
It’s bigger than religion hip-hop it’s bigger than my niggas hip-hop it’s bigger than the government Du du ru ru Ru ru ru This one is the healer, hip-hop
Du du ru ru Ru ru ru Du du ru ru Ru ru ru
[Verse Two - Erykah Badu] Told you we aint dead yet we been livin’ through your internet you don’t have to believe everything you think we’ve been programmed wake up, we miss you. they call you indigo, we call you Africa. go get baptized in the ocean of the people Du du ru ru Ru ru ru say reboot, refresh, restart. fresh page, new day, o.g.’s, new key…
Du du ru ru Ru ru ru Du du ru ru Ru ru ru
Produced by Madlib, "The Healer" is an ode to hip hop culture and a proclamation of its scope. It opens with a brief snippet from a song by Malcolm McLaren featuring the World's Famous Supreme Team. Music writer Piero Scaruffi describes the song's music as "trancey, exotic and brooding", while Sasha Frere-Jones notes "bells, unidentifiable knocks, a lonesome instrument that might be a sitar, or a guitar, and lots of empty space" in the musical backdrop, adding that "the music flirts with total stasis, though it still has an audible beat."Badu's lyrics, delivered in an incantation style, make reference to various names of God, including Humdililah, Allah, Jehovah, Yahweh, Jah, and Rastafari, while asserting hip hop to be "bigger than" social institutions such as religion and government. She explained the lyrics and religious references, saying "to me, hip-hop is felt in all religions - it has a healing power. I've recently been to Palestine, Jerusalem, Africa and a bunch of other places, and everyone is listening to hip-hop. There's something about that kicking snare sound that all kinds of people find meaning in."
Les
productions commerciales de Stevie Wonder durant les années 1980
restent l'un des grands mystères de la musique. Il est vrai qu'aveugle à
la naissance, on peut penser que l'accès à la culture a été difficile,
mais quand on sait que sur l'album Innervisions Wonder
joue tous les instruments sur 6 chansons sur 9, on se demande ce qui a
bien pu l'empêcher de continuer à produire d'aussi belles chansons que
celles des années 1970.
Et
cela, d'autant plus que Wonder arrive à un degré de réalisme social
littéralement formidable, tant concernant la vie urbaine (notamment de
la population noire) que sur les effets terribles des drogues (too
high), ou encore sur les formidables espoirs populaires (Higher Ground).
Il
est vrai que l'esprit religieux bloque une compréhension sociale
générale, et amène une logique outrageusement simplificatrice. Il n'est
alors pas étonnant que le formidable mélange musical de Wonder – à la
croisée du funk, du rock, du folk, du gospel, etc. - ait été par la
suite unifiée en une musique « mélo » ; après tout, exactement la même
chose est arrivée à Michael Jackson.
Malgré le tournant qui suivra, Innervisions, 16ème
album de Wonder et l'un des 5 plus fameux (les "classiques"), reste
donc incontournable, un aboutissement chaud et sensuel, intelligent et
pur produit de la culture populaire américaine.
Living For The City
A boy is born in hard time Mississippi
Surrounded by four walls that ain't so pretty
His parents give him love and affection
To keep him strong moving in the right direction
Living just enough, just enough for the city...ee ha!
His father works some days for fourteen hours
And you can bet he barely makes a dollar
His mother goes to scrub the floor for many
And you'd best believe she hardly gets a penny
Living just enough, just enough for the city...yeah
His sister's black but she is sho 'nuff pretty
Her skirt is short but Lord her legs are sturdy
To walk to school she's got to get up early
Her clothes are old but never are they dirty
Living just enough, just enough for the city...um hum
Her brother's smart he's got more sense than many
His patience's long but soon he won't have any
To find a job is like a haystack needle
Cause where he lives they don't use colored people
Living just enough, just enough for the city...
Living just enough...
For the city...ooh,ooh [repeat several times]
His hair is long, his feet are hard and gritty
He spends his love walking the streets of New York City
He's almost dead from breathing on air pollution
He tried to vote but to him there's no solution
Living just enough, just enough for the city...yeah, yeah, yeah!
