Affichage des articles dont le libellé est insoumis. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est insoumis. Afficher tous les articles

lundi 6 juin 2011

Nina Simone






Photobucket


Eunice Kathleen Waymon et de nom de scène Nina Simone, née le 21 février 1933 à Tryon (États-Unis) et décédée le 21 avril 2003 à Carry-le-Rouet (France), est une pianiste américaine, chanteuse, compositrice et militante pour les droits civiques et principalement associée à la musique jazz. Désirant à l'origine devenir une pianiste classique Simone a finalement joué dans des styles musicaux variés notamment le jazz, le blues, le classique, la soul, le folk, le R&B, le gospel et la pop.

Née dans une famille religieuse, la jeune Nina est très attirée par la musique mais les réalités de la pauvreté et les préjugés raciaux ont raison de ses ambitions. Son parcours musical change de direction lorsqu'elle s'est vu refuser une bourse d'étude à l'Institut Curtis. Alors qu'elle joue et chante dans un petit club de Philadelphie elle est contactée par le label Bethlehem Records pour un enregistrement et le morceau I Love you Porgy devient un grand succès en Amérique en 1958. Simone enregistre au cours de sa carrière plus de 40 albums, de ses débuts avec l'album Little Blue Girl en 1958 jusqu'en 1974 environ.

Son style original est issu de la fusion de chansons gospel et pop avec la musique classique. Après vingt ans de scène, elle s'engage dans le mouvement de défense des droits civiques et sa vie change de direction une fois de plus. La musique de Simone est très influente dans la lutte pour l'égalité des droits que mènent les Noirs à cette période aux États-Unis. Sa musique puissante est une source d'inspiration pour cette génération et continue de l'être pour celles qui suivent...

Photobucket

La désobéissance civile / expérience de Milgram

La désobéissance civile, quand dire non devient un devoir moral




LA SOUMISSION LIBREMENT CONSENTIE

En 1963, à l'université de Yale, Stanley Milgram organise une des premières expériences de psychologie sociale sur le concept de soumission à l'autorité. Ses conclusions sont édifiantes...Posez vous la question, en qui reconnaissez vous l'autorité ?
Cette expérience historique de psychologie sociale date de 1963 et a été mise en image dans le film " I comme Icare " avec Yves Montand. On peut aussi la retrouver dans le "petit traité de manipulation à l'usage des honnêtes gens" de Beauvois et Joule.

Tout commence par une petite annonce publiée par voie de presse :
" Laboratoire de l'université X recherche volontaires pour participer à une expérience sur la mémoire . Rémunération 50 Francs de l'heure " Lorsqu'un volontaire se présente au laboratoire, on lui explique qu'il tombe bien car un autre volontaire est déjà arrivé juste avant lui . Le laboratoire a justement besoin de deux personnes , une pour jouer le rôle du professeur et l'autre pour jouer le rôle de l'élève. Les deux volontaires font rapidement connaissance en attendant d'être convoqués par Milgram, le psychologue qui organise l'expérience. Celui ci leur explique qu'ils vont participer une expérience destinée à vérifier les effets de la punition sur l'apprentissage et la mémoire. Le rôle du professeur est simple . Il suffit de lire à l'élève une liste de 50 paires de mots du genre : Le ciel gris, Le chien jaune, Le chat vert etc...

L'élève devra mémoriser les associations de mots et ensuite répondre correctement aux questions du professeur. Si le professeur dit " le nuage ", l'élève devra répondre " noir " En cas d'erreur , le professeur devra administrer à l'élève , une punition sous la forme d'une petite décharge électrique. le voltage des décharges augmentant avec le nombre d'erreurs.
Il est procédé à un faux tirage au sort et l'on demande à la personne qui s'est présentée de jouer le rôle du professeur.

En fait , celui qui doit jouer le rôle de l'élève est un complice de Milgram car le but réel de l'expérience est d'étudier la soumission à l'autorité (soumission librement consentie chez Beauvois et Joule) et non les effets de la punition sur la mémoire. On installe donc "l'élève" sur une fausse chaise électrique mais le "professeur" n'en sait rien. Il pense que tout est réel . "L'élève" qui est un acteur spécialement choisi pour son aptitude à faire semblant de recevoir de vraies décharges électriques fait mine de s'inquiéter quand on l'attache sur la chaise et demande si les chocs électriques risquent de lui faire mal. On lui répond que la douleur sera supportable mais que c'est nécessaire pour le bon déroulement de l'expérience et l'on fait passer le professeur derrière un pupitre comportant des curseurs gradués de 25 volts en 25 Volts. Des petits panneaux sont inscrits au dessus des séries de curseurs :" choc léger ", " choc moyen ", " choc violent ", " choc extrêmement violent " , " choc dangereux " , " choc très dangereux " , " mort ! "
Milgram qui représente l'autorité scientifique en blouse blanche demande alors au professeur de commencer la lecture des associations de mots. Une fois que la liste a été mémorisée par l'élève , le professeur commence à poser les questions.

A partir d'un moment , l'élève se trompe obligatoirement car mémoriser 50 associations de mots en une seule lecture est quasiment impossible.
Milgram qui supervise l'expérience demande donc au professeur d'administrer la punition à l'élève, au départ 25 volts mais au fur et à mesure des nombreuses erreurs de l'élève, les décharges qui deviennent de plus en plus fortes commencent à faire crier l'élève de douleur.
Il veut savoir jusqu'où celui qui joue le rôle du professeur va accepter de torturer un inconnu sous prétexte qu'une autorité scientifique lui en donne l'ordre . L'élève va supplier le professeur d'arrêter l'expérience tandis que l'expérimentateur va lui ordonner de continuer . Même lorsque l'élève simulera le coma ! Milgram ordonnera d'assimiler cela à une mauvaise réponse et demandera au professeur de continuer l'expérience.
Le professeur devra faire un choix .. désobéir à l'autorité ou continuer jusqu'à la mort de l'élève. Les résultats sont effrayants ! Sur 40 personnes testées tout niveau social confondu , 67% des professeurs ont étés jusqu'à la mort de l'élève.
Le reste a abandonné l'expérience vers 300 volts quand l'élève simulait le coma !

Aucun d'eux n'a abandonné quand l'élève hurlait de douleur . Bien sur , ce n'est pas de bon cœur qu'ils ont poussés les curseurs jusqu'à la mort simulée de l'élève attaché sur la chaise électrique . Milgram le dit lui même " J'observai un homme d'affaires équilibré et sur de lui entrer dans le laboratoire le sourire aux lèvres . En l'espace de 20 minutes , il était réduit à l'état de loque parcourue de tics, au bord de la crise de nerfs . Il tirait sans cesse sur le lobe de ses oreilles et se tordait les mains. A un moment il posa sa tête sur son poing et murmura "Oh mon dieu , qu'on arrête !" Et pourtant il continua à exécuter toutes les instructions de l'expérience et obéit jusqu'à la fin." Trois semaines plus tard , quand les professeurs était convoqués pour s'expliquer sur leurs comportements sadiques , il rejetaient immanquablement la faute sur l'autorité scientifique .
Ils n'avaient fait qu'obéir aux ordres et rien de plus ! Ils n'avaient rien à se reprocher.

Phyl d'Arian
P.S. Document Original. Copyright © 2002 vulgum.org. Vous pouvez redistribuer et/ou modifier ce document selon les termes de la GNU/Free

Le lien d'origine http://vulgum.org/libre/imprimer.php3?id_article=304

Ma conclusion serait que cette série d'expériences met bien en lumière la complexité des motivations responsables de nos comportements, la "soumission librement consentie" est un de ceux que je trouve le plus troublant d'origine purement sociologique puisqu'il fait référence, dans cette expérience, à une figure autoritaire désigné par des attributs de pouvoir (au sens large).
Milgram poursuit ses expériences éliminant une par une, grâce à des variantes expérimentales, les circonstances atténuantes d'une telle obéissance : ce n'est ni la blouse blanche, ni le niveau de souffrance du faux cobaye, ni le désir de faire souffrir du sujet qui sont en cause. Ce sont en fait des facteurs complexes tels que le fait de voir la victime ou pas, le fait que l'autorité soit dans la pièce ou non, l'existence d'une dissension au sein de l'autorité etc...

