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mardi 2 août 2011

Vibración en Granada (José Val Omar, 1935)



L'alhambra en toile de fond...



Jose Val Omar ((Loja, Granada, 27 de octubre de 1904 – Madrid, 4 de agosto de 1982) fue director de cine e inventor español.
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mardi 26 juillet 2011

L'Alhambra (Granada)

L'Alhambra (en arabe : الْحَمْرَاء, Al-Ḥamrā' , « la rouge », en raison de la couleur que prennent les murailles au coucher du soleil) de Grenade est un des monuments majeurs de l'architecture islamique et l'acropole médiévale la plus majestueuse du monde méditerranéen.

C'est avec la Grande mosquée de Cordoue le plus prestigieux témoin de la présence musulmane en Espagne du VIIIe au XVe siècle. Leurs caractères sont d'ailleurs opposés : à la sobriété grandiose du monument religieux représentatif de la première architecture islamique, s'oppose l'exubérance de la dernière manière hispano-mauresque : celle-ci s'exprime en effet dans les palais des derniers souverains nasrides, alors en pleine décadence, et qui disparaîtront bientôt lors des derniers assauts de la Reconquista.



C'est un ensemble fortifié de bâtiments situés sur la colline de la Sabika, qui domine la plaine et la ville de Grenade, et qui fait face au quartier populaire et pittoresque de l'Albaicin. On y aperçoit au loin les sommets enneigés de la Sierra Nevada. Parmi ces bâtiments se trouvent notamment le palais mauresque qui fait la gloire de l'Alhambra ainsi que le palais renaissant de Charles Quint et une église édifiée à la place d'une mosquée.

Le nom vient de l'arabe, Qalat al Hamra c'est-à-dire « le château rouge ». Si la colline de la Sabika est aménagée dès 1237 sous la direction de l'almohade Al-Ahmar, l'origine de l'Alhambra remonte à 1238 avec l'entrée à Grenade du premier souverain nasride, Mohammed ben Nazar. Son fils Mohammed II le fortifia. Le style nasride atteint son apogée au XIVe siècle sous les rois Youssouf Ier et Mohammed V al-Ghanî, qui font édifier les parties les plus prestigieuses entre 1333 et 1354. Chaque souverain reprenait le palais de son prédécesseur et en édifiait de nouvelles parties, le modifiant à sa guise : on parle donc de palais Nasrides, au pluriel, pour cet ensemble.

Alors que presque partout dans le monde musulman les palais anciens ont disparu ou ne sont plus que des ruines, l’Alhambra possède encore deux groupes de palais du XIVe siècle. Les demeures bâties par les premiers souverains de la dynastie ont disparu et, au XVe siècle, les rois de Grenade n’ont pas eu les ressources nécessaires pour remplacer les palais subsistant aujourd’hui.

Après le règne des Nasrides, malgré le désir des Rois Catholiques d'effacer les traces de l'Islam des territoires entièrement reconquis par les chrétiens après la chute de Grenade en 1492, le palais mauresque était tellement superbe qu'il fut épargné et servit de résidence royale lorsque la cour passait à Grenade. Les souverains y proclament le Décret de l'Alhambra.

L'ensemble tomba ensuite en désuétude, ne faisant l'objet de restaurations qu'à l'occasion de séjours royaux.

L'Alhambra étant dès lors un des grands événements historiques, les pillards y firent leur apparition, ce que décrit Washington Irving dans ses contes (voir bibliographie en fin d'article).

Une action d'éclat sauva l'Alcazaba de la destruction pendant la guerre civile espagnole.

Les jardins sont à présent entretenus grâce au Patronato de La Alhambra, qui gère l'ensemble du monument et permet la visite à 7000 personnes par jour.

La gazelle est le symbole de l'Alhambra, elle est assimilable à un emblème héraldique depuis l'exploitation touristique du site. Cette image correspond à la version stylisée d'un vase décoratif retrouvée parmi les objets de l'Alhambra ; l'original se trouve dans le musée du palais de Charles Quint.













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>> l'Alhambra de Grenade sur "Fleur d'Islam"

El Concierto de Aranjuez (Paco de Lucia & Orquesta de Cadaques)









El Concierto de Aranjuez
pour guitare et orchestre est une œuvre célèbre du compositeur espagnol Joaquín Rodrigo composée en 1939.
Il se compose de trois mouvements:
1/ Allegro con spirito
2/ Adagio
3/ Allegro gentile


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Andres Segovia , "Asturias" VS The Doors, "Spanish Caravan"



Chants d'Espagne, Op. 232, is a suite of pieces for the piano by Isaac Albeniz, originally published in 1892. The two pieces Córdoba and Seguidillas were added in the 1898 edition.
The Prélude is also known under the titles Asturias and Leyenda, titles given to it when it was incorporated into an extended version of Albéniz's Suite española, two years after the composer's death. It is probably more famous today in one of its guitar arrangements. Many have attributed the first transcription for guitar to Francisco Tárrega who put it in its most recognizable key, E minor; it was subsequently made popular by Andrés Segovia. The theme, or versions of it, is often used in film music and popular music.

Albéniz's biographer, Walter Aaron Clark, describes the piece as "pure Andalusian flamenco" with a main theme that mimics the guitar technique of alternating the thumb and fingers of the right hand, playing a pedal-note open string with the index finger and a bass melody with the thumb. The theme itself suggests the rhythm of the buleria — a song from the flamenco repertoire. The ‘marcato’/’staccato’ markings suggest both guitar sounds and the footwork of a flamenco dancer. The piece sounds as though it is written in the Phrygian mode which is typical of bulerias. The second section is a reminiscent of a copla — a sung verse following a specific form. Clark states that it is written in typical Albéniz form as it is “presented monophonically but doubled at the fifteenth for more fullness of sound. The music alters between a solo and accompaniment that is typical of flamenco. The short middle section of the piece is written in the style of a malagueña — another flamenco style piece. The malagueña borrows two motives from the previous copla and builds on them. The piece returns to its first theme until a slow “hymn-like” passage ends the piece.





"Spanish Caravan" is a song by The Doors from the album Waiting for the Sun released in 1968. Its basic flamenco track is an established form of flamenco music known as Granadinas.The beginning riff was taken from Asturias (Leyenda), a classical piece of music by Isaac Albeniz. It also borrows a similar sounding riff from Malagueña.