I hope you hear inside my voice of sorrow
And that it motivates you to make a better tomorrow
This place is cruel no where could be much colder
If we don't change the world will soon be over
Living just enough, just enough for the city!!!!
La, la, la, la, la, la,
Da Ba Da Da Da Da Da Da
Da Da Da Da Da Da
Da Ba Da Da Da Da Da Da Da [Repeat to end]
Traduction française:
Vivant pour la ville
Un enfant est née dans les temps difficile du Mississippi Entouré par quatre murs austère Ses parents lui ont donné de l'amour et de l'affection Pour qu'il soit courageux, pour qu'il aille dans le droit chemin En vie juste assez, juste assez pour la ville Son père travail jusqu'à quatorze heures certains jours Et tu peux être sûr qu'il gagne peu de Dollar Sa mère nettoie le sol des autres Et crois bien qu'elle obtient difficilement un penny En vie juste assez, juste assez pour la ville Sa soeur est noire mais tellement jolie Sa juppe est courte mais dieu que ses jambes sont solide Pour aller à l'école, elle doit se lever tôt Ses vêtements sont vieux mais jamais sale En vie juste assez, juste assez pour la ville Son frère est intelligent, plus de sagesse que les autres Il a beaucoup de patience mais bientot il n'en aura pas assez Trouver un emploi est comme chercher un aiguille dans une botte de foin Car où il vit on n’emploie pas les gens de couleur En vie juste assez, juste assez pour la ville En vie juste assez pour la ville Ses cheveux sont longs, ses pieds sont durs et crasseux Il passer son amour à marcher dans les rues de NYC Il est presque mort étouffé par la pollution Il essaie de voter mais pour lui ce n'est pas une solution En vie juste assez, juste assez pour la ville J'espère que ma voix triste résonne en vous Et que ça vous motive pour faire en sorte que demain soit meilleur Cet endroit est cruel, aucun autre endroit pourrait être plus froid Si nous ne changeons pas, le monde sera bientôt du passé Vivant juste assez, juste assez pour la ville.
Marvin Gaye est un chanteur de soul américain né le 2 avril 1939 à Washington, D.C. et mort le 1er avril 1984 à Los Angeles.
Marvin Pentz Gaye Jr. naît le 2 avril 1939 à Washington, DC. Fils du pasteur Marvin Gay, Sr., il fréquente régulièrement l'église, où il s'exerce à la musique en chantant et en pratiquant le piano et la batterie. Ainsi la musique est devenue une échappatoire à la vie cauchemardesque qui règne alors dans son foyer (son père le battait régulièrement). Au cours de son adolescence, il intègre plusieurs groupes comme The Funk Brothers, The Rainbows, The Moonglows ou The Marquees. Il fera ainsi la rencontre d'Harvey Fuqua, un producteur qui aura une forte influence sur lui. Cependant Marvin Gaye se détache peu à peu de ces groupes en enregistrant quelques titres qui n'obtiendront jamais de succès. Le déclic se produit en 1961, l'année où il parvient à être signé (en tant que batteur) par la maison de disques Motown et rencontre les plus grandes stars de la soul. Le patron du label, Berry Gordy, le prend sous son aile (aidé par le fait qu'il a épousé Anna, la propre sœur de Berry Gordy).
Marvin Gaye débute avec la sortie des singles Can I Get A Witness, Hitch Hike et Pride And Joy. Mais c'est en 1964, année de sortie de son premier album, que le succès explose. Il collabore par la suite avec Tammi Terrell et Diana Ross entre autres. Les États-Unis sont séduits par ce nouvel artiste plein de charisme doté d'une voix mélodieuse. En 1968, la célébrissime chanson I Heard It Through The Grapevine reprise de Gladys Knight & the Pips sera en tête des charts.
Après le décès de Tammi Terrell d'une tumeur au cerveau en 1970, Marvin Gaye entame une dépression. Après de longs mois de solitude et de réflexion, il revient avec le nouvel opus What's Going On en 1971. Dans cet album-concept, il procède à l'analyse de son époque et touche à des sujets sensibles tels la lutte pour les droits civiques, la guerre du Viêt Nam, dont son frère Frankie lui avait fait récit après en être revenu, ainsi que l'écologie. Cet album très novateur pour l'époque lui permet de se débarrasser de son image de sex symbol et d'être considéré comme un des grands compositeurs de soul. Malgré le refus initial du fondateur de la maison de disques Motown, son beau-frère Berry Gordy, l'album sort et devient un classique.