On retrouve en fait le comportement d'une personne qui supposant qu'elle n'a pas les capacités (physiques, intellectuelles ou d'un autre ordre) d'accomplir en toute connaissance de cause un acte donné, c'est à dire de faire face aux conséquences pouvant en découler, décide de se confier en tant qu'outil à une autorité quelconque. Dés lors l'exercice de la responsabilité se situe au niveau de cette autorité, le rôle de l'outil étant de remplir sa tâche au mieux sans s'occuper d'éventuels conflits éthiques ou moraux. (...Some of them Want to be Abused... Eurythmics)
On peut définir la soumission de différentes manières, la plus simple étant l'exécution par un individu d'ordres venant d'une autorité. Mais l'analyse des conditions de soumission montre que le noyau commun de toutes les situations d'obéissance n'est que l'expression d'une capacité des êtres sociaux d'inhiber leurs pulsions propres (et leur sens moral) au profit de directives extérieures du moment qu'elles émanent d'une entité assimilée à une autorité. L'analyse psychologique de Milgram reste très prudente, peut entre afin de ne pas risquer de disqualifier la totalité des résultats par des critiques théoriques complexes alors que le fond du problème est accessible au lecteur totalement "naïf". Les plus optimistes voient dans l'obéissance le signe d'une bonne adaptation de l'individu à la société. Malgré cela, on ne peut s'empêcher, en cette fin de 20ème siècle, de se souvenir des formes les plus tragiques qu'à pu prendre le comportement d'obéissance.

Voir l'ouvrage suivant, très intéressant, sur la soumission librement consentie : "Petit traité de manipulation à l'usage des honnêtes gens" Jean-Léon Beauvois et Robert Vincent Joule. Tout un chapitre y est consacré à l'expérience de Milgram.
Sur le net : "Traité de la servitude libérale" de Jean Léon Beauvois :


Le lien d'origine http://www.cnam.fr/depts/te/dso/lecture/beauvois.htm
Et le site http://www.psychologie-sociale.org

source: http://1libertaire.free.fr/Soumission05.html


----



La désobéissance civile est le refus de se soumettre à une loi, un règlement, une organisation ou un pouvoir jugé inique par ceux qui le contestent. Le terme fut créé par l'américain Henry David Thoreau dans son essai Résistance au gouvernement civil, publié en 1849, à la suite de son refus de payer une taxe destinée à financer la guerre contre le Mexique.

En Europe, même si le recours au concept de désobéissance civile a tardé à être formulé, l'idée de la résistance à une loi inique ou injuste a existé bien avant le XIXe siècle. Aujourd'hui, le concept s'est étendu à de nombreuses personnes notamment par les actions très médiatiques des altermondialistes ou celles des mouvements anti-pub, certains ne voyant dans ces actions que la dégradation de biens, d'autres y voyant un acte salutaire de désobéissance civile, visant à faire modifier la politique des autorités.

dimanche 5 juin 2011

Les indignés de Bruxelles par Badi BALTAZAR

Visite du campement bruxellois des Indignés - Procès-verbal d’intérêt général

Hier, j’ai décidé de faire un arrêt du côté du carré de Moscou à Saint-Gilles dans l’idée de rencontrer des membres de ce mouvement dit des Indignés. Comme la plupart d’entre vous j’imagine, je me suis posé pas mal de questions sur cet étrange phénomène. Qui sont ces gens ? Pourquoi se sont-ils délibérément installés sur une place au beau milieu de la capitale de l’Europe ? Que veulent-ils ? Quelles sont leurs intentions ? Quels sont les intérêts qu’ils défendent ? Est-ce un groupe, une organisation de militants ? Quelles sont leurs revendications ?


Arrivé sur les lieux, j’ai d’abord constaté que l’endroit avait des airs de festival d’été, avec ses chapiteaux et ses stands. Mais au fur et à mesure que je me rapprochais du coeur de la place, je ressentais le genre d’impression de découverte et d’étonnement que l’on peut avoir lorsque l’on pose le premier pas dans un univers nouveau. La place était littéralement occupée, mais pas seulement. Une société parallèle semblait s’y être formé au sein même de la cité. Des tentes, des tables, des chaises, des fauteuils, des matelas, des échoppes, un potager. Une cuisine au centre, avec une pancarte indiquant que le prix de la nourriture est celui que décidera de lui accorder l’acheteur. Des activités ludiques, des ateliers divers, des jeunes femmes sur des échasses, une bibliothèque à ciel ouvert, des groupes de citoyens formés un peu partout sur la place, qui échangent activement, dans une ambiance cordiale, décontractée mais sérieuse. Des notes se prennent, des coordonnées s’échangent, des solutions s’inventent. C’est le royaume de la débrouille, une espèce de laboratoire où les chercheurs ne sont autres que les citoyens qui s’y retrouvent, se rencontrent, s’écoutent et se parlent. Inutile de préciser que j’ai vite compris qu’il y planait autre chose qu’une simple brise de printemps.

Sous le plus grand des chapiteaux se tenait une assemblée composée d’une cinquantaine de personnes de tout âge, de toutes origines, des chômeurs, des enfants avec leurs parents, des étudiants, des employés, des ouvriers, des fonctionnaires, des retraités, des gens du voisinage. Du bobo à l’altermondialiste, tous semblaient être intéressés par ce qui se déroulait. Symboliquement, ils se passaient la parole en faisant circuler un bout de bois, en guise de micro. Au choix, chacun avait l’opportunité de s’exprimer, de faire part des raisons de ses indignations et de ses réflexions. Des valves avaient été installées et le procès-verbal de la précédente Assemblée Générale y avait été affiché. La tendance m’a semblé être à la création de structures spécifiques aux divers domaines qu’ils souhaitent couvrir. Ces dernières se matérialisent sous la forme de commissions. A ce jour, ont commencés à être formés des cellules de communication, un site web ainsi qu’une logistique opérationnelle et sanitaire appréciable. Par ailleurs, les décisions prises par les activistes sont actées et les potentiels de coordinations nationales et internationales sont envisagés et commentés.

J’en profite donc pour rassurer la bourgmestre de la commune, qui d’après certaines sources serait inquiète quant aux conséquences d’un tel rassemblement et je tiens à lui adresser les salutations les plus pacifiques que les débats auxquels j’ai assisté m’obligent à relayer. Une multitude de messages et de banderoles ont d’ailleurs été accrochés partout sur la place. Ils invitent à l’éveil des consciences et à la mobilisation citoyenne. A noter que plusieurs d’entre elles sont en espagnol ou en anglais.

J’avoue que plongé dans ce microcosme bouillant d’énergie positive, j’étais quelque peu intrigué. Faut dire que ce genre d’espace de partage spontané n’est pas courant. Personnellement, je n’ai jamais vu ça de ma vie en Belgique. Ces gens - venus de partout, partout en Europe et ailleurs dans le monde - qui délibérément se réunissent sur des places, les occupent jour et nuit et y réorganisent une vie sociale, embryonnaire certes mais effective. C’est absolument remarquable. Ce que je veux exprimer c’est que le fait même que ces gens agissent de la sorte - s’inscrivant dans une démarche constamment en mouvement vu que telle est sa raison d’être - est une révolution en soi. Ce sont avant tous les mentalités et les modes de vie en société qui sont ici repensés.