The lyrics may refer to romantic theme of searching for beautiful and rich lands, typical i.e. for George Byron. In Spanish Caravan the lyrical subject declares will to travel by a caravan to Portugal and Andalusia in Spain where 'a treasure is waiting'. The means of transport suggest that the mysterious subject wants to be 'taken away' back to Europe from an African desert. However, there are also 'galleons lost in the sea' mentioned. Of course, the treasure, the ship etc. could be a figure of something else.

In the Doors' performances the feeling of brutal lust or even desperation was especially underlined.

The track was one of the important points of the Doors' concerts, sometimes included to the Celebration of the Lizard series, famous for the theatre experiments accompanying.

vendredi 22 juillet 2011

El Sacromonte (barrio de la ciudad de Granada, en España)



Vieille ville "gitane" de Granada, c'est le quartier de grottes ("cuevas del Sacromonte")qui se trouve au delà de la muraille de "Don Gonzalo", la dernière bâtie avant le reconquête des rois catholiques au XVº siècle. Le début de la construction de ces grottes est inconnu. Bien qu'on le situe au XVI par l'expulsion des juifs et des musulmans, certaines théories assurent qu'il s'agit d'une zone habitée depuis les temps romains. Les gitans, peut-être venus avec les troupes des rois catholiques, s'y sont installés à partir de 1492. Le quartier fût toujours une zone limitrophe de la ville mais au delà des murailles, du contrôle religieux chrétien et hors de tout passage sauf par l'ancienne voie romaine qui arrivait à Guadix. Ce fait a configuré la vie de cette vallée, nomée "Valparaiso", autour de la fête gitane et la "zambra", qui est le nom d'un genre de flamenco et aussi la dénomination des grottes qui offrent des spectacles de cette musique pendant toute l'année (au début pour les riches, de nos jours pour les suivants de cet art).

Le Sacromonte se situe sur l'extension de la colline de l'Albaycin, en remontant le cours du Darro. S'y trouvent de nombreuses cavernes creusées et aménagées dans la roche (sédimentaire et la terre rouge de Valparaiso), peintes en blanc et en bleu clair pour chasser les moustiques (comme au Maroc).





Les gitans, peuple chassé (et installé) de toutes les parties d'Europe, s'y sont installés depuis les temps médiévaux de l'Andalousie. Ils y organisent la Zambra Gitana, danse andalouse provenant du Moyen-Orient, et qui est devenue le flamenco. L'origine de ce peuple nomade s'étend, selon les théories, depuis l'Egypte "egiptien_giptien_gitan", et l'Inde par leur langue "Cale", qui garde une grande similitude avec le "Urdu".







L'environnement culturel propre à cette zone fait l'objet d'une protection, par l'intermédiaire du centro de interpretación del Sacromonte. Ce quartier conserve la structure originale, croisée par des sentiers ou "vereas" (transformation du nom espagnol "vereda"), celle du milieu "verea de enmedio" (dont les virages extérieurs sont de "miradores" ou places aux vues panoramiques, comme "el mirador de la lomilla"), la haute "verea alta" et la basse "verea baja". Les grottes qui sont creusées dans cette terre à peine cristallisée, ont subi d'innombrables destructions, la plus importante dans les années 1945, ce qui mena à la vente des terrains et au renforcement intérieur de beaucoup d'entre elles par des voûtes et par des extensions, des grands murs, permettant ainsi l'apparition de balcons, de terrasses et de fenêtres...



lundi 30 mai 2011

Ce n'est pas tout de le dire...

« Nous ne sommes pas des marchandises aux mains des banquiers et des politiques », dit la pancarte principale de la #spanishrevolution. Certes, mais ce n’est pas tout de le dire ! Ce n’est pas tout de prôner la non-violence absolue en se réclamant de Gandhi et en oubliant que ce dernier avait pris les coloniaux Britanniques par la bourse en demandant à son peuple de boycotter le sel et, même de manière violente et tragique en certains moments. Ni la révolution espagnole ni les arabes et musulmanes (que l’on voit d’ores et déjà, comme prévu, récupérées ou édulcorées) ne parviendront à leur fin sans toucher la bête (ici appelée banquiers et politiciens) à l’endroit où cela lui fait le plus mal : l’indépendance !

Au risque de me répéter, on ne se façonne pas une révolution pacifique si celle-ci n’est pas supportée par l’immense majorité du peuple et donc, si les revendications ne sont pas susceptibles d’être acceptées comme propres par cette immense majorité. Tant que les « acampados » ne s’allieront pas, d’une manière ou d’une autre, les travailleurs, les petits indépendants et les paysans les plus pauvres autour d’un programme minimal mais crédible et porteur, le mouvement est condamné à disparaître plus ou moins rapidement. Or, qu’est-ce qui fait mal aux politiciens et aux banquiers ? C’est que les premiers n’ont plus aucun pouvoir sur les seconds et que les seconds ont besoin du bras armé des premiers pour continuer leur accumulation. S’attaquer au dieu Marché et à ses contradictions réelles et concrètes ! Bien sûr, l’Espagne n’est pas l’Islande, mais justement, et là-bas, c’est ce qu’ils ont fait : refuser de rembourser la dette, ne plus répondre aux banquiers, etc.

C’est à démonter cet engrenage que les assemblées et le mouvement tout entier doit s’atteler ; à en faire un mot d’ordre général qui fasse prendre la mèche, réellement, objectivement, dans l’ensemble du pays et, en dehors, dans l’ensemble de l’Europe en crise. Je ne sais ce qui va sortir des assemblées qui ont lieu en ce moment même –je sais que l’épisode enthousiasmant de la Bastille, a été stoppé net, par une charge musclée de CRS sans état d’âme- mais, j’espère que les résultats n’en resteront pas à de vagues déclarations sur la méthode et la forme plus que sur le fond de revendications qui, quoi qu’on y fasse, sont des revendications politiques. S’attaquer aux politiciens véreux, critiquer la démocratie formelle et combattre les privilèges, ne peut, en aucune façon, vouloir dire renier la politique, se battre pour plus de démocratie et mettre en place des manières, une manière, de vie en commun qui soit autre, certes, mais ailleurs que dans les places occupées : dans les usines, les villages, les régions, le pays tout entier, les facultés, etc.