Deux ans après, Marvin Gaye obtient un nouveau succès avec Let's Get It On, disque motivé par sa liaison extraconjugale passionnée avec une jeune femme nommée Janis Hunter (elle a 17 ans alors qu'il en a 34). Il entreprend dans cette œuvre d'associer l'extase charnelle à un rapprochement avec Dieu ; ainsi ce disque, au premier abord, irrévérencieux dans un contexte d'Amérique puritaine est en fait l'expression d'une foi spirituelle très profonde.
Au cours des années 1970, le chanteur publie plusieurs albums. On peut surtout retenir Here My Dear dont la genèse est particulière : son épouse Anna Gordy Gaye (de dix-sept ans son aînée), excédée par la double vie de Marvin Gaye, demande le divorce. Après de longues négociations, le juge devant statuer ordonne au chanteur de réaliser un album dont l'avance perçue sera reversée à son épouse. Ayant tout d'abord voulu réaliser un disque superficiel, l'artiste publiera une œuvre complexe où il reviendra en détail sur son mariage houleux. C'est à cette période que Gaye tombe sous l'emprise de l'alcool et de la drogue, dépendance qui le suivra jusqu'à la fin de sa vie.
En 1981, Marvin Gaye voit une série d'enregistrements (dont des démos) publiée sans son accord sous le titre In Our Lifetime ce qui provoquera la rupture définitive avec Motown. Il sera rapporté que la Motown a modifié le titre de l'album en escamotant le point d'interrogation, provoquant le courroux du chanteur.
Ayant signé avec la maison de disques CBS Records, l'artiste part pour Ostende en Belgique. Là, devant faire face à la concurrence de nouvelles stars telles que Rick James, il fera appel à Harvey Fuqua et Gordon Banks pour réaliser son album Midnight Love dont est issu le tube Sexual Healing, qui sera repris de nombreuses fois, notamment par Ben Harper et le célèbre quatuor Fourplay. Il retourne s'installer à Los Angeles, mais les choses se gâtent de nouveau et Marvin Gaye retombe en dépression, tant et si bien qu'il réintègre le foyer de ses parents.
On peut noter que les rapports entre Marvin et son père ont toujours été complexes, le pasteur étant un homme violent. Le 1er avril 1984, à la suite d'une violente dispute (durant laquelle Marvin est sous l'emprise de la cocaïne), son père, se sentant menacé, le tue de deux coups de revolver. Il aurait eu 45 ans le lendemain.
Sa dernière performance publique est lors du NBA All Star Game en 1983 où sa reprise soul de l'hymne national américain reste dans les mémoires.
Marvin Gaye aura eu le besoin constant de prouver au public qu'il est un artiste et pas un simple chanteur de charme, son album de 1971 en attestant.
Eunice Kathleen Waymon et de nom de scène Nina Simone, née le 21 février 1933 à Tryon (États-Unis) et décédée le 21 avril 2003 à Carry-le-Rouet (France), est une pianiste américaine, chanteuse, compositrice et militante pour les droits civiques et principalement associée à la musique jazz. Désirant à l'origine devenir une pianiste classique Simone a finalement joué dans des styles musicaux variés notamment le jazz, le blues, le classique, la soul, le folk, le R&B, le gospel et la pop.
Née dans une famille religieuse, la jeune Nina est très attirée par la musique mais les réalités de la pauvreté et les préjugés raciaux ont raison de ses ambitions. Son parcours musical change de direction lorsqu'elle s'est vu refuser une bourse d'étude à l'Institut Curtis. Alors qu'elle joue et chante dans un petit club de Philadelphie elle est contactée par le label Bethlehem Records pour un enregistrement et le morceau I Love you Porgy devient un grand succès en Amérique en 1958. Simone enregistre au cours de sa carrière plus de 40 albums, de ses débuts avec l'album Little Blue Girl en 1958 jusqu'en 1974 environ.