J’insiste cependant sur le fait qu’il faut raison garder et éviter de se laisser happer par je ne sais quelle tentation passionnée. Selon moi, dans l’état actuel, le mouvement naissant dont je témoigne n’est qu’un vecteur de prise de conscience pour les citoyens qui s’y identifient et y contribuent. Néanmoins, leurs intentions et leurs actions n’en sont pas moins profondes et sincères. Ce que ces gens ressentent, l’énergie qu’ils investissent, leurs idées, leur créativité et leurs rêves d’équité sont tout sauf anodins et peu en parle, voire pas du tout. Les quelques journalistes qui ont daigné faire référence à ces mouvements jaillissants sous la bannière d’une démocratie réelle un peu partout dans le monde, oublient ou taisent l’essentiel. Au-delà de la finalité, du potentiel d’expansion et de réalisation de ces mouvements, le fait que ces gens en arrivent à descendre dans les rues et les places et à les occuper pour pouvoir exister et avoir la possibilité de s’exprimer et de se faire entendre, est une illustration grandeur nature du constat d’échec permanent de nos sociétés actuelles. Et vouloir présenter cette réalité comme une simple grogne de chômeurs ou de jeunes en situation de précarité est d’autant plus réducteur et intellectuellement malhonnête.

D’un point de vue factuel, les systèmes économiques, politiques et institutionnels ne répondent plus aux attentes des populations et ont, je le répète, prouvé leurs incompétences. La confiance dans la classe politique en place est à son plus bas niveau et ce qui rend ce phénomène citoyen d’autant plus important selon moi, c’est paradoxalement sa mondialisation. Ces citoyens qui se mobilisent sont tout sauf des illuminés. Ils ont toute leur raison et leurs raisons et ils tendent à porter la voix de Monsieur Tout Le Monde. Et ce qui me touche profondément, c’est l’idée qu’ils le fassent vraiment dans l’intérêt de Monsieur Tout Le Monde. D’après les discussions que j’ai pu avoir avec certains activistes, l’unique prétention qui les anime à ce stade est de créer et de développer cet espace de dialogue, d’expression et de débat. Toutes les pensées, toutes les tendances de la population sont amenées à y être représentées. En un mot, c’est un mouvement qui s’ouvre à tous et qui constitue une possibilité pour tout un chacun de prendre part aux activités ou de prendre l’initiative d’en élaborer. C’est une plate-forme de libre choix et de libre pensée, ce que les institutions aux commandes sont manifestement incapables de proposer.

Vous serez sans doute tous d’accord avec ce constat : tous les indicateurs sont au rouge. Signal que nous sommes arrivés à une étape charnière dans l’évolution du déséquilibre mondial. Les fossés dont nous avons criblé notre espace de vie sont devenus tellement grands que l’émergence de mouvements citoyens deviendra de plus en plus difficile à contenir. Je pense donc que comme toute manipulation, l’aliénation et l’injustice démontreront leurs limites elles aussi, ce qui m’oblige à saluer tous les hommes et toutes les femmes qui ont décidé que leur destin était entre leurs mains, que le monde peut être autre chose qu’un espace de concurrences féroces et immorales et qu’en face des politiques et de la finance privée il y des êtres humains qui ont en commun les mêmes volontés de pacification de la planète. Nul doute que les efforts soient à fournir sur les plans du fond et du long terme, mais le défi en vaut la chandelle. Je souhaite de ce fait aux indignés d’ici et d’ailleurs d’avoir la force de garder l’espoir que je partage avec eux de reconquérir notre souveraineté populaire. Gardons à l’esprit que chacun de nous est une énergie potentielle et chaque particule d’énergie positive, d’intelligence, d’expertise et de force de travail que nous pourrons canaliser seront bénéfiques.

Je tiens également à souligner que bien que la naissance du mouvement des Indignés bruxellois soit survenue dans la foulée de ses voisines européennes, sa particularité me semble être à l’image de ces citoyens : positifs, bon vivants et à des années lumières de tous les clichés de violence ou de désordre que certains oiseaux de mauvais augures colportent. Le besoin qu’ils ont de tout remettre à plat et de vouloir refondre les bases d’une nouvelle vie en société devrait, il me semble, être encouragé, soutenu et renforcé. Contrairement à ce qui se lit dans la presse ou sur les prompteurs, leur démarche n’est pas apolitique, au contraire elle est pleinement politique : se réunir, débattre, échanger, se mobiliser et agir pour le bien de la cité et de ses habitants, n’est-ce pas l’essence même de l’acte politique ?

Ce soir, je suis retourné au campement pour assister à l’Assemblée Générale qui s’y tient quotidiennement. Je fus à la fois surpris et excité de m’apercevoir que le nombre des participants avait quasiment triplé depuis la veille. D’ailleurs, pour répondre au succès des débats, le petit bout de bois qui servait de micro avait entre-temps été troqué contre un mégaphone. Je tiens à témoigner que j’y ai rencontré des gens exceptionnels, des citoyens conscients et pleinement en accord avec eux-mêmes. L’émotion que j’y ai ressentie et la sincérité de leurs actions auront, quoi qu’il arrive, marquer mon esprit. Assister à une telle manifestation d’humanité et de partage est tout simplement bon pour le moral. Il est rassurant et réconfortant de se dire qu’il existe encore des êtres humains si fortement attachés à leurs idéaux de liberté et de solidarité.

Néanmoins, il faut aussi reconnaître que la survie de cet élan de citoyenneté dépendra de sa capacité à occuper l’espace, à mobiliser les masses et à démultiplier les initiatives intelligentes. Par le biais de ce libre buvard, je ne peux que vous inviter à vous joindre à cette merveilleuse aventure humaine, qui je l’espère, n’en est qu’à ses balbutiements. L’idée débattue ce soir de former un campement itinérant de commune en commune semble suivre son petit bonhomme de chemin. Et de nombreuses activités sont prévues sur la place du carré de Moscou tout au long du week-end, n’hésitez donc pas à y faire un saut pour vous faire votre propre idée de ce qu’est cette communion de citoyens dont le rêve à partager est de contribuer à la construction d’un monde dans lequel les gouvernements représenteraient et défendraient réellement les intérêts des électeurs, d’un monde moderne où l’humain pourrait enfin être au centre des préoccupations.

A bon entendeur,

Badi BALTAZAR
www.lebuvardbavard.com

source: http://www.legrandsoir.info/les-indignes-de-bruxelles-qui-sont-ils.html

Blog des indignés: http://www.indignes.be/
Le camp en photos: http://alia.eklablog.fr/les-questions-citoyennes-c634509#!/2011-06-03-yes-we-camp-en-photos-a3887590

http://lafourmirouge.blogspot.com/2011/06/bruxelles-indignee-en-directe-du.html



Les "indignés" de Bruxelles par BELGA_NEWS_AGENCY

lundi 30 mai 2011

Angela Davis



(France, 2010, 40mn)
ARTE France

http://videos.arte.tv/fr/videos/angela_davis-3926418.html


Angela Davis est aujourd'hui professeur de philosophie à l'université de Californie de Santa Cruz et milite toujours activement pour réformer le système judiciaire américain. Quarante ans après avoir été inculpée par le FBI puis acquittée pour un complot visant à libérer des prisonniers politiques noirs, elle revient sur les événements qui lui ont valu une notoriété politique internationale.

Photobucket


Angela Yvonne Davis, née le 26 janvier 1944 à Birmingham dans l'État de l'Alabama, est une militante américaine communiste des droits de l'homme et un professeur de philosophie.

Militante des droits civiques, proche du Black Panther Party, elle fut poursuivie par la justice à la suite de la tentative d’évasion de trois prisonniers, surnommés les Frères de Soledad, qui se solda par la mort d’un juge californien en août 1970. Emprisonnée seize mois à New York puis en Californie, elle fut finalement acquittée et poursuivit une carrière universitaire qui la mena au poste de directrice du département d’études féministes de l’université de Californie. Ses centres d’intérêt sont la philosophie féministe, et notamment le Black Feminism, les études afro-américaines, la théorie critique, le marxisme ou encore le système carcéral. En 1997, elle fait son coming out auprès du magazine Out.