Loin de moi l’idée de vouloir faire plaisir à tout le monde –que du contraire. Il me semble qu’un des pièges de mes amis de Sol et d’ailleurs (qui savent très bien ce que je suis en train d’écrire puisque le mouvment s’appelle Démocratie REELLE, tout de suite) réside, précisément, dans un vouloir contenter tout le monde qui, en bout de course, ne contentera personne si ce n’est le pouvoir en place qui verra comment l’illusion s’effrite et le danger, par eux ressenti, s’éloigne ou disparaît. Me propos pourraient sembler contradictoires : d’un côté chercher à rassembler l’immense majorité autour d’un ou deux thèmes d’un programme capable de rassembler le plus grand nombre et, de l’autre, l’appel à ne pas chercher à contenter tout le monde. La contradiction disparaît, dès lors que l’on touche à la politisation obligée du mouvement –il ne peut en aucun cas en rester à l’état de mouvement spontanné. Politiser la lutte, faire pression, s’organiser et organiser des contre-pouvoirs réels, des actions d’envergure qui visent le centre nerveux de ce qu’il faut bien nommer par son nom : le système capitaliste, pour qu’il flanche et qu’à terme il menace de « révolutionner ». La lutte sera longue, on le savait ; il ne faut pas qu’elle s’arrête avant d’avoir été menée, avant d’avoir été au-delà des prémisses de l’espoir et du courage intelligent qui rassemble au départ du concret. Il faut tenir dans la distance et les politiques le savent qui, tous, de la gauche institutionnalisée aux écolos bon teint, en passant par les idéologues sectaires, les sociaux-démocrates et les libéraux, se tiennent en retrait. Je n’ai lu ni entendu aucun appui convaincu et fort, aucun geste fort qui appuie les revendications ni le mouvement de la part de cette clique ! Aucun renoncement à la pension à vie en tant que parlementaire, aucune proposition de projet de loi contre les privilèges basiques repris dans le manifeste de la plate-forme : rien !

Certains se méfient du spontanné, d’autres pensent à leur propre jeunesse soixante-huitarde et replongent dans des dilemmes d’avant la chute du mur, d’autres, enfin, craignent pour leur carrière, leurs privilèges, leur fortune… On n’a pas besoin d’eux : ils ont besoin de nous ; mais, de « nous » qui veut dire le peuple et non pas dix mille, même cent mille personnes, même un million : le peuple ! Et, pour le moment, le peuple continue, comme si de rien –même si les élections italiennes confirment la tendance de l’Espagne, la semaine dernière, l’abstention continue de croître jusqu’à des sommets difficilement soutenables, même en démocratie formelle : terreau pour l’extrême-droite. D’ailleurs, à noter que, pour la première fois depuis des décennies, un partie xénophobe et allié de le Pen, a émergé en Catalogne dimanche dernier… Il en va et en ira de même dans toute l’Europe si personne n’est capable de redonner sens au désespoir, de mettre des mots sur des douleurs et des maux, de redonner ses lettres de noblesse à la politique et à l’Utopie.

Je sais et je suis certain que c’est cela qui sortira des débats épuisants menés dans le plus grand respect de la parole de tous et avec des manières de faire, tellement organisées, qu’il était impossible qu’un petit (ou un grand) leader apparût. Déjà Barcelone a décidé de prendre deux jours de plus afin de « se structurer et pouvoir dé »centraliser le mouvement vers la périphérie » ; Madrid, Séville et Valence viennent, à l’instant (minuit) de décider la même chose. Après, il s’agira d’unifier tous ces petits laboratoires, de les relier autrement que par le Net et les réseaux sociaux. Ces laboratoires portent le germe d’un autre possible, d’une véritable révolution (la première) qui met en avant et l’internationalisme et le pacifisme et la protection de la Nature ! L’Utopie vaut la peine t les gens y adhèrent pour peu qu’elle se montre de face, sans chichis. Le grand écrivain Galeano, disait l’autre jour, sur une chaîne catalane, alors qu’il était interrogé sur ce qu’il venait de voir à Madrid, à peu près ceci que je cite de mémoire : « Un ami cinéaste et moi étions en Colombie, devant un parterre d’étudiants et tout se passait bien jusqu’à ce que quelqu’un nous demande ce qu’est l’Utopie. Je regarde, perdu, mon ami et lui passe la parole en me disant « le pauvre » et, à ma grande surprise, il répond tranquillement cette phrase merveilleuse : l’Utopie, c’est comme l’horizon, toujours visible et toujours inaccessible, tu avances de dix pas et il recule de dix pas, mais tu avances ; l’Utopie, c’est cela, ce qui te permet et qui te fait avancer. »

Sans cela, le risque est grand de tomber dans ce qui, malheureusement, est devenu l’alternatives du Maghreb et du Makrech : démocratie réelle, réformisme mou ou recul et répression. Aucune révolution –et encore moins en ces temps où le pouvoir est tout aussi globalisé que les oppositions et aussi rapidement interconnecté- ne peut se faire sans l’appui des classes populaires et des intellectuels –je l’ai déjà dit- mais sans celui, également, de la petite bourgeoisie et des indépendants, eux aussi victimes du système. En fin de compte, les bénéficiaires du capitalisme sont très peu nombreux, alors pourquoi ses sbires tiennent-ils les rênes si fortement qu’on dirait des laisses invisibles au cou des citoyens avachis, abrutis, manipulés, aliénés ? C’est une des questions auxquelles il faudra répondre et qui n’est pas la plus difficile, afin de mettre en place des contre-pouvoirs efficaces (qui touchent et éveillent la conscience des peuples, au-delà de l’indignation). Pour les pays de l’hiver jasmin, sur la rive méridionale de la Grande Bleue, se défaire des multinationales et des puissances « alliées » encore à la tête des politiques et des militaires aujourd’hui démocrates, afin d’en terminer avec une réelle démocratisation, une réelle indépendance économique et politique, une réelle négociation avec Israël d’égal à égal et se sortir des bourbiers Syrien, Libyen, Yéménite, du Bahreïn, etc. Pour l’Espagne, se défaire du poids des restes du franquisme, récupérer la mémoire historique, et se trouver des alliances autres que celles des politiques aux ordres des agences de notation et de l’empire du marché des armes et de la drogue (le tourisme, pour ne citer que lui, repose sur le grand banditisme et la corruption généralisée, sur la péninsule). Pour tous, viser le FMI, la BM, le G8 et le G20… Parenthèse : Galeano disait aussi, dans la même interview que DSK, avant de violer l’employée de l’hôtel, avait violé impunément des pays et des continents entiers –ce qui peut donner une certaine idée de toute-puissance et il devrait être jugé pour les deux types de viols commis. Fin de la parenthèse.