Son style original est issu de la fusion de chansons gospel et pop avec la musique classique. Après vingt ans de scène, elle s'engage dans le mouvement de défense des droits civiques et sa vie change de direction une fois de plus. La musique de Simone est très influente dans la lutte pour l'égalité des droits que mènent les Noirs à cette période aux États-Unis. Sa musique puissante est une source d'inspiration pour cette génération et continue de l'être pour celles qui suivent...
Angela Davis est aujourd'hui professeur de philosophie à l'université de Californie de Santa Cruz et milite toujours activement pour réformer le système judiciaire américain. Quarante ans après avoir été inculpée par le FBI puis acquittée pour un complot visant à libérer des prisonniers politiques noirs, elle revient sur les événements qui lui ont valu une notoriété politique internationale.
Angela Yvonne Davis, née le 26 janvier 1944 à Birmingham dans l'État de l'Alabama, est une militante américaine communiste des droits de l'homme et un professeur de philosophie.
Militante des droits civiques, proche du Black Panther Party, elle fut poursuivie par la justice à la suite de la tentative d’évasion de trois prisonniers, surnommés les Frères de Soledad, qui se solda par la mort d’un juge californien en août 1970. Emprisonnée seize mois à New York puis en Californie, elle fut finalement acquittée et poursuivit une carrière universitaire qui la mena au poste de directrice du département d’études féministes de l’université de Californie. Ses centres d’intérêt sont la philosophie féministe, et notamment le Black Feminism, les études afro-américaines, la théorie critique, le marxisme ou encore le système carcéral. En 1997, elle fait son coming out auprès du magazine Out.
Elle fut à deux reprises, en 1980 et 1984, candidate à la vice-présidence des États-Unis pour le parti communiste américain.
Angela Davis est née dans une famille afro-américaine habitant l'Alabama des années 1940, alors que les lois Jim Crow imposaient toujours la ségrégation raciale dans le Sud des États-Unis. Son père était diplômé de St Augustine’s College, une institution réservée aux Noirs Américains située à Raleigh en Caroline du Nord. Il fut brièvement professeur d’histoire dans l’enseignement secondaire mais, estimant son salaire insuffisant, il quitta son emploi de professeur pour acquérir une station service dans le quartier noir de Birmingham (Alabama). Sa mère, qui mena aussi ses études jusqu’au supérieur, était professeur dans le primaire. La famille Davis occupe dans un premier temps les logements sociaux de Birmingham. En 1948, elle quitte les petites maisons uniformes en briques rouges qui composent le logement social de la ville pour une vaste maison en bois, dans un quartier qu’elle est la première famille noire à occuper. Rapidement après son arrivée, elle est suivie par de nombreuses autres familles noires. Cette mixité nouvelle exacerbe les tensions raciales. En 1949 a lieu le premier attentat contre une des maisons nouvellement construites par des Noirs. Il est le premier d’une longue série qui donne au quartier son surnom de « Dynamite Hill ».
Durant sa jeunesse, Davis est profondément marquée par son expérience du racisme, des humiliations de la ségrégation raciale et du climat de violence qui règne dans son environnement quotidien. Cette expérience s’accompagne des premiers éléments de socialisation politique. La famille d’Angela y joue un rôle important. Ses deux parents possèdent une expérience militante : au lycée, sa mère a participé à des mouvements antiracistes, militant notamment pour la libération des Scottsboro Boys. Ses deux parents sont par ailleurs membres de la National Association for the Advancement of Colored People (NAACP). Sa grand-mère maternelle, née quelques années après la Proclamation d'émancipation, lui parle de l’esclavage qu’avait connu ses propres parents. Ses premières vacances à New York, où elle goûte aux joies d’une vie non ségréguée dans la famille de son amie Margaret Burnham, sa future avocate, avive encore sa conscience des humiliations quotidiennes qu’impose la ségrégation. Plusieurs nouveaux épisodes viendront lors de ses visites ultérieures- entre six et dix ans, elle passe la plus grande partie de ses étés à New York-, réviser son jugement sur la situation idéale des Noirs dans le Nord.