Elle fut à deux reprises, en 1980 et 1984, candidate à la vice-présidence des États-Unis pour le parti communiste américain.



Angela Davis est née dans une famille afro-américaine habitant l'Alabama des années 1940, alors que les lois Jim Crow imposaient toujours la ségrégation raciale dans le Sud des États-Unis. Son père était diplômé de St Augustine’s College, une institution réservée aux Noirs Américains située à Raleigh en Caroline du Nord. Il fut brièvement professeur d’histoire dans l’enseignement secondaire mais, estimant son salaire insuffisant, il quitta son emploi de professeur pour acquérir une station service dans le quartier noir de Birmingham (Alabama). Sa mère, qui mena aussi ses études jusqu’au supérieur, était professeur dans le primaire. La famille Davis occupe dans un premier temps les logements sociaux de Birmingham. En 1948, elle quitte les petites maisons uniformes en briques rouges qui composent le logement social de la ville pour une vaste maison en bois, dans un quartier qu’elle est la première famille noire à occuper. Rapidement après son arrivée, elle est suivie par de nombreuses autres familles noires. Cette mixité nouvelle exacerbe les tensions raciales. En 1949 a lieu le premier attentat contre une des maisons nouvellement construites par des Noirs. Il est le premier d’une longue série qui donne au quartier son surnom de « Dynamite Hill ».

Durant sa jeunesse, Davis est profondément marquée par son expérience du racisme, des humiliations de la ségrégation raciale et du climat de violence qui règne dans son environnement quotidien. Cette expérience s’accompagne des premiers éléments de socialisation politique. La famille d’Angela y joue un rôle important. Ses deux parents possèdent une expérience militante : au lycée, sa mère a participé à des mouvements antiracistes, militant notamment pour la libération des Scottsboro Boys. Ses deux parents sont par ailleurs membres de la National Association for the Advancement of Colored People (NAACP). Sa grand-mère maternelle, née quelques années après la Proclamation d'émancipation, lui parle de l’esclavage qu’avait connu ses propres parents. Ses premières vacances à New York, où elle goûte aux joies d’une vie non ségréguée dans la famille de son amie Margaret Burnham, sa future avocate, avive encore sa conscience des humiliations quotidiennes qu’impose la ségrégation. Plusieurs nouveaux épisodes viendront lors de ses visites ultérieures- entre six et dix ans, elle passe la plus grande partie de ses étés à New York-, réviser son jugement sur la situation idéale des Noirs dans le Nord.

Elle fréquente l’école primaire de Birmingham réservée aux Noirs. Abritée dans des bâtiments vétustes, elle est moins bien dotée financièrement que l’école réservée aux Blancs. Davis note toutefois que la ségrégation avait aussi pour effet de laisser aux enseignants noirs une marge de liberté qui leur permettait d’orienter le contenu de leur enseignement dans un sens qui favorisait l’émergence d’une identité spécifiquement noire. Outre The Star Spangled Banner, l’hymne national américain, les enfants apprenaient et chantaient en classe l’Hymne national noir de James Weldon Johnson. Ils se voyaient enseigner la vie des personnages historiques noirs qui avaient marqué la vie du pays comme Frederick Douglass, Sojourner Truth ou Harriet Tubman. Le modèle de réussite qui était proposé aux enfants noirs par les enseignants s’appuyait néanmoins selon elle sur une morale de la réussite individuelle qui masquait la dimension collective de la lutte qu’elle pensait devoir être mise en œuvre pour renverser le système raciste et libérer les Noirs de leur oppression.

À quatorze ans, alors qu’elle se dit ennuyée par « le provincialisme de Birmingham », elle doit choisir son orientation pour le lycée. Deux opportunités s’offrent à elle : elle est acceptée dans l’école préparatoire de l'Université Fisk de Nashville, une des institutions réservées aux Noirs les plus prestigieuses du pays, et au sein d’un programme expérimental de l’organisation quaker American Friends Service Committee qui place des étudiants noirs du Sud dans des écoles mixtes du Nord. Intégrer l’Université Fisk lui ouvrirait la voie des études médicales auxquelles elle se destine alors pour devenir pédiatre. La seconde option lui permettrait de rejoindre le lycée Elisabeth-Irwin, une école privée de Greenwich Village (New York) défendant les principes de l’éducation nouvelle. Après de longues hésitations, elle finit par choisir New York.

Son arrivée à New York marque une nouvelle étape dans sa socialisation politique. Elle est logée chez le révérend William Howard Melish. Pasteur de la plus grande église épiscopale de Brooklyn dans les années 1950, il avait perdu ses fonctions au terme d'un long bras de fer avec sa hiérarchie à cause de ses prises de position contre le maccarthisme et son affiliation à la Soviet-American Friendship Organization (Organisation de l’amitié américano-soviétique). Le corps enseignant du lycée Elisabeth Irwin que Davis a rejoint est dans sa grande majorité interdit d’enseignement dans le secteur public à cause de son positionnement politique marqué à gauche. C’est dans ce nouvel environnement qu’elle entend pour la première fois parler du socialisme, s’avouant notamment fascinée par les expériences utopiques, comme celle de Robert Owen. Elle lit le Manifeste communiste qui la conduit « à replacer les problèmes du peuple Noir dans le contexte plus large d’un mouvement de la classe ouvrière ».

Elle est introduite au sein d’une organisation de jeunesse marxiste-léniniste nommée Advance. C’est sa première expérience du militantisme. Elle y côtoie des amies de longues dates comme Margaret Burnham ou Mary Lou Patterson mais rencontre aussi à cette occasion Bettina Aptheker, la fille de l’historien communiste Herbert Aptheker dont le domicile accueille la plupart des réunions du groupe. Elle participe aux manifestations de soutien au mouvement des droits civiques qui connaît un nouvel élan avec la campagne de sit-in initiée le 1er février 1960 à Greensboro (Caroline du Nord). Davis a cependant le sentiment d’avoir quitté le Sud au moment où le mouvement prenait véritablement de l’ampleur et en éprouve une vive frustration. Elle se range néanmoins à l’avis de ses parents qui lui enjoignent de finir son année scolaire à New York.

En 1962, elle obtient une bourse pour étudier à l’université de Brandeis dans le Massachusetts. Elle est l’une des trois étudiantes noires de première année. Davis décrit cette première année comme une année d’isolement qu’elle « cultive de façon quelque peu romantique », se plongeant notamment dans les œuvres des existentialistes français (Jean-Paul Sartre, Albert Camus...). Son année universitaire est marquée par une série de conférences de l'écrivain James Baldwin sur la littérature qui est interrompue par la crise des missiles de Cuba ; Baldwin refuse de poursuivre son exposé mais s’exprime sur le conflit lors d’une assemblée générale, aux côtés du philosophe Herbert Marcuse que Davis entend pour la première fois. Elle occupe divers emplois pour financer un voyage en Finlande où se déroule le Festival mondial de la jeunesse et des étudiants. Elle s’arrête à Londres et passe quelques jours à Paris et à Lausanne. À Helsinki, elle se montre particulièrement impressionnée par l’énergie dégagée par la représentation que donne la délégation cubaine.

Lors de sa deuxième année à Brandeis, elle étudie la littérature et la philosophie française contemporaine ; Sartre en particulier continue de susciter son intérêt. Elle voit Malcolm X haranguer un amphithéâtre composé quasi exclusivement d’étudiants blancs, en leur annonçant la prochaine punition divine de leurs pêchés envers les Noirs.