Je ne vais pas revenir sur mes articles précédents concernant le mouvement Democracia Real Ya (DRY). J’y crois, je veux y croire et nous devrions, nous tous qui sommes pour un monde autre, être solidaires et y croire. La #spanishrevolution a les pieds bien sur terre et a fait preuve d’indépendance, de courage, de ténacité, de lucidité et d’énergies vitales qui la rendent capable non seulement de durer, mais d’aller jusqu’au bout. Il lui faut, à présent, avancer : l’horizon ! La graine semée a d’ores et déjà pris, il s’agit d’en récolter les fruits, en prenant soin, auparavant, et cela durera le temps que cela doit durer, de veiller jalousement à la santé des pousses ! Plus rien ne sera jamais plus comme avant (au Sud de la Méditerranée non plus) : cela a déjà touché le cœur ou l’estomac des partis de la gauche, quoi qu’ils disent, parce que les revendications sont réalistes et que l’analyse de départ est sans failles et inattaquable –raison pour laquelle l’effort doit porter sur l’enracinement de celles-ci parmi les couches les plus larges et de la manière la plus fertile possibles. Il n’est pas inutile de le rappeler : le mouvement est contre le système, mais pas apolitique, il vise à un changement de système, clairement progressiste –même s’ils n’aiment pas qu’on les compare à ce qui existe car ils veulent autre chose de complètement nouveau. Ils ont raison, raison pour laquelle c’est révolutionnaire. Ce contre quoi je les mets en garde c’est précisément cela : des demandes si réalistes au départ d’analyses si évidentes peuvent, si le processus n’est pas huilé et très bien structuré, aboutir à l’inverse de l’effet escompté : renforcer la social-démocratie dont les thèses pourraient se voir enrichies par le travail effectué tout au long de ces semaines par les jeunes et les moins jeunes « acampados ». Car, comme le souligne un politicien de Barcelone : « tout cela met en évidence, le manque de politique au niveau Européen susceptible de donner des réponses aux problèmes de la Société » (repris par le journal publico.es du 29/5)

En fait, le politique que l’on croyait mort, les idéologies et l’histoire finis, reviennent en force –et de quelle manière- sur le devant de la scène, avec des citoyens protagonistes, anxieux de redevenir sujets de leur destin et solidaires des affaires du monde. Jusqu’ici, la révolution cherche à se définir comme révolution sociale : représentation réellement démocratique, lutte contre la corruption et les privilèges, séparation effective et réelle des pouvoirs, contrôle citoyen sur les responsables et les responsabilités des politiques. Un des porte-parole de Sol a pu même déclarer que toutes ces revendications « a minima » se trouvaient déjà dans les textes de Loi et la Constitution, mais sans être respectées ni appliquées. En somme, une évolution plus qu’une révolution au sens classique du terme. Une évolution qui, sans s’en rendre vraiment compte, de se mettre en place, pousserait le système à s’embourber dans ses contradictions car, en l’état actuel du fonctionnement des affaires du monde, pouvoir et corruption, manipulation et mensonge, non respect des Constitutions et inégalités, maintien des privilèges et politiciens aux ordres du fantôme tout-puissant surnommé « communauté internationale » sont tout bonnement indispensables à sa survie !

Je terminerai cet article par les paroles de Natalia Muñoz, une des instigatrices du mouvement DRY : « il est logique que certaines choses que nous disons ne soit pas suffisamment rigoureuses car elles ne sont que l’expression d’un mal-être. C’est pour cette raison que nous avons besoin de l’appui de spécialistes et l’aide de tous ceux qui s’y connaissent dans chacun des points abordés. » (in publico.es, idem supra) en somme une espèce de deuxième transition –véritablement consensuelle et partie du peuple, cette fois- contrairement à celle, peureuse, qui suivit la mort du dictateur, l’instauration de la Monarchie et la rédaction d’une Constitution à la Belge, sous la pression des pouvoirs factieux encore en place, le souvenir des horreurs et, en même temps leur déni de fait, de la mémoire historique, le début des années de crise qui annonçaient les Thatcher-Reagan dont on connaît les méthodes, les objectifs et les limites imposées en des temps dits de Guerre Froide. Aujourd’hui, la rue redevient Agora, et l’on ne se contente plus d’abattre des murs, mais on emploie toute son énergie à construire des ponts. La Parole retrouvée –une Parole vraie tant au sens marxien qu’au sens lacanien du terme : quelle, belle et grande, révolution en ces temps d’uniformité et de replis frileux !

José Camarena 29/05/2011

© Hozé 5/2011
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source: http://samesoule.wordpress.com/2011/05/29/ce-n%E2%80%99est-pas-tout-de-le-dire/

jeudi 26 mai 2011

Espagne : « On veut un changement qui vient du peuple, car d’en haut, il ne viendra pas »





En direct du printemps espagnol, la présidente de Comac, le mouvement de jeunes du PTB (Parti du Travail de Belgique >> http://www.ptb.be/), Aurélie Decoene, nous raconte son séjour au milieu des places madrilènes occupées.

Hier soir, juste avant une assemblée, je discute avec Eva, 37 ans, qui est traductrice. C’est la toute première fois qu’elle se mobilise : « Ce qui se passe ici, ça montre que les gens n’en peuvent plus. Je viens chaque soir depuis le début et beaucoup de mes amis aussi, ils viennent dès qu’ils peuvent. Je participe surtout aux discussions sur la préparation des assemblées de quartiers, car le plus important pour moi est que ce mouvement s’élargisse. Avant on se plaignait car chacun restait chez soi, maintenant on essaie de s’organiser pour réclamer ensemble. On veut un changement qui vient du peuple, car on sait maintenant que d’en haut, il ne viendra pas. » Après la conversation, elle me rattrape : « Une chose que je trouve vraiment importante, c’est qu’il n’y a pas que des jeunes ici, il y a de plus en plus de gens plus âgés aussi. »