Elle fréquente l’école primaire de Birmingham réservée aux Noirs. Abritée dans des bâtiments vétustes, elle est moins bien dotée financièrement que l’école réservée aux Blancs. Davis note toutefois que la ségrégation avait aussi pour effet de laisser aux enseignants noirs une marge de liberté qui leur permettait d’orienter le contenu de leur enseignement dans un sens qui favorisait l’émergence d’une identité spécifiquement noire. Outre The Star Spangled Banner, l’hymne national américain, les enfants apprenaient et chantaient en classe l’Hymne national noir de James Weldon Johnson. Ils se voyaient enseigner la vie des personnages historiques noirs qui avaient marqué la vie du pays comme Frederick Douglass, Sojourner Truth ou Harriet Tubman. Le modèle de réussite qui était proposé aux enfants noirs par les enseignants s’appuyait néanmoins selon elle sur une morale de la réussite individuelle qui masquait la dimension collective de la lutte qu’elle pensait devoir être mise en œuvre pour renverser le système raciste et libérer les Noirs de leur oppression.
À quatorze ans, alors qu’elle se dit ennuyée par « le provincialisme de Birmingham », elle doit choisir son orientation pour le lycée. Deux opportunités s’offrent à elle : elle est acceptée dans l’école préparatoire de l'Université Fisk de Nashville, une des institutions réservées aux Noirs les plus prestigieuses du pays, et au sein d’un programme expérimental de l’organisation quaker American Friends Service Committee qui place des étudiants noirs du Sud dans des écoles mixtes du Nord. Intégrer l’Université Fisk lui ouvrirait la voie des études médicales auxquelles elle se destine alors pour devenir pédiatre. La seconde option lui permettrait de rejoindre le lycée Elisabeth-Irwin, une école privée de Greenwich Village (New York) défendant les principes de l’éducation nouvelle. Après de longues hésitations, elle finit par choisir New York.
Son arrivée à New York marque une nouvelle étape dans sa socialisation politique. Elle est logée chez le révérend William Howard Melish. Pasteur de la plus grande église épiscopale de Brooklyn dans les années 1950, il avait perdu ses fonctions au terme d'un long bras de fer avec sa hiérarchie à cause de ses prises de position contre le maccarthisme et son affiliation à la Soviet-American Friendship Organization (Organisation de l’amitié américano-soviétique). Le corps enseignant du lycée Elisabeth Irwin que Davis a rejoint est dans sa grande majorité interdit d’enseignement dans le secteur public à cause de son positionnement politique marqué à gauche. C’est dans ce nouvel environnement qu’elle entend pour la première fois parler du socialisme, s’avouant notamment fascinée par les expériences utopiques, comme celle de Robert Owen. Elle lit le Manifeste communiste qui la conduit « à replacer les problèmes du peuple Noir dans le contexte plus large d’un mouvement de la classe ouvrière ».
Elle est introduite au sein d’une organisation de jeunesse marxiste-léniniste nommée Advance. C’est sa première expérience du militantisme. Elle y côtoie des amies de longues dates comme Margaret Burnham ou Mary Lou Patterson mais rencontre aussi à cette occasion Bettina Aptheker, la fille de l’historien communiste Herbert Aptheker dont le domicile accueille la plupart des réunions du groupe. Elle participe aux manifestations de soutien au mouvement des droits civiques qui connaît un nouvel élan avec la campagne de sit-in initiée le 1er février 1960 à Greensboro (Caroline du Nord). Davis a cependant le sentiment d’avoir quitté le Sud au moment où le mouvement prenait véritablement de l’ampleur et en éprouve une vive frustration. Elle se range néanmoins à l’avis de ses parents qui lui enjoignent de finir son année scolaire à New York.
