Affichage des articles dont le libellé est France. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est France. Afficher tous les articles

lundi 28 mai 2018

Pour une refondation de l'école guidée par les enfants: Céline Alvarez a...

Début de réflexion très intéressante pour une refondation de l'école qui soit mieux adaptée à nos enfants... pour lutter contre l'échec scolaire provoqué par cette même école entre autre... 

Inspiration des travaux de Montessori enrichis et adaptés à la lumière des sciences cognitives et de la linguistique.

vendredi 7 octobre 2016

11'30 contre les lois racistes (1997)

 

ECOUTER: 11'30 contre les lois racistes


Parti d'une idée de Jean-François Richet et mené à bien par Maître Madj d'Assassin Productions ; produit par Why Not/Crépuscule, Cercle rouge et Assassin Productions ; Réalisé par White et Spirit. Enregistré et mixé par Spirit et Jean-Baptiste MILLET aux Studios PLUS XXX au profit du Mouvement de l'Immigration et Banlieues, association luttant alors contre la double-peine et les crimes policiers.

Rappeurs ayant participé (liste non exhaustive):

jeudi 6 octobre 2016

Les enfants de la Creuse... un scandale du gouvernement français


De 1963 à 1982, 1630 enfants réunionnais « orphelins » furent déplacés par les autorités françaises dans le but de repeupler les départements français victimes de l'exode rural comme la Creuse, le Tarn ou le Gers. Ce déplacement d'enfants par avions fut organisé sous l'autorité de Michel Debré, député de La Réunion à l'époque.

Cet épisode de l'histoire française, très connu à La Réunion, qui a donné lieu à de nombreuses études écrites ou filmées est communément appelé l'affaire des Enfants de la Creuse ou des Réunionnais de la Creuse.

Le programme mis en place par Michel Debré pour contribuer au repeuplement de la Creuse par l'immigration d'enfants réunionnais en échange de promesses d'avenir qui a depuis fait scandale a été porté par le Bumidom et le CNARM. Cette affaire est connue sous le nom des « enfants de la Creuse. » De 1963 à 1982, 1 630 enfants réunionnais ont été déplacés de leur île natale et envoyés, pour la plupart, dans la Creuse et en Lozère. Un scandale éclate le 30 janvier 2002, lorsque Jean-Jacques Martial, un Réunionnais exilé en 1966, dépose plainte pour « enlèvement et séquestration de mineur, rafle et déportation ».

Les enfants réunionnais déplacés en Creuse étaient accueillis lors de leur arrivée dans un foyer de Guéret. Puis ils étaient envoyés dans des familles d'accueil à travers la Creuse. Aujourd'hui c'est l'Espace Créole qui se trouve dans les bâtiments.

De nombreuses victimes de ce déplacement considèrent qu'elles ont été victimes d'une déportation. Ainsi en 2005, l'association des Réunionnais de la Creuse a décidé d'assigner l'État français devant le tribunal administratif de la ville de Limoges afin que la « déportation » dont ont été victimes les 1 630 enfants soit reconnue juridiquement.

A lire sur "Témoignages", Nout Zournal OnZeWéb: Le drame des enfants déportés de La Réunion : entre fiction et réalité

Des enfants qui se la "CREUSE"...


>>> Association Génération Brisée

vendredi 25 novembre 2011

So Far So Goude












Official documentary video and career highlight as included with the book. 

"So Far, So Goude" represents Goude's work from the late 1960s up to the present. It is, in fact, an artist s autobiography, the life told through the work, since Goude has never been able or willing to separate his personal growth and personal desires from his art. Beginning with the strongest influences of his early years, it moves with unusual honesty and a good deal of humour through his teenage love of dance (his mother was a Broadway dancer), sport and jazz; his youthful hangouts in the sixties; his years at art school and his discovery of drawing as a means of seduction; his time at Esquire; his revolutionary work with Grace Jones for Jungle Fever; his videos for MTV and for Azzedine; his advertising work for Lee Cooper, Chanel, Cacharel; his involvement with the Bicentennial Parade; his wife and family...





lundi 7 novembre 2011

Méli-Mélodie (Boby Lapointe, 1969)






Oui, mon doux minet, la mini,
Oui, la mini est la manie
Est la manie de Mélanie
Mélanie l'amie d'Amélie...
Amélie dont les doux nénés
Doux nénés de nounou moulés
Dans de molles laines lamées
Et mêlées de lin milanais...
Amélie dont les nénés doux
Ont donné à l'ami Milou
(Milou le dadais de Limoux)
L'idée d'amener des minous...
Des minous menus de Lima
Miaulant dans les dais de damas
Et dont les mines de lama
Donnaient mille idées à Léda...