À l'issue de son cursus, Davis obtient une prolongation de sa bourse pour suivre le programme français de troisième année du Hamilton College. En septembre 1963, elle passe ainsi un mois à Biarritz. C’est dans la station balnéaire française qu’elle apprend l’attentat qui a frappé l’église baptiste de sa ville natale de Birmingham où quatre jeunes filles sont tuées. Trois étaient de proches connaissances. Refusant d’y voir le résultat d’un comportement extrémiste isolé, elle analyse « cet événement violent et spectaculaire » comme l’expression paroxystique de « la routine quotidienne, souvent monotone, de l’oppression raciste ». Elle passe novembre à Paris, puis l’été à Francfort où elle assiste à des conférences de Theodor W. Adorno. Sa formation intellectuelle se poursuit : elle lit Marcuse et de retour à Brandeis se rapproche du philosophe après avoir assisté à sa série de conférences sur la pensée politique européenne depuis la Révolution française. Sur ses conseils, elle décide de partir étudier la philosophie à Francfort. Elle quitte les États-Unis en 1965, au milieu des émeutes de Watts.

En Allemagne, elle côtoie des étudiants allemands membres de l’Union socialiste allemande des étudiants, participe à des manifestations contre l'intervention militaire américaine au Viêt Nam ou contre la projection du film documentaire italien pro-colonisation Africa Addio et visite régulièrement Berlin-Est.

Pendant son séjour en Allemagne, le mouvement de libération des Noirs connaît de profondes évolutions et tend à se radicaliser dans le sillage du slogan Black Power. Frustrée de ne pouvoir participer à l’effervescence militante qui semble régner dans son pays, elle décide de rentrer aux États-Unis à l’issue de sa deuxième année en Allemagne. Marcuse, désormais en poste à l’Université de San Diego, accepte de reprendre la direction de sa thèse, initialement tenue par Adorno.

À son arrivée à San Diego, elle est privée de tout contact au sein du mouvement noir californien et adhère en désespoir de cause à l’organisation radicale des étudiants du campus dont l’action se tourne principalement vers la lutte contre la guerre du Viêt Nam. Elle subit à cette occasion sa première arrestation suite à une distribution de tracts. Souhaitant s’impliquer dans une action spécifique à destination des Noirs, elle travaille à organiser un conseil des étudiants noirs de l’université de San Diego, jusqu’alors inexistant. Sa première action est de participer à un comité de soutien à Ed Lynn, un soldat qui avait lancé une pétition contre la discrimination raciale dans l’armée.

Son implication militante lui révèle la profonde désunion du mouvement de libération des Noirs et les très fortes rivalités qui le traversent. Elle-même occupe une position très minoritaire au sein du mouvement.

Sur le plan des objectifs, elle s’oppose au séparatisme de certaines des organisations du Black Nationalism qui pensent que la libération du peuple noir doit passer par une séparation de la société blanche et la fondation d’une Nation Noire sur le sol américain ou africain. Sur le plan des moyens, elle refuse la méthode consistant à exacerber les antagonismes entre Noirs et Blancs dans le but de provoquer des soulèvements spontanés similaires à ceux de Watts ou de Détroit dans lesquels certaines organisations voyaient les prémices d’un soulèvement généralisé du peuple afro-américain.

Elle n’en refuse pas moins l’intégrationnisme qui fut la position de Martin Luther King. Le marxisme constitue un des éléments centraux de son positionnement : elle pense que la lutte de libération des Noirs doit s’insérer dans le mouvement révolutionnaire dont le socialisme constitue l’horizon. Or le marxisme est rejeté par une grande partie des organisations nationalistes qui le désigne, à l’image de Stokely Carmichael, le leader du Student Nonviolent Coordinating Committee (SNCC), comme étant « la chose de l’homme blanc ». Les Blancs ont d’ailleurs été écartés des leviers de commande du SNCC à partir du printemps 1966. Pour les nationalistes, les Noirs ne doivent compter que sur leurs propres valeurs, leurs propres analyses et leurs propres forces pour se libérer.

Si Davis affiche son marxisme, elle hésite plus longuement avant de s’affilier au mouvement communiste. Elle met cette réticence initiale sur le compte de son parcours militant. En Allemagne notamment, elle s’est imprégnée d’un discours libertaire très critique à l’égard du communisme soviétique. Elle finit par adhérer en 1968 au Che-Lumumba Club, une section du parti communiste américain réservée aux Noirs. Elle rejoindra aussi le Black Panther Party dont la position révolutionnaire se caractérise par un égal refus de l’intégrationnisme et du séparatisme.

Une autre composante de son identité militante est son féminisme. Ce dernier est en partie nourri par son parcours militant au cours duquel elle se heurte au sexisme d’une partie du mouvement nationaliste noir voire d’une partie des organisations auxquelles elle appartient. On lui reproche notamment le rôle de leader qu’elle est amenée à assumer au sein du mouvement. Pour l’organisation Unided Slaves de Ron Karenga ou le poète Amiri Baraka (alors nommé Leroi Jones), le leadership masculin est un moyen pour les hommes noirs de regagner leur dignité face aux Blancs. La place des femmes au sein du mouvement ne peut être par conséquent que subordonnée à celle des hommes : les tâches domestiques et l’inspiration des leaders masculins sont les rôles qui leur sont dévolus. Davis estime au contraire qu’un authentique mouvement de libération doit lutter contre toutes les formes de domination : l’homme noir ne peut se libérer s’il continue d’asservir sa femme et sa mère.

Son adhésion au parti communiste américain et au mouvement des Black Panthers lui vaut d'être surveillée par le FBI. Elle enseigne en 1969 à l'UCLA - l'université de Californie à Los Angeles - mais en est renvoyée à cause de son activisme politique. Elle s'investit dans le comité de soutien aux Frères de Soledad, trois prisonniers noirs américains accusés d'avoir assassiné un gardien en représailles de l'assassinat d'un de leur codétenu. Elle est accusée d'avoir organisé une prise d'otages dans un tribunal dont l'issue a été meurtrière : Jonathan Jackson, le jeune frère de George Jackson, le juge et deux autres prisonniers sont tués après que la police a ouvert le feu sur leur véhicule. Commence alors une cavale à travers les États-Unis : elle apparaît sur la liste des femmes les plus recherchées par le FBI. Ce dernier, dirigé par J. Edgar Hoover, lutte dans le cadre du programme COINTELPRO contre les Black Panthers et les communistes dans un contexte de guerre froide et de guerre au Viêt Nam . Après deux semaines de cavale, elle est arrêtée dans un hôtel, puis emprisonnée pendant seize mois à New York puis en Californie, à San Marin puis à San José, avant d'être jugée et acquittée. À New York, elle est d'abord placée dans une cellule d’isolement aménagée spécialement pour elle au sixième étage de la prison. Elle entame une grève de la faim pour exiger son placement avec les autres détenues et, au dixième jour de grève, une décision du tribunal fédéral enjoint aux autorités pénitentiaires de suspendre son isolement, jugeant injustifié un régime exceptionnel motivé par les opinions politiques d’un détenu. Le 5 janvier 1971, elle est officiellement inculpée par l’État de Californie de meurtre, kidnapping et conspiration. Transférée en Californie, elle comparaît avec Ruchell Magee, le seul survivant de la fusillade.

Photobucket

Son affaire connaît un retentissement international. En France, Jean-Paul Sartre, Gerty Archimède, Pierre Perret et des milliers de manifestants la soutiennent.

Dès sa sortie de prison en 1972, Angela Davis se met à publier. Ses essais autant que ses discours véhéments en font l'une des intellectuelles radicales les plus connues de l'époque : la paix au Vietnam, l'antiracisme, le féminisme constituent son credo.

En 1980 et en 1984, Angela Davis se présente aux élections présidentielles américaines comme vice-présidente du candidat communiste Gus Hall.
Angela Davis : rebelle à la politique de son propre pays, enseigne aujourd'hui l'Histoire de la Prise de conscience dans une université californienne.