En 1962, elle obtient une bourse pour étudier à l’université de Brandeis dans le Massachusetts. Elle est l’une des trois étudiantes noires de première année. Davis décrit cette première année comme une année d’isolement qu’elle « cultive de façon quelque peu romantique », se plongeant notamment dans les œuvres des existentialistes français (Jean-Paul Sartre, Albert Camus...). Son année universitaire est marquée par une série de conférences de l'écrivain James Baldwin sur la littérature qui est interrompue par la crise des missiles de Cuba ; Baldwin refuse de poursuivre son exposé mais s’exprime sur le conflit lors d’une assemblée générale, aux côtés du philosophe Herbert Marcuse que Davis entend pour la première fois. Elle occupe divers emplois pour financer un voyage en Finlande où se déroule le Festival mondial de la jeunesse et des étudiants. Elle s’arrête à Londres et passe quelques jours à Paris et à Lausanne. À Helsinki, elle se montre particulièrement impressionnée par l’énergie dégagée par la représentation que donne la délégation cubaine.
Lors de sa deuxième année à Brandeis, elle étudie la littérature et la philosophie française contemporaine ; Sartre en particulier continue de susciter son intérêt. Elle voit Malcolm X haranguer un amphithéâtre composé quasi exclusivement d’étudiants blancs, en leur annonçant la prochaine punition divine de leurs pêchés envers les Noirs.
À l'issue de son cursus, Davis obtient une prolongation de sa bourse pour suivre le programme français de troisième année du Hamilton College. En septembre 1963, elle passe ainsi un mois à Biarritz. C’est dans la station balnéaire française qu’elle apprend l’attentat qui a frappé l’église baptiste de sa ville natale de Birmingham où quatre jeunes filles sont tuées. Trois étaient de proches connaissances. Refusant d’y voir le résultat d’un comportement extrémiste isolé, elle analyse « cet événement violent et spectaculaire » comme l’expression paroxystique de « la routine quotidienne, souvent monotone, de l’oppression raciste ». Elle passe novembre à Paris, puis l’été à Francfort où elle assiste à des conférences de Theodor W. Adorno. Sa formation intellectuelle se poursuit : elle lit Marcuse et de retour à Brandeis se rapproche du philosophe après avoir assisté à sa série de conférences sur la pensée politique européenne depuis la Révolution française. Sur ses conseils, elle décide de partir étudier la philosophie à Francfort. Elle quitte les États-Unis en 1965, au milieu des émeutes de Watts.
En Allemagne, elle côtoie des étudiants allemands membres de l’Union socialiste allemande des étudiants, participe à des manifestations contre l'intervention militaire américaine au Viêt Nam ou contre la projection du film documentaire italien pro-colonisation Africa Addio et visite régulièrement Berlin-Est.
Pendant son séjour en Allemagne, le mouvement de libération des Noirs connaît de profondes évolutions et tend à se radicaliser dans le sillage du slogan Black Power. Frustrée de ne pouvoir participer à l’effervescence militante qui semble régner dans son pays, elle décide de rentrer aux États-Unis à l’issue de sa deuxième année en Allemagne. Marcuse, désormais en poste à l’Université de San Diego, accepte de reprendre la direction de sa thèse, initialement tenue par Adorno.
À son arrivée à San Diego, elle est privée de tout contact au sein du mouvement noir californien et adhère en désespoir de cause à l’organisation radicale des étudiants du campus dont l’action se tourne principalement vers la lutte contre la guerre du Viêt Nam. Elle subit à cette occasion sa première arrestation suite à une distribution de tracts. Souhaitant s’impliquer dans une action spécifique à destination des Noirs, elle travaille à organiser un conseil des étudiants noirs de l’université de San Diego, jusqu’alors inexistant. Sa première action est de participer à un comité de soutien à Ed Lynn, un soldat qui avait lancé une pétition contre la discrimination raciale dans l’armée.
Son implication militante lui révèle la profonde désunion du mouvement de libération des Noirs et les très fortes rivalités qui le traversent. Elle-même occupe une position très minoritaire au sein du mouvement.
Sur le plan des objectifs, elle s’oppose au séparatisme de certaines des organisations du Black Nationalism qui pensent que la libération du peuple noir doit passer par une séparation de la société blanche et la fondation d’une Nation Noire sur le sol américain ou africain. Sur le plan des moyens, elle refuse la méthode consistant à exacerber les antagonismes entre Noirs et Blancs dans le but de provoquer des soulèvements spontanés similaires à ceux de Watts ou de Détroit dans lesquels certaines organisations voyaient les prémices d’un soulèvement généralisé du peuple afro-américain.