Léda dont les dix dents de lait
Laminaient les mâles mollets
D'un malade mendiant malais
Dinant d'amibes amidonnées
Mais même amidonnée l'amibe
Même l'amibe malhabile
Emmiellée dans la bile humide
L'amibe, ami, mine le bide...
Et le dit malade adulé
Dont Léda limait les mollets
Indûment le mal a donné
Dame Léda l'y a aidé !
Et Léda dont la libido
Demande dans le bas du dos
Mille lents mimis d'animaux
Aux doux minets donna les maux...

Et les minets de maux munis
Mendiant de midi à minuit
Du lait aux nénés d'Amélie
L'ont, les maudits, d'amibes enduit
Et la maladie l'a minée,
L'Amélie aux dodus nénés
Et mille maux démodelaient
Le doux minois de la mémé
Mélanie le mit au dodo
Malade, laide, humide au dos
Et lui donna dans deux doigts d'eau
De la boue des bains du Lido
Dis, là-dedans, où est la mini ?
Où est la mini de Mélanie ?...
- Malin la mini élimée
Mélanie l'à éliminée

Ah la la la la ! Quel méli mélo, dis !
Ah la la la la ! Quel méli mélo, dis !






... un petit bijou :-)

lundi 10 octobre 2011

Aubade




Directed by: Pierre BOURRIGAULT
Animation: Pierre BOURRIGAULT, Samy GUYON BESSAC
Camera: Roberta TEMPORIN
Music and sound: Lorenzo TOMIO
Editing and Compositing: Umberto BARISON

The best animation prize, Lago Film Festival 2008

mardi 16 août 2011

Dupain ("l'usina")





Dupain est un groupe musical français, connu principalement pour ses chants en occitan.

Ils sont cinq actuellement, originaires du sud, rassemblés à Marseille.

Samuel Karpienia – Chant
Pierre-Laurent Bertolino – Vielle à roue
Samuel de Agostini – Batterie
Daniel Gaglione – Mandole
Noël Baille – Basse

Un chant contestataire et humaniste. Une musique qui mêle des instruments traditionnels électrifiés, comme la vielle à roue, la mandole, des percussions orientales, un accordéon percutant ! Un son de samples, cordes saturées, occitan, accent de la cité phocéenne. Des accents de flamenco andalou, de blues méditerranéen.

>> Dupain (myspace)

Tamara de Lempicka


Tamara de Lempicka, née le 16 mai 1898, probablement à Varsovie, en Empire russe, (maintenant Pologne) et décédée le 18 mars 1980 à Cuernavaca, au Mexique, est la peintre polonaise la plus célèbre de la période Art déco. Brillante, belle et audacieuse, inclassable, mystérieuse et contradictoire, elle a fait de sa vie une succession de mises en scène très élaborées. Elle prône le luxe et la modernité.

Fille de Boris Gorski, un juif russe, et d'une mère polonaise, son enfance se passe dans un milieu aisé et cultivé entre Saint-Pétersbourg, Varsovie et Lausanne. En 1914, elle est retenue par la guerre à Saint-Pétersbourg où elle s'inscrit à l'académie des Beaux-Arts. Elle épouse Tadeusz Lempicki, un jeune avocat polonais en 1916. La Révolution d'octobre bouleverse sa vie et après un détour par Copenhague, elle gagne Paris où elle est recueillie par ses cousins qui l'ont précédée dans l'exil. Tamara commence alors avec beaucoup de ténacité une carrière de peintre.