De nos jours, Angela Davis est professeur d'histoire de la conscience à l'Université de Californie (campus de Santa Cruz). Elle fait campagne contre la guerre en Irak. Elle a reçu le Prix Thomas Merton en 2006. Angela Davis rejoint le « Comité international de soutien aux victimes vietnamiennes de l'agent orange et au procès de New York » (CIS) conduit par André Bouny. Elle lutte contre l'industrie carcérale et la peine de mort aux États-Unis et dans le monde.


Photobucket

jeudi 26 mai 2011

Espagne : « On veut un changement qui vient du peuple, car d’en haut, il ne viendra pas »





En direct du printemps espagnol, la présidente de Comac, le mouvement de jeunes du PTB (Parti du Travail de Belgique >> http://www.ptb.be/), Aurélie Decoene, nous raconte son séjour au milieu des places madrilènes occupées.

Hier soir, juste avant une assemblée, je discute avec Eva, 37 ans, qui est traductrice. C’est la toute première fois qu’elle se mobilise : « Ce qui se passe ici, ça montre que les gens n’en peuvent plus. Je viens chaque soir depuis le début et beaucoup de mes amis aussi, ils viennent dès qu’ils peuvent. Je participe surtout aux discussions sur la préparation des assemblées de quartiers, car le plus important pour moi est que ce mouvement s’élargisse. Avant on se plaignait car chacun restait chez soi, maintenant on essaie de s’organiser pour réclamer ensemble. On veut un changement qui vient du peuple, car on sait maintenant que d’en haut, il ne viendra pas. » Après la conversation, elle me rattrape : « Une chose que je trouve vraiment importante, c’est qu’il n’y a pas que des jeunes ici, il y a de plus en plus de gens plus âgés aussi. »

De fait, tous les âges étaient représentés hier soir aux alentours de la Plaza del Sol : des ados et des pensionnés, des jeunes chômeurs et des jeunes travailleurs, mais aussi des quarantenaires et des quinquas. Les premiers jours de l’occupation, les assemblées avaient lieu toute la journée, à n’importe quelle heure. Après une semaine, les horaires se sont adaptés pour que puissent participer aussi ceux qui travaillent ou étudient. Pour beaucoup, c’est la première fois qu’ils s’engagent dans un mouvement social. Et même pour ceux qui se mobilisent régulièrement, c’est souvent la première fois qu’ils participent à quelque chose d’aussi vaste.

espagne mai 2011 - Aurélie Decoene - ptb

Le jour, on croise les plus actifs, ceux qui organisent l’occupation, soit quelques centaines de jeunes. En une semaine, c’est un véritable village qu’ils sont parvenus à construire avec une bibliothèque, une garderie, deux infirmeries, une cuisine, un point d’information, un point pour inclure de nouveaux bénévoles, des points de distribution d’eau, un atelier bricolage, etc. J’étais loin d’imaginer ça en voyant les photos de la place sur internet ! A côté de ça, d’innombrables équipes de travail, les commissions : pour assurer la communication, pour la déco, pour créer des assemblées de quartiers, pour discuter des revendications du mouvement à court terme et une autre pour discuter du long terme, pour discuter et faire respecter les droits des femmes, une commission « respect » qui assure que l’ordre soit respecté dans le campement et qu’on limite la consommation d’alcool, etc. Tous les midis, un rapport est fait en assemblée générale des discussions de chaque commission.

Le soir, l’affluence est énorme. L’enthousiasme est au rendez-vous, l’envie de participer à construire « autre chose » est palpable. Politiquement, le mouvement est très hétérogène, chacun apporte ses conceptions, parfois élaborées, parfois beaucoup moins. « Quand je pense à toutes ces soirées entre potes que j’ai passées à boire et à fumer pour oublier tous ces problèmes qu’on dénonce ici. Ici, on voit qu’on est plein à vouloir agir, que les jeunes sont prêts à travailler, contrairement à ce qu’on entend parfois, mais on n’est pas prêts à travailler à n’importe quel prix. C’est très enthousiasmant d’être ici, ça me touche beaucoup », raconte Maria, qui est venue de Catalogne pour participer au campement. De fait, c’est un même ras-le-bol qui rassemble, vis-à-vis du chômage, des problèmes de logement, des partis au pouvoir, de cette absence de futur pour les jeunes. Anticapitalisme ? Pour beaucoup, c’est la première fois que la question est posée sous cet angle. Le débat est ouvert, mais ne fait pas – encore – unité. Par contre, chacun apprend et se politise : « Le contenu des discussions a déjà pas mal évolué depuis les premiers jours. Au début, on rejetait surtout la “classe politique”. Aujourd’hui, cela est plus mis en lien avec une critique du système économique », m’explique Isabel, une responsable de l’UJCE (Union des jeunes du parti communiste espagnol).

Ils étaient entre 1 500 et 2 000 à s’être réunis hier soir pour débattre sur différentes places pour les assemblées. C’est la Plaza Carmen qui rassemblait le plus de monde car nombreux étaient ceux qui voulaient participer à la préparation des assemblées de quartiers qui auront lieu samedi. Les assemblées de quartier sont au centre de beaucoup de discussions et suscitent beaucoup d’attentes. Dans le campement, on peut voir la liste (impressionnante) de la centaine de places où les occupants projettent d’organiser une assemblée. Devant mon étonnement, Ismaël me dit : « C’est normal non ? Il y a plein de quartiers à Madrid ! » Isabel, responsable de l’UJCE, m’explique le point de vue de son organisation : « Il faut absolument élargir le mouvement, car on ne pourra pas rester ici indéfiniment, on est trop vulnérables. Et puis c’est important d’inclure dans la dynamique des gens de milieux plus populaires que ceux qui sont rassemblés ici. » Bea, une autre responsable de l’organisation, va dans le même sens : « Ce mouvement offre de grandes perspectives. Cela faisait des années qu’on n’avait plus vécu quelque chose de cette ampleur. Et nous sommes à un moment charnière : soit nous parvenons à élargir, soit cela va s’éteindre. Alors nous faisons tout pour que ce mouvement contribue à faire revivre la dynamique des assemblées de voisins qui existait avant. »

La soirée se termine tard, au milieu de discussions sur les prochains jours et prochaines semaines. Suite au prochain numéro !

espagne mai 2011 - Aurélie Decoene - ptb

espagne mai 2011 - Aurélie Decoene - ptb

espagne mai 2011 - Aurélie Decoene - ptb

espagne mai 2011 - Aurélie Decoene - ptb

mardi 24 mai 2011

La révolte des indigné-e-s. Notes depuis la Plaza Tahrir de Barcelone




Qualifiée de « génération perdue » par le Fonds monétaire international, la jeunesse espagnole montre qu’elle ne s’est pas endormie. Depuis le 15 mai, ils sont des centaines de milliers dans la rue, avec pour mot d’ordre : « Nous ne sommes pas des marchandises aux mains des politiques et des banquiers ». Face aux mesures d’austérité, la révolte gronde...

Photobucket

Il n’y a plus de doutes. Le vent qui a électrisé le monde arabe ces derniers mois, l’esprit des protestations répétées en Grèce, des luttes étudiantes en Grande-Bretagne et en Italie, des mobilisation anti-Sarkozy en France… est arrivé dans l’État espagnol.