De fait, tous les âges étaient représentés hier soir aux alentours de la Plaza del Sol : des ados et des pensionnés, des jeunes chômeurs et des jeunes travailleurs, mais aussi des quarantenaires et des quinquas. Les premiers jours de l’occupation, les assemblées avaient lieu toute la journée, à n’importe quelle heure. Après une semaine, les horaires se sont adaptés pour que puissent participer aussi ceux qui travaillent ou étudient. Pour beaucoup, c’est la première fois qu’ils s’engagent dans un mouvement social. Et même pour ceux qui se mobilisent régulièrement, c’est souvent la première fois qu’ils participent à quelque chose d’aussi vaste.

espagne mai 2011 - Aurélie Decoene - ptb

Le jour, on croise les plus actifs, ceux qui organisent l’occupation, soit quelques centaines de jeunes. En une semaine, c’est un véritable village qu’ils sont parvenus à construire avec une bibliothèque, une garderie, deux infirmeries, une cuisine, un point d’information, un point pour inclure de nouveaux bénévoles, des points de distribution d’eau, un atelier bricolage, etc. J’étais loin d’imaginer ça en voyant les photos de la place sur internet ! A côté de ça, d’innombrables équipes de travail, les commissions : pour assurer la communication, pour la déco, pour créer des assemblées de quartiers, pour discuter des revendications du mouvement à court terme et une autre pour discuter du long terme, pour discuter et faire respecter les droits des femmes, une commission « respect » qui assure que l’ordre soit respecté dans le campement et qu’on limite la consommation d’alcool, etc. Tous les midis, un rapport est fait en assemblée générale des discussions de chaque commission.

Le soir, l’affluence est énorme. L’enthousiasme est au rendez-vous, l’envie de participer à construire « autre chose » est palpable. Politiquement, le mouvement est très hétérogène, chacun apporte ses conceptions, parfois élaborées, parfois beaucoup moins. « Quand je pense à toutes ces soirées entre potes que j’ai passées à boire et à fumer pour oublier tous ces problèmes qu’on dénonce ici. Ici, on voit qu’on est plein à vouloir agir, que les jeunes sont prêts à travailler, contrairement à ce qu’on entend parfois, mais on n’est pas prêts à travailler à n’importe quel prix. C’est très enthousiasmant d’être ici, ça me touche beaucoup », raconte Maria, qui est venue de Catalogne pour participer au campement. De fait, c’est un même ras-le-bol qui rassemble, vis-à-vis du chômage, des problèmes de logement, des partis au pouvoir, de cette absence de futur pour les jeunes. Anticapitalisme ? Pour beaucoup, c’est la première fois que la question est posée sous cet angle. Le débat est ouvert, mais ne fait pas – encore – unité. Par contre, chacun apprend et se politise : « Le contenu des discussions a déjà pas mal évolué depuis les premiers jours. Au début, on rejetait surtout la “classe politique”. Aujourd’hui, cela est plus mis en lien avec une critique du système économique », m’explique Isabel, une responsable de l’UJCE (Union des jeunes du parti communiste espagnol).

Ils étaient entre 1 500 et 2 000 à s’être réunis hier soir pour débattre sur différentes places pour les assemblées. C’est la Plaza Carmen qui rassemblait le plus de monde car nombreux étaient ceux qui voulaient participer à la préparation des assemblées de quartiers qui auront lieu samedi. Les assemblées de quartier sont au centre de beaucoup de discussions et suscitent beaucoup d’attentes. Dans le campement, on peut voir la liste (impressionnante) de la centaine de places où les occupants projettent d’organiser une assemblée. Devant mon étonnement, Ismaël me dit : « C’est normal non ? Il y a plein de quartiers à Madrid ! » Isabel, responsable de l’UJCE, m’explique le point de vue de son organisation : « Il faut absolument élargir le mouvement, car on ne pourra pas rester ici indéfiniment, on est trop vulnérables. Et puis c’est important d’inclure dans la dynamique des gens de milieux plus populaires que ceux qui sont rassemblés ici. » Bea, une autre responsable de l’organisation, va dans le même sens : « Ce mouvement offre de grandes perspectives. Cela faisait des années qu’on n’avait plus vécu quelque chose de cette ampleur. Et nous sommes à un moment charnière : soit nous parvenons à élargir, soit cela va s’éteindre. Alors nous faisons tout pour que ce mouvement contribue à faire revivre la dynamique des assemblées de voisins qui existait avant. »

La soirée se termine tard, au milieu de discussions sur les prochains jours et prochaines semaines. Suite au prochain numéro !

espagne mai 2011 - Aurélie Decoene - ptb

espagne mai 2011 - Aurélie Decoene - ptb

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mardi 24 mai 2011

La révolte des indigné-e-s. Notes depuis la Plaza Tahrir de Barcelone




Qualifiée de « génération perdue » par le Fonds monétaire international, la jeunesse espagnole montre qu’elle ne s’est pas endormie. Depuis le 15 mai, ils sont des centaines de milliers dans la rue, avec pour mot d’ordre : « Nous ne sommes pas des marchandises aux mains des politiques et des banquiers ». Face aux mesures d’austérité, la révolte gronde...

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Il n’y a plus de doutes. Le vent qui a électrisé le monde arabe ces derniers mois, l’esprit des protestations répétées en Grèce, des luttes étudiantes en Grande-Bretagne et en Italie, des mobilisation anti-Sarkozy en France… est arrivé dans l’État espagnol.