En 1920, à l'Académie Ranson, elle reçoit l'enseignement de Maurice Denis et à l'Académie de la Grande Chaumière celle d'André Lhote. C'est là qu'elle forge petit à petit son style qui, dans une synthèse inattendue de l'art maniériste de la Renaissance et du néo-cubisme, va coller parfaitement à son époque. L'envol de sa carrière coïncide avec sa première exposition personnelle à Milan en 1925. C'est là qu'elle fait la connaissance de Gabriele D'Annunzio et de son entourage, aussi aristocratique qu'excentrique. De retour en France, elle participe pleinement à la vie artistique et mondaine parisienne où elle rencontre de nouveaux modèles : André Gide, Suzy Solidor, de riches industriels, des princes russes émigrés, etc.

En 1929, appelée par Rufus Bush, un riche américain qui lui a commandé le portrait de sa fiancée, Tamara fait son premier voyage à New York. Outre le portrait de commande, elle exécutera sur place plusieurs tableaux, dont d'intéressantes études de gratte-ciel. Elle expose simultanément en Pologne (médaille de bronze à l'exposition internationale de Poznan), à Paris (dans quatre salons et à la galerie Colette Weil) et aux États-Unis (Carnegie Institute de Pittsburgh)! Pour un peintre dont la production est relativement limitée, c'est un exploit.



Elle divorce en 1928 pour se remarier, en 1933, avec le baron Raoul Kuffner (décédé en 1962). Ce passage de l'état de comtesse à celui de baronne (Baroness Kuffner) coïncide avec une crise morale et artistique qui provoque un ralentissement de sa production. Fuyant les menaces de guerre, elle s'installe aux États-Unis en 1939 où elle fait trois expositions à New York et à San Francisco chez Paul Rheinardt et chez Julien Levy. Après-guerre, son œuvre tombe dans un profond oubli jusqu'à ce que la redécouverte de l'Art déco, dans les années 1970, fasse ressurgir son nom.



Tamara de Lempicka occupe une place à part dans l'art du XXe siècle : malgré une production peu abondante (à peine 150 tableaux dans sa meilleure période qu'on situe entre 1925 et 1935), ce sont ses peintures qui sont choisies le plus souvent aujourd'hui lorsqu'il s'agit d'illustrer les années folles de l'entre-deux-guerres.



Ses modèles se caractérisent par des regards interrogateurs et sensuels, une bouche pulpeuse pour les femmes et pincée pour les hommes, des couleurs vives, mais en nombre limité, mises en valeur par des fonds gris ou noirs. Derrière une stylisation néo-cubiste, qui les situent parfaitement dans leur temps, les portraits de Tamara de Lempicka ne négligent aucune des magistrales recettes de composition qui furent élaborées par ses grands prédécesseurs de la Renaissance italienne.








>>> TAMARA DE LEMPICKA (official)




vendredi 12 août 2011

Death and the Maiden (Roman Polanski, 1994)



La Jeune Fille et la Mort (Death and the Maiden) est un film franco-américano-britannique réalisé par Roman Polanski, sorti en 1994 et adapté de la pièce du même nom du dramaturge chilien Ariel Dorfman, rescapé du régime de Pinochet.

avec Sigourney Weaver, Ben Kingsley et Stuart Wilson

synopsis:
Fin du XXe siècle, dans un pays d'Amérique du Sud qui vit encore le traumatisme d'une dictature récente, le président de la jeune démocratie a décidé de mettre en place une commission d'enquête sur les crimes passés, qui devrait être présidée par un avocat célèbre : Gerardo Escobar. Le soir de cette nomination, l'avocat crève un pneu en rentrant chez lui. Un voisin, le docteur Roberto Miranda, vient à son secours et le ramène chez lui, où sa femme l'attend. Celle-ci, Paulina Escobar, torturée par la police secrète de l'ancien régime croit reconnaitre dans la voix de Roberto Miranda celle d'un de ses bourreaux.

Polanski revient revient ici à son cadre de prédilection : le huis-clos, à la différence près que celui-ci semble plus ouvert à une réflexion politique car il prend les dictatures sud-américaines des années 1970 1980 comme toile de fond. Une ancienne opposante au régime se trouve donc confrontée à son ex-tortionnaire qu'elle séquestre et qu'elle veut juger. S'ouvre alors, dans la maison de la vengeresse et de son mari une mise en scène de procès qui confrontera les notions de justice et de revanche, de vérité objective et de ressentis affectifs, de légalité et de légitimité. Polanski ne tranche jamais véritablement dans ces oppositions que lui-même dispose et au lieu d'apporter des réponses, celui-ci préfère poser des questions ouvertes. La fin, aussi peu rassurante que possible, préfère opter pour une hypothèse peu probable quoique terrifiante. Sigourney Weaver compose un personnage constamment sur le fil du rasoir, oscillant entre désir de vendetta et souci d'impartialité ; trouvant un difficile équilibre entre la retenue dramatique et l'hybris tragique.