Elle n’en refuse pas moins l’intégrationnisme qui fut la position de Martin Luther King. Le marxisme constitue un des éléments centraux de son positionnement : elle pense que la lutte de libération des Noirs doit s’insérer dans le mouvement révolutionnaire dont le socialisme constitue l’horizon. Or le marxisme est rejeté par une grande partie des organisations nationalistes qui le désigne, à l’image de Stokely Carmichael, le leader du Student Nonviolent Coordinating Committee (SNCC), comme étant « la chose de l’homme blanc ». Les Blancs ont d’ailleurs été écartés des leviers de commande du SNCC à partir du printemps 1966. Pour les nationalistes, les Noirs ne doivent compter que sur leurs propres valeurs, leurs propres analyses et leurs propres forces pour se libérer.
Si Davis affiche son marxisme, elle hésite plus longuement avant de s’affilier au mouvement communiste. Elle met cette réticence initiale sur le compte de son parcours militant. En Allemagne notamment, elle s’est imprégnée d’un discours libertaire très critique à l’égard du communisme soviétique. Elle finit par adhérer en 1968 au Che-Lumumba Club, une section du parti communiste américain réservée aux Noirs. Elle rejoindra aussi le Black Panther Party dont la position révolutionnaire se caractérise par un égal refus de l’intégrationnisme et du séparatisme.
Une autre composante de son identité militante est son féminisme. Ce dernier est en partie nourri par son parcours militant au cours duquel elle se heurte au sexisme d’une partie du mouvement nationaliste noir voire d’une partie des organisations auxquelles elle appartient. On lui reproche notamment le rôle de leader qu’elle est amenée à assumer au sein du mouvement. Pour l’organisation Unided Slaves de Ron Karenga ou le poète Amiri Baraka (alors nommé Leroi Jones), le leadership masculin est un moyen pour les hommes noirs de regagner leur dignité face aux Blancs. La place des femmes au sein du mouvement ne peut être par conséquent que subordonnée à celle des hommes : les tâches domestiques et l’inspiration des leaders masculins sont les rôles qui leur sont dévolus. Davis estime au contraire qu’un authentique mouvement de libération doit lutter contre toutes les formes de domination : l’homme noir ne peut se libérer s’il continue d’asservir sa femme et sa mère.
Son adhésion au parti communiste américain et au mouvement des Black Panthers lui vaut d'être surveillée par le FBI. Elle enseigne en 1969 à l'UCLA - l'université de Californie à Los Angeles - mais en est renvoyée à cause de son activisme politique. Elle s'investit dans le comité de soutien aux Frères de Soledad, trois prisonniers noirs américains accusés d'avoir assassiné un gardien en représailles de l'assassinat d'un de leur codétenu. Elle est accusée d'avoir organisé une prise d'otages dans un tribunal dont l'issue a été meurtrière : Jonathan Jackson, le jeune frère de George Jackson, le juge et deux autres prisonniers sont tués après que la police a ouvert le feu sur leur véhicule. Commence alors une cavale à travers les États-Unis : elle apparaît sur la liste des femmes les plus recherchées par le FBI. Ce dernier, dirigé par J. Edgar Hoover, lutte dans le cadre du programme COINTELPRO contre les Black Panthers et les communistes dans un contexte de guerre froide et de guerre au Viêt Nam . Après deux semaines de cavale, elle est arrêtée dans un hôtel, puis emprisonnée pendant seize mois à New York puis en Californie, à San Marin puis à San José, avant d'être jugée et acquittée. À New York, elle est d'abord placée dans une cellule d’isolement aménagée spécialement pour elle au sixième étage de la prison. Elle entame une grève de la faim pour exiger son placement avec les autres détenues et, au dixième jour de grève, une décision du tribunal fédéral enjoint aux autorités pénitentiaires de suspendre son isolement, jugeant injustifié un régime exceptionnel motivé par les opinions politiques d’un détenu. Le 5 janvier 1971, elle est officiellement inculpée par l’État de Californie de meurtre, kidnapping et conspiration. Transférée en Californie, elle comparaît avec Ruchell Magee, le seul survivant de la fusillade.