Il n’y a plus de place pour le « business as usual ». Les confortables routines mercantiles de notre « démocratie de marché » et ses rituels électoraux et médiatiques se sont vus soudainement perturbés par l’irruption imprévue dans la rue et dans l’espace public d’une mobilisation citoyenne. Cette révolte des indigné-e-s inquiète les élites politiques, toujours mal à l’aise quand la population prend au sérieux la démocratie… et décide de la pratiquer pour son propre compte.
Il y a deux ans demi, quand la crise historique a éclaté en septembre 2008, les « maîtres du monde » ont connu un bref moment de panique, alarmés par l’ampleur d’une crise qu’ils n’avaient pas prévue, par l’absence d’instruments théoriques pour la comprendre et par la crainte d’une forte réaction sociale. Sont arrivées alors les proclamations creuses sur la « refondation du capitalisme » et les faux mea culpa qui se sont peu à peu évaporés, dès que le système financier a été sauvé, face à l’absence de toute explosion sociale.
La réaction sociale s’est faite attendre. Depuis l’éclatement de la crise, les résistances sociales sont relativement faibles. Il y a eu un énorme gouffre entre le discrédit du modèle économique actuel et sa traduction sous forme d’action collective. Plusieurs facteurs l’expliquent, en particulier la peur, la résignation face à la situation actuelle, le scepticisme par rapport aux syndicats, l’absence de référents politiques et sociaux et l’influence, parmi les salariés, des valeurs individualistes et consuméristes inculquées en permanence depuis des années par le système.
La révolte actuelle, cependant, ne part pas de zéro. Des années de travail à petite échelle des réseaux et mouvements alternatifs, d’initiatives de résistances à l’impact bien plus limité ont maintenu la flamme de la contestation pendant cette période difficile. La grève générale du 29 septembre avait ouvert une première brèche, mais la démobilisation ultérieure des directions des syndicats CCOO et UGT et la honteuse signature du Pacte social l’ont refermée en stoppant toute mobilisation syndicale. Avec comme conséquence le discrédit et la perte de tout prestige des syndicats majoritaires aux yeux de la jeunesse combative qui protagonise aujourd’hui les occupations.
Indignés et indignées !
« L’indignation », rendue populaire à travers le pamphlet de Stéphane Hessel, est une des idées-force qui définissent les protestations en cours. C’est la réapparition, sous une autre forme, du « Ya Basta ! » (« Assez ! ») lancé par les Zapatistes à l’occasion de leur soulèvement le 1er janvier 1994 dans la première révolte contre le « nouvel ordre mondial » proclamé à l’époque par George Bush père après la Première guerre du Golfe, la disparition de l’URSS et la chute du Mur de Berlin.
« L’indignation est un commencement. On s’indigne, on se soulève et puis on voit » soulignait Daniel Bensaïd. Peu à peu, on est passé du malaise à l’indignation et de l’indignation à la mobilisation. Nous sommes face à une véritable « indignation mobilisée ». Du tremblement de terre de la crise commence à surgir le tsunami de la mobilisation sociale.
Pour lutter, il ne faut pas seulement du malaise et de l’indignation, il faut également croire dans l’utilité de l’action collective, dans le fait qu’il soit possible de vaincre et que tout n’est pas perdu avant même de commencer. Pendant des années, les mouvements sociaux dans l’État espagnol n’ont connu que des défaites. L’absence de victoires qui démontre l’utilité de la mobilisation sociale et qui augmente les expectatives du possible ont pesé lourdement dans la lente réaction initiative face à la crise.
C’est précisément ici qu’entre l’immense contribution des révolutions dans le monde arabe aux protestations en cours. Elles nous montrent que l’action collective est utile, que, oui, « on peut le faire ». Il n’est donc pas étonnant que des ces révolutions, tout comme les victoires moins médiatisées du peuple islandais contre les banquiers et la caste politique, constituent, depuis le début, des références pour les manifestant-e-s et les activistes du mouvement actuel.
Ensemble avec la conviction que « c’est possible », que l’ont peut changer les choses, la perte de la peur, dans un contexte de crise et de difficultés personnelles, est un autre facteur clé. « Sans Peur », c’est exactement l’un des slogans les plus exprimés ces derniers jours. La peur paralyse encore une grande majorité des travailleurs et des secteurs populaires, ce qui amplifie la passivité ou favorise les réactions xénophobes et peu solidaires. Mais la mobilisation du 15 mai et les occupations qui se répandent comme une traînée de poudre constituent un puissant antidote contre la peur.
Le Mouvement du 15 mai et les occupations ont une importante composante générationnelle. Comme à chaque fois qu’éclate un nouveau cycle de luttes, c’est une nouvelle génération militante qui émerge avec force, et la « jeunesse » en tant que telle acquiert visibilité et protagonisme. Mais si cette composante générationnelle est fondamentale, et s’exprime par exemple dans certains mouvements organisés tels que « Juventud Sin Futuro », il faut souligner que la protestation en cours n’est pas un mouvement générationnel. C’est un mouvement de critique du modèle économique actuel et des tentatives de faire payer la crise aux travailleurs dans lequel les jeunes ont un poids important. Le défit est précisément que, comme dans tant d’autres occasions, la protestation de la jeunesse agisse comme un facteur déclenchant et un catalyseur d’un cycle de luttes sociales plus vaste.

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L’esprit alterglobaliste est de retour

Le dynamisme, la spontanéité et l’impulsion des protestations actuelles sont les plus fortes depuis l’émergence du mouvement alterglobaliste il y a plus d’une décennie. Né au niveau international en novembre 1999 dans les protestations de Seattle pendant le sommet de l’OMC (bien que ses racines remontent au soulèvement zapatiste au Chiapas en 1994), la vague altermondialiste avait rapidement atteint l’État espagnol. Le référendum pour l’annulation de la dette en mars 2000 (organisé le jour même des élections législatives et qui fut interdit dans plusieurs villes par la Junte Électorale) et la forte participation au contre-sommet de Prague en septembre 2000 contre la Banque mondiale et le FMI furent ses premières batailles, en particulier en Catalogne. Mais son caractère massif et large fut atteint avec les mobilisations contre le sommet de la Banque mondiale à Barcelone les 22 et 24 juin 2001, dont on fêtera sous peu le dixième anniversaire. Dix ans plus tard, nous assistons donc à la naissance d’un mouvement dont l’énergie, l’enthousiasme et la force collective n’a plus été observé depuis lors. Il ne s’agira donc pas d’un anniversaire nostalgique, bien au contraire. Nous allons le fêter avec la naissance d’un nouveau mouvement d’ampleur.
Les assemblées qui se sont tenues ces derniers jours sur la Place de la Catalogne (et, sans aucun doute, dans toutes les occupations qui ont lieu dans le reste de l’État espagnol, à commencer par celle de la Puerta del Sol à Madrid), nous ont offert des moments inoubliables, de cette sorte d’événements qui n’arrivent que peu de fois et qui marquent un avant et un après dans les trajectoires militantes de ceux qui y participent et dans la dynamique des luttes sociales. Le mouvement du 15 mai et les occupations sont d’authentiques « luttes fondatrices » et des symptômes clairs que nous assistons à un changement de cycle et que le vent de la révolte souffle à nouveau. C’est une véritable « génération Tahrir » qui émerge, comme l’a fait avant elle la « génération Seattle » ou la « génération Genova ».
A mesure que l’impulsion du mouvement « alterglobaliste » a parcouru la planète, pourchassant les sommets officiels à Washington, Prague, Québec, Göteborg, Gênes ou Barcelone, des milliers de personnes se sont identifiées à ces protestations et une grande quantité de collectifs de par la monde ont eu la sensation de faire partie d’un même mouvement commun, d’un même « peuple », le « peuple de Seattle » ou de « Gênes , de partager des objectifs communs et se sentir participant à une même lutte.
Le mouvement actuel s’inspire également de références internationales plus récentes et importantes de luttes et de victoires. Il cherche à se situer dans la constellation de mouvements aussi divers que les révolutions en Egypte et en Tunisie, des victoires en Islande, dans le contexte d’un combat général contre le capitalisme global et les élites politiques à sa solde. A l’intérieur de l’État espagnol, les manifestations du 15 mai, et aujourd’hui les occupations, exemplaires du point de vue de la simultanéité, de la décentralisation et de la coordination, tracent les contours d’une identité partagée et d’une communauté d’appartenance symbolique.
Le mouvement alterglobaliste a eu en ligne de mire, dans sa phase la plus élevée, les institutions internationales, OMC, BM, FMI et les multinationales. Ensuite, avec le déclenchement de la « guerre globale contre le terrorisme » lancée par Bush junior, la critique de la guerre et de la domination impérialiste ont acquis une forte centralité. Le mouvement actuel, par contre, axe sa critique contre la caste politique nationale, dont la complicité et la servilité face aux pouvoirs économiques ont été plus que jamais mises à nu avec la crise. « Nous ne sommes pas une marchandise aux mains des politiciens et des banquiers » proclamait l’un des principaux slogans du 15 mai. On relie ainsi la critique frontale de la caste politique, de la politique professionnelle, avec la critique, pas toujours bien articulée ou cohérente, du modèle économique actuel et des pouvoirs financiers. « Capitalism ? Game over ».