Il n’y a plus de place pour le « business as usual ». Les confortables routines mercantiles de notre « démocratie de marché » et ses rituels électoraux et médiatiques se sont vus soudainement perturbés par l’irruption imprévue dans la rue et dans l’espace public d’une mobilisation citoyenne. Cette révolte des indigné-e-s inquiète les élites politiques, toujours mal à l’aise quand la population prend au sérieux la démocratie… et décide de la pratiquer pour son propre compte.
Il y a deux ans demi, quand la crise historique a éclaté en septembre 2008, les « maîtres du monde » ont connu un bref moment de panique, alarmés par l’ampleur d’une crise qu’ils n’avaient pas prévue, par l’absence d’instruments théoriques pour la comprendre et par la crainte d’une forte réaction sociale. Sont arrivées alors les proclamations creuses sur la « refondation du capitalisme » et les faux mea culpa qui se sont peu à peu évaporés, dès que le système financier a été sauvé, face à l’absence de toute explosion sociale.
La réaction sociale s’est faite attendre. Depuis l’éclatement de la crise, les résistances sociales sont relativement faibles. Il y a eu un énorme gouffre entre le discrédit du modèle économique actuel et sa traduction sous forme d’action collective. Plusieurs facteurs l’expliquent, en particulier la peur, la résignation face à la situation actuelle, le scepticisme par rapport aux syndicats, l’absence de référents politiques et sociaux et l’influence, parmi les salariés, des valeurs individualistes et consuméristes inculquées en permanence depuis des années par le système.
La révolte actuelle, cependant, ne part pas de zéro. Des années de travail à petite échelle des réseaux et mouvements alternatifs, d’initiatives de résistances à l’impact bien plus limité ont maintenu la flamme de la contestation pendant cette période difficile. La grève générale du 29 septembre avait ouvert une première brèche, mais la démobilisation ultérieure des directions des syndicats CCOO et UGT et la honteuse signature du Pacte social l’ont refermée en stoppant toute mobilisation syndicale. Avec comme conséquence le discrédit et la perte de tout prestige des syndicats majoritaires aux yeux de la jeunesse combative qui protagonise aujourd’hui les occupations.
Indignés et indignées !
« L’indignation », rendue populaire à travers le pamphlet de Stéphane Hessel, est une des idées-force qui définissent les protestations en cours. C’est la réapparition, sous une autre forme, du « Ya Basta ! » (« Assez ! ») lancé par les Zapatistes à l’occasion de leur soulèvement le 1er janvier 1994 dans la première révolte contre le « nouvel ordre mondial » proclamé à l’époque par George Bush père après la Première guerre du Golfe, la disparition de l’URSS et la chute du Mur de Berlin.
« L’indignation est un commencement. On s’indigne, on se soulève et puis on voit » soulignait Daniel Bensaïd. Peu à peu, on est passé du malaise à l’indignation et de l’indignation à la mobilisation. Nous sommes face à une véritable « indignation mobilisée ». Du tremblement de terre de la crise commence à surgir le tsunami de la mobilisation sociale.
Pour lutter, il ne faut pas seulement du malaise et de l’indignation, il faut également croire dans l’utilité de l’action collective, dans le fait qu’il soit possible de vaincre et que tout n’est pas perdu avant même de commencer. Pendant des années, les mouvements sociaux dans l’État espagnol n’ont connu que des défaites. L’absence de victoires qui démontre l’utilité de la mobilisation sociale et qui augmente les expectatives du possible ont pesé lourdement dans la lente réaction initiative face à la crise.
C’est précisément ici qu’entre l’immense contribution des révolutions dans le monde arabe aux protestations en cours. Elles nous montrent que l’action collective est utile, que, oui, « on peut le faire ». Il n’est donc pas étonnant que des ces révolutions, tout comme les victoires moins médiatisées du peuple islandais contre les banquiers et la caste politique, constituent, depuis le début, des références pour les manifestant-e-s et les activistes du mouvement actuel.
Ensemble avec la conviction que « c’est possible », que l’ont peut changer les choses, la perte de la peur, dans un contexte de crise et de difficultés personnelles, est un autre facteur clé. « Sans Peur », c’est exactement l’un des slogans les plus exprimés ces derniers jours. La peur paralyse encore une grande majorité des travailleurs et des secteurs populaires, ce qui amplifie la passivité ou favorise les réactions xénophobes et peu solidaires. Mais la mobilisation du 15 mai et les occupations qui se répandent comme une traînée de poudre constituent un puissant antidote contre la peur.
Le Mouvement du 15 mai et les occupations ont une importante composante générationnelle. Comme à chaque fois qu’éclate un nouveau cycle de luttes, c’est une nouvelle génération militante qui émerge avec force, et la « jeunesse » en tant que telle acquiert visibilité et protagonisme. Mais si cette composante générationnelle est fondamentale, et s’exprime par exemple dans certains mouvements organisés tels que « Juventud Sin Futuro », il faut souligner que la protestation en cours n’est pas un mouvement générationnel. C’est un mouvement de critique du modèle économique actuel et des tentatives de faire payer la crise aux travailleurs dans lequel les jeunes ont un poids important. Le défit est précisément que, comme dans tant d’autres occasions, la protestation de la jeunesse agisse comme un facteur déclenchant et un catalyseur d’un cycle de luttes sociales plus vaste.

Photobucket

L’esprit alterglobaliste est de retour

Le dynamisme, la spontanéité et l’impulsion des protestations actuelles sont les plus fortes depuis l’émergence du mouvement alterglobaliste il y a plus d’une décennie. Né au niveau international en novembre 1999 dans les protestations de Seattle pendant le sommet de l’OMC (bien que ses racines remontent au soulèvement zapatiste au Chiapas en 1994), la vague altermondialiste avait rapidement atteint l’État espagnol. Le référendum pour l’annulation de la dette en mars 2000 (organisé le jour même des élections législatives et qui fut interdit dans plusieurs villes par la Junte Électorale) et la forte participation au contre-sommet de Prague en septembre 2000 contre la Banque mondiale et le FMI furent ses premières batailles, en particulier en Catalogne. Mais son caractère massif et large fut atteint avec les mobilisations contre le sommet de la Banque mondiale à Barcelone les 22 et 24 juin 2001, dont on fêtera sous peu le dixième anniversaire. Dix ans plus tard, nous assistons donc à la naissance d’un mouvement dont l’énergie, l’enthousiasme et la force collective n’a plus été observé depuis lors. Il ne s’agira donc pas d’un anniversaire nostalgique, bien au contraire. Nous allons le fêter avec la naissance d’un nouveau mouvement d’ampleur.
Les assemblées qui se sont tenues ces derniers jours sur la Place de la Catalogne (et, sans aucun doute, dans toutes les occupations qui ont lieu dans le reste de l’État espagnol, à commencer par celle de la Puerta del Sol à Madrid), nous ont offert des moments inoubliables, de cette sorte d’événements qui n’arrivent que peu de fois et qui marquent un avant et un après dans les trajectoires militantes de ceux qui y participent et dans la dynamique des luttes sociales. Le mouvement du 15 mai et les occupations sont d’authentiques « luttes fondatrices » et des symptômes clairs que nous assistons à un changement de cycle et que le vent de la révolte souffle à nouveau. C’est une véritable « génération Tahrir » qui émerge, comme l’a fait avant elle la « génération Seattle » ou la « génération Genova ».
A mesure que l’impulsion du mouvement « alterglobaliste » a parcouru la planète, pourchassant les sommets officiels à Washington, Prague, Québec, Göteborg, Gênes ou Barcelone, des milliers de personnes se sont identifiées à ces protestations et une grande quantité de collectifs de par la monde ont eu la sensation de faire partie d’un même mouvement commun, d’un même « peuple », le « peuple de Seattle » ou de « Gênes , de partager des objectifs communs et se sentir participant à une même lutte.
Le mouvement actuel s’inspire également de références internationales plus récentes et importantes de luttes et de victoires. Il cherche à se situer dans la constellation de mouvements aussi divers que les révolutions en Egypte et en Tunisie, des victoires en Islande, dans le contexte d’un combat général contre le capitalisme global et les élites politiques à sa solde. A l’intérieur de l’État espagnol, les manifestations du 15 mai, et aujourd’hui les occupations, exemplaires du point de vue de la simultanéité, de la décentralisation et de la coordination, tracent les contours d’une identité partagée et d’une communauté d’appartenance symbolique.
Le mouvement alterglobaliste a eu en ligne de mire, dans sa phase la plus élevée, les institutions internationales, OMC, BM, FMI et les multinationales. Ensuite, avec le déclenchement de la « guerre globale contre le terrorisme » lancée par Bush junior, la critique de la guerre et de la domination impérialiste ont acquis une forte centralité. Le mouvement actuel, par contre, axe sa critique contre la caste politique nationale, dont la complicité et la servilité face aux pouvoirs économiques ont été plus que jamais mises à nu avec la crise. « Nous ne sommes pas une marchandise aux mains des politiciens et des banquiers » proclamait l’un des principaux slogans du 15 mai. On relie ainsi la critique frontale de la caste politique, de la politique professionnelle, avec la critique, pas toujours bien articulée ou cohérente, du modèle économique actuel et des pouvoirs financiers. « Capitalism ? Game over ».