Son affaire connaît un retentissement international. En France, Jean-Paul Sartre, Gerty Archimède, Pierre Perret et des milliers de manifestants la soutiennent.
Dès sa sortie de prison en 1972, Angela Davis se met à publier. Ses essais autant que ses discours véhéments en font l'une des intellectuelles radicales les plus connues de l'époque : la paix au Vietnam, l'antiracisme, le féminisme constituent son credo.
En 1980 et en 1984, Angela Davis se présente aux élections présidentielles américaines comme vice-présidente du candidat communiste Gus Hall.
Angela Davis : rebelle à la politique de son propre pays, enseigne aujourd'hui l'Histoire de la Prise de conscience dans une université californienne.
De nos jours, Angela Davis est professeur d'histoire de la conscience à l'Université de Californie (campus de Santa Cruz). Elle fait campagne contre la guerre en Irak. Elle a reçu le Prix Thomas Merton en 2006. Angela Davis rejoint le « Comité international de soutien aux victimes vietnamiennes de l'agent orange et au procès de New York » (CIS) conduit par André Bouny. Elle lutte contre l'industrie carcérale et la peine de mort aux États-Unis et dans le monde.
Original six Black Panthers (November, 1966) Top left to right: Elbert "Big Man" Howard; Huey P. Newton (Defense Minister), Sherman Forte, Bobby Seale (Chairman). Bottom: Reggie Forte and Little Bobby Hutton (Treasurer).
En 1968, Agnès Varda est installée, en compagnie de Jacques Demy, en Californie. Cette année-là, elle décide de planter sa caméra à Oakland, près de San Francisco, au beau milieu d'une manifestation de militants du Black Panther Party exigeant la libération d'un de leurs leaders, Huey Newton.
In October of 1966, in Oakland California, Huey Newton and Bobby Seale founded the Black Panther Party for Self-Defense. The Panthers practiced militant self-defense of minority communities against the U.S. government, and fought to establish revolutionary socialism through mass organizing and community based programs. The party was one of the first organizations in U.S. history to militantly struggle for ethnic minority and working class emancipation — a party whose agenda was the revolutionary establishment of real economic, social, and political equality across gender and color lines.
An excerpt from the recently released DVD of some of Marvin's greatest live performances on TV and film, "Real Thing: In Performance 1964-1981," This live performance comes from the long out-of-circulation 1973 film, "Save The Children" with James Jamerson on bass.
Mother, mother
There's too many of you crying
Brother, brother, brother
There's far too many of you dying
You know we've got to find a way
To bring some lovin' here today - Ya
Father, father
We don't need to escalate
You see, war is not the answer
For only love can conquer hate
You know we've got to find a way
To bring some lovin' here today
Picket lines and picket signs
Don't punish me with brutality
Talk to me, so you can see
Oh, what's going on
What's going on
Ya, what's going on
Ah, what's going on
In the mean time
Right on, baby
Right on
Right on
Father, father, everybody thinks we're wrong
Oh, but who are they to judge us
Simply because our hair is long
Oh, you know we've got to find a way
To bring some understanding here today
Oh
Picket lines and picket signs
Don't punish me with brutality
Talk to me
So you can see
What's going on
Ya, what's going on
Tell me what's going on
I'll tell you what's going on - Uh
Right on baby
Right on baby
A meditation on the troubles and problems of the world, the song proved a timely and relatable release, and it marked Gaye's departure from the pop stylings of 1960s-era Motown towards more personal material...
Marian Anderson est une contralto américaine.
En avril 1939, Marian Anderson chante lors d'un concert organisé par Eleanor Roosevelt devant le Lincoln Memorial, après qu'il lui est refusé d'accéder à la salle où elle devait chanter, par les Filles de la Révolution américaine. Après quoi la « première dame » des États-Unis démissionna de l'organisation féminine.
Le 7 janvier 1955, Marian Anderson est la première Africaine-Américaine à chanter au Metropolitan Opera. Elle brise ainsi la "barrière de la couleur" dans ce haut lieu de l'opéra aux États-Unis. Elle joue le rôle de Ulrica, contralto, dans l'opéra Un ballo in maschera de Giuseppe Verdi, sur un livret d'Antonio Somma.