Vers l’avenir

L’avenir du mouvement initié le 15 mai est imprévisible. A court terme, le premier défi est de continuer à élargir les occupations en cours, à mettre en marche les villes qui ne sont pas encore touchées et à les maintenir, au moins, jusqu’au dimanche 22 mai. Il n’échappe à personne le fait que les journées du 21, « jour de réflexion » pré-électoral, et du 22, jour des élections, vont être décisifs. Le caractère massif des occupations sera alors fondamental.
Il est également nécessaire de mettre en avant de nouvelles dates de mobilisation, dans la suite directe de celle du 15 mai, afin de maintenir le rythme. Le défi principal est de préserver la dynamique simultanée d’expansion et de radicalisation de la protestation que nous avons connues ces derniers jours. Et, dans le cas spécifique de la Catalogne, de chercher des synergies entre la radicalité et la soif de changement du système, exprimés le 15 mai et dans les occupations, avec les luttes contre l’austérité, en particulier dans les secteurs de la santé et de l’enseignement. L’occupation de la Plaza Catalunya (rebaptisée « Plaza Tahrir » par les occupant-e-s, NdT) est devenue un point de rencontre, un puissant aimant, attirant de nombreux secteurs animant les luttes les plus dynamiques. Il s’agit d’amplifier son caractère de point de rencontre des résistances et des luttes qui permette de jeter des ponts, de faciliter le dialogue et de propulser avec force les mobilisations à venir. Établir des alliances entre les protestations en cours, entre les activistes non organisés, le syndicalisme alternatif et de combat, le mouvement des voisins, les collectifs de quartiers, tel est le grand défi des prochains jours.
« La révolution commence ici » chantions nous hier sur la Plaza Catalunya. Au moins, ce qui commence, c’est un nouveau cycle de luttes de masses. Ce qui ne fait pas de doute par contre, c’est que plus de dix ans après l’émergence du mouvement alterglobaliste et deux ans après l’éclatement de la crise, la révolte sociale est de nouveau à l’ordre du jour.

Voir en ligne : http://esthervivas.wordpress.com/fr...

P.-S.
Josep Maria Antentas est professeur de sociologie à l’Universitat Autónoma de Barcelona (UAB).
Esther Vivas participe au Centre d’études sur les mouvements sociaux (CEMS) de l’Universitat Pompeu Fabra (UPF).
Tous deux sont membres de la Gauche Anticapitaliste (Izquierda Anticapitalista – Revolta Global, en Catalogne) et auteurs de « Resistencias Globales. De Seattle a la Crisis de Wall Street » (Editorial Popular, 2009) et participent à l’occupation de la Plaza Catalunya de Barcelone.

http://www.cadtm.org/La-revolte-des-indigne-e-s-Notes http://www.cadtm.org/La-revolte-des-indigne-e-s-Notes


Source: http://www.alterinfo.net/La-revolte-des-indigne-e-s-Notes-depuis-la-Plaza-Tahrir-de-Barcelone_a59002.html

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The day has come
We have taken the streets for a true democracy now
The day ,when the citizens have decided to meet and join their voices
The day ,when we have covered the streets with a clear message
WE ARE NOT SAFE IN POLITICIANS AND BANKERS HANDS
And the message took the streets across the whole country
And the streets celebrated that day as the first day that we have taken a true change.

A change depends on YOU,on ME, on ALL OF US:young people,elder people,workers,unmployed people.

The Media won't silence our voices any more because we have seen we are REAL people, just as the DEMOCRACY we are demanding.

There is no excuse
HISTORY is looking at us and it is our turn to make a movement

We are ready to CHANGE:
Change Injustice into justice
Change Corruption into responsability and dignity
Change Outrage into action

Today, May the 15th, 2011 has been of something unstoppable
The true Democracy of people who consciously choose their path
True democracy who chose consciusly the way
We are demanding a true democracy ,now
Are you thinking that you can´t do anything?
To accept your responsability is to take the challenge
Be a part of the necessary change for a world which will be as you want it to be
Democracy is your choice. Use it.

jeudi 16 septembre 2010

Paco de Lucia (Bulerias, La Plazuela)





Bulería (interchangeable with the plural, bulerías) is a fast flamenco rhythm in 12 beats with emphasis in two general forms as follows:
1 2 [3] 4 5 [6] 7 [8] 9 [10] 11 [12]
or
1 2 [3] 4 5 6 [7] [8] 9 [10] 11 [12]


It may also be broken down into a measure of 6/8 followed by a measure of 3/4 counted as such:
[12] - - [3] - - [6] - [8] - [10] -
[12] 1 2 [3] 4 5 [6] 7 [8] 9 [10] 11

When performed, the bulería usually starts on beat twelve of the compas, so the accented beat is heard first.