Vers l’avenir

L’avenir du mouvement initié le 15 mai est imprévisible. A court terme, le premier défi est de continuer à élargir les occupations en cours, à mettre en marche les villes qui ne sont pas encore touchées et à les maintenir, au moins, jusqu’au dimanche 22 mai. Il n’échappe à personne le fait que les journées du 21, « jour de réflexion » pré-électoral, et du 22, jour des élections, vont être décisifs. Le caractère massif des occupations sera alors fondamental.
Il est également nécessaire de mettre en avant de nouvelles dates de mobilisation, dans la suite directe de celle du 15 mai, afin de maintenir le rythme. Le défi principal est de préserver la dynamique simultanée d’expansion et de radicalisation de la protestation que nous avons connues ces derniers jours. Et, dans le cas spécifique de la Catalogne, de chercher des synergies entre la radicalité et la soif de changement du système, exprimés le 15 mai et dans les occupations, avec les luttes contre l’austérité, en particulier dans les secteurs de la santé et de l’enseignement. L’occupation de la Plaza Catalunya (rebaptisée « Plaza Tahrir » par les occupant-e-s, NdT) est devenue un point de rencontre, un puissant aimant, attirant de nombreux secteurs animant les luttes les plus dynamiques. Il s’agit d’amplifier son caractère de point de rencontre des résistances et des luttes qui permette de jeter des ponts, de faciliter le dialogue et de propulser avec force les mobilisations à venir. Établir des alliances entre les protestations en cours, entre les activistes non organisés, le syndicalisme alternatif et de combat, le mouvement des voisins, les collectifs de quartiers, tel est le grand défi des prochains jours.
« La révolution commence ici » chantions nous hier sur la Plaza Catalunya. Au moins, ce qui commence, c’est un nouveau cycle de luttes de masses. Ce qui ne fait pas de doute par contre, c’est que plus de dix ans après l’émergence du mouvement alterglobaliste et deux ans après l’éclatement de la crise, la révolte sociale est de nouveau à l’ordre du jour.

Voir en ligne : http://esthervivas.wordpress.com/fr...

P.-S.
Josep Maria Antentas est professeur de sociologie à l’Universitat Autónoma de Barcelona (UAB).
Esther Vivas participe au Centre d’études sur les mouvements sociaux (CEMS) de l’Universitat Pompeu Fabra (UPF).
Tous deux sont membres de la Gauche Anticapitaliste (Izquierda Anticapitalista – Revolta Global, en Catalogne) et auteurs de « Resistencias Globales. De Seattle a la Crisis de Wall Street » (Editorial Popular, 2009) et participent à l’occupation de la Plaza Catalunya de Barcelone.

http://www.cadtm.org/La-revolte-des-indigne-e-s-Notes http://www.cadtm.org/La-revolte-des-indigne-e-s-Notes


Source: http://www.alterinfo.net/La-revolte-des-indigne-e-s-Notes-depuis-la-Plaza-Tahrir-de-Barcelone_a59002.html

Photobucket




The day has come
We have taken the streets for a true democracy now
The day ,when the citizens have decided to meet and join their voices
The day ,when we have covered the streets with a clear message
WE ARE NOT SAFE IN POLITICIANS AND BANKERS HANDS
And the message took the streets across the whole country
And the streets celebrated that day as the first day that we have taken a true change.

A change depends on YOU,on ME, on ALL OF US:young people,elder people,workers,unmployed people.

The Media won't silence our voices any more because we have seen we are REAL people, just as the DEMOCRACY we are demanding.

There is no excuse
HISTORY is looking at us and it is our turn to make a movement

We are ready to CHANGE:
Change Injustice into justice
Change Corruption into responsability and dignity
Change Outrage into action

Today, May the 15th, 2011 has been of something unstoppable
The true Democracy of people who consciously choose their path
True democracy who chose consciusly the way
We are demanding a true democracy ,now
Are you thinking that you can´t do anything?
To accept your responsability is to take the challenge
Be a part of the necessary change for a world which will be as you want it to be
Democracy is your choice. Use it.

lundi 23 mai 2011

Black Panthers (documentaire d'Agnès Varda) - - 1st Part

Photobucket
Original six Black Panthers (November, 1966) Top left to right: Elbert "Big Man" Howard; Huey P. Newton (Defense Minister), Sherman Forte, Bobby Seale (Chairman). Bottom: Reggie Forte and Little Bobby Hutton (Treasurer).



En 1968, Agnès Varda est installée, en compagnie de Jacques Demy, en Californie. Cette année-là, elle décide de planter sa caméra à Oakland, près de San Francisco, au beau milieu d'une manifestation de militants du Black Panther Party exigeant la libération d'un de leurs leaders, Huey Newton.




In October of 1966, in Oakland California, Huey Newton and Bobby Seale founded the Black Panther Party for Self-Defense. The Panthers practiced militant self-defense of minority communities against the U.S. government, and fought to establish revolutionary socialism through mass organizing and community based programs. The party was one of the first organizations in U.S. history to militantly struggle for ethnic minority and working class emancipation — a party whose agenda was the revolutionary establishment of real economic, social, and political equality across gender and color lines.

dimanche 22 mai 2011

Danyel Waro

danyel waro


Longtemps interdit, le Maloya (style musical de l'île de la Réunion, aux origines africaine, malgache et indienne) a été récupéré dans les années 70 par les mouvements indépendantistes avant de renaître véritablement dans les années 80. Et Danyel Waro est l'un des principaux acteurs de cette renaissance. Par sa musique, il su faire prendre conscience à de nombreux Réunionnais (égarés dans les méandres du jazz, du zouk ou du reggae) de l'importance de leur patrimoine culturel.
Homme d'engagement et au caractère entier, Danyel Waro n'est pas soluble dans l'eau tiède. Il n'aime pas les choses galvaudées ("Le séga a été aménagé en musique de salon"), il leur préfère un essentiel à la limite du rugueux, enregistrant -rarement- la musique qu'il aime et cultivant ses champs. "Je ne veux pas de promotion, expliquait-il dans une interview accordée au journal Diagonales en octobre 1992. Promotion du Maloya, pourquoi pas, mais elle ne passe pas par moi. Les gens ici ne comprennent pas ma démarche. Ils pensent que je devrais gagner beaucoup d'argent en chantant mais ça ne m'intéresse pas : mon métier c'est de fabriquer des instruments". Il cisèle ses mots avec le même soin, le même amour des choses bien faites qu'il peaufine : ses kayams, ses roulérs ou ses pikérs (instruments traditionnels à percussions). Et la langue créole s'envole sur fond de tambours pour dénoncer les nouvelles formes de dépendances qui ligotent encore les îles à la métropole. Perpétuel insoumis (il a préféré faire deux ans de prison plutôt que de servir le drapeau français), Danyel Waro est un homme qui lutte contre les injustices sociales et pour la défense de sa culture. Un homme libre et en colère.




Di mwin la tonbé (Danyel Waro) par metyserver



Photobucket