It is played at about 240 beats per minute, most commonly in an A-phrygian mode, with a sharpened third to make A major the root chord. A typical rasgueado (a strumming pattern that sets the rhythm) involves only the A and B-flat chords as follows:
A A [Bb] - - [Bb] A [A] A [A] - [A]


It originated in Jerez during the 19th century, originally as a fast, upbeat ending to soleares or alegrias (which share the same rhythm and are still often ended this way) . It is among the most popular and dramatic of the flamenco forms and often ends any flamenco gathering. The name bulerías comes from the Spanish word burlar, meaning "to mock" or bullería, "racket, shouting, din". It is the style which permits the greatest freedom for improvisation, the metre playing a crucial role in this. Speed and agility are required and total control of rhythm as well as strength in the feet which are used in intricate tapping with toe, heel and the ball of the foot.
(See also tap dance.) It is the only flamenco dance style which permits leaping by the male dancer.







(many thanks to Michel...)

mercredi 28 octobre 2009

Remedios Varo

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Maria de los Remedios Varo y Uranga est née le 16 décembre 1908 à Anglés, un petit village de la province de Gérone en Espagne. Son enfance est marquée par le dynamisme de son père, Rodrigo Varo y Cejalbo, qui était ingénieur-hydraulicien, et la fervente spiritualité de sa mère. En 1913 commence le vagabondage de Remedios : la famille suit partout le père dans ses déplacements à travers l'Espagne et l'Afrique du Nord. Le travail de son père et la précision des mécaniques complexes seront une source d'inspiration dans certaines oeuvres de Remedios Varo. Ils finissent par se fixer à Madrid, et Remedios connaît la sévérité de l'éducation espagnole, le poids de la tradition et la formation des jeunes filles de ces années-là. Après deux ans d'études à l'École des Arts et Métiers de Madrid, elle suit les cours à l'Academia de San Fernand, un apprentissage artistique strict et académique. Mais Remedios, qui s'intéressait depuis toujours au surnaturel, est fortement attirée par le projet surréaliste, où elle reconnaît la possibilité d'échapper à cette société rigide par laquelle elle se sent oppressée, mais dans laquelle elle se voit également en tant qu’héritière de l'art espagnol.

En 1928, Remedio Varo se marie avec le peintre et anarchiste Gerardo Lizárraga, puis le couple monte sur Paris.
De retour en Espagne, ils se séparent en 1932. Varo s'installe à Barcelone et partage un studio avec le peintre surréaliste Esteban Francés.

Elle fréquente le groupe "Logicophobiste" et participe à une exposition sponsorisée par les "Amics de l'Art Nou" une petite organisation pour la promotion de l'art d'avant-garde. Elle rencontre le poète Benjamin Péret qui était venu en Espagne en tant que volontaire républicain.

En 1936, le soulèvement militaire conduit par Franco contre le gouvernement de Front Populaire de la jeune république espagnole provoque la guerre civile qui ravagea l'Espagne. En 1937, Remedios Varo et Péret partent ensemble à Paris, fuyant les horreurs de la guerre. Elle se trouve immergée dans le cercle intime des surréalistes et fait connaissance avec Miró, Max Ernst, Victor Braumer, Wolfgang Paalen, André Breton et Leonora Carrington. C'est une période difficile où elle gagne sa vie en tant que traductrice et en peignant de faux Georgio de Chirico.

En 1940, le couple fuit vers Marseille en attendant leur visa pour le Mexique qui offre l'asile aux réfugiés espagnols et aux membres des brigades internationales. Fin 1941 ils arrivent à Mexico City où ils retrouvent son amie Leonora Carrington et plusieurs autres surréalistes. Au Mexique les artistes européens en exil restent en marge de la culture révolutionnaire, car leurs collègues mexicains militants sont souvent méprisants à l'égard de ces intellectuels qu'ils jugent décadents.

Varo travaille pour le bureau antifasciste en réalisant des dioramas et des petites scènes illustrant les victoires des Alliés. Elle mène une vie modeste. Elle peint des décors sur des meubles et des instruments de musique pour Clardecor, dessine des costumes de théâtre et des illustrations publicitaires pour la firme pharmaceutique Bayer.

Varo et Péret se séparent en 1947 et Péret retourne vivre à Paris. C'est à ce moment-là, en se libérant de l'influence trop contraignante des surréalistes que Varo trouve sa propre voie.

En 1949, Remedios Varo se marie avec Walter Gruen. Gruen, un exilé autrichien qui avait été incarcéré dans les camps des concentrations en Allemagne et en France, était venu au Mexique en 1942 et était devenu un homme d'affaires prospère. Ils se connaissaient depuis 1940, mais c'est seulement après la mort de la première femme de Gruen, le départ de Péret et la séparation de Varo et Jean Nicolle qu'ils formèrent un couple. Il l'encourage à reprendre la peinture et c'est grâce à sa bonne situation qu'elle peut enfin se consacrer à la peinture.

Remedios Varo se fait connaître pour ses toiles chargées d'une poésie irréelle, inspirées par l'alchimie ou par ses lectures de René Daumal.

En 1955, Remedios Varo expose pour la première fois au Mexique. En 1956, est organisée sa première exposition individuelle.Ses toiles suscitent un vif enthousiasme, aussi bien du public que de la critique.

Remedios Varo était de nature anxieuse, elle avait très peur de la maladie et de vieillir. Elle se plaignait également que son succès était une source supplémentaire de stress. Elle disait régulièrement que vers ses soixante ans, elle aimerait se retirer de la vie publique, et finir ses jours dans un cloître Carmélite près de Cordoba fondé par un de ses ancêtres. Mais ce n'était qu'un fantasme, car il est très peu probable qu'ils auraient accueilli à bras ouverts une artiste telle que Varo. On ne le saura jamais, le 8 octobre 1963, alors que personne ne s'y attendait, elle meurt d'un infarctus à 54 ans.





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(La despedida)

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(Hacia la Torre)

rv
(Creation de las aves)

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remedios varo
(Les feuilles mortes)






"Remedios, la féminité même, ici en hiéroglyphe le jeu et le feu dans l'oeil de l'oiseau" (André breton)