>>> La jeune fille et la mort (Interview Sigourney WEAVER)





Bande son:









>>> La jeune fille et la mort (encyclopédie sur la mort)

jeudi 11 août 2011

Rokia Traoré (M'bifo)




Rokia Traoré, née le 24 janvier 1974 dans la région du Beledougou au Mali, est une chanteuse, auteur-compositeur-interprète, et guitariste malienne.
Rokia Traoré est Bambara. Elle se distingue par son style artistique mêlant tradition malienne (musique mandingue) et modernisme occidental. Comme son père était diplomate, elle a beaucoup voyagé dans sa jeunesse : Algérie, Arabie saoudite, France et Belgique. Elle s'entoure d'une équipe formée à l'école de la tradition. Ses musiciens utilisent surtout les instruments traditionnels : balafon, n’goni, karignan, guitare, djembé, yabara mais sa voix reste libre de s'éloigner des canons esthétiques établis. Rokia Traoré adapte sa musique à son temps et à ses préoccupations sans a priori, ni contrainte extérieures.
Très influencée par Billie Holiday, Rokia participe en 2005, aux États-Unis, au spectacle « Billie & Me », consacré à la vie de la chanteuse légendaire.
En 2009, elle remporte une Victoire de la musique dans la catégorie « musiques du monde » pour son album Tchamantché.
Rokia Traoré vit dans le nord de la France à Amiens.

Le Dama d'Ambara de Jean Rouch et Germaine Dieterlin (1974)




Le Dama d'Ambara de Jean Rouch et Germaine Dieterlin (Mali, 1974 -- 59 min -- couleur)


Un cinéaste doit avoir des semelles de vent, partir ailleurs... C'est ainsi que Jean Rouch nous invite à de savoureuses rencontres, sérieuses ou joyeuses, dans l'univers mythologique des sociétés de la boucle du Niger. Il en a rapporté ces films, qui sont autant de contes universels.


Jean Rouch (né le 31 mai 1917 à Paris et décédé le 18 février 2004 au Niger) réalisateur de cinéma et ethnologue français, reste célèbre pour la pratique du cinéma direct et pour ses films ethnographiques sur des peuples africains tels que les Dogons et leurs coutumes. Il est considéré comme le créateur d’un sous-genre de la docufiction : l’ethnofiction (voir : sources en anglais). Il est l'un des théoriciens et fondateurs de l'anthropologie visuelle.



Docteur ès lettres, ingénieur civil des Ponts et Chaussées, diplômé de l'institut d'ethnologie, chargé de recherches au Centre national de la recherche scientifique, Jean Rouch effectue des recherches ethnographiques au Niger et au Sénégal à partir de 1941. En 1946, il fait la première descente du Niger en pirogue et, l'année suivante, il commence à réaliser des reportages documentaires.

Admirateur des films de Robert Flaherty, Jean Rouch donne une nouvelle impulsion au cinéma ethnographique en filmant avec une caméra 16 mm des faits sociaux précis. Son Initiation à la danse des possédés (1948) est remarquée dans des festivals, et les films qui vont suivre connaissent souvent une exploitation commerciale. Jean Rouch n'est pas seulement un homme d'étude. Son mérite est de joindre à ses observations anthropologiques un bagage technique et une méthode d'approche de plus en plus personnelle. En effet, il est son propre opérateur, enregistre les événements dans leur continuité - sans couper les très longs plans séquences - et tourne au coeur de l'action, la caméra à la main. Les Maîtres fous (1954), extraordinaire document sur les rites de possession de la secte des Haoukas au Niger, est à cet égard la référence du cinéma selon Jean Rouch. Le film, critiqué pour sa minutie d'entomologiste, déclenche la controverse. Il se justifie par l'emploi d'un ton direct et improvisé, et par un commentaire explicatif visant à la précision et à l'objectivité. Afin de désamorcer les critiques, le cinéaste déploie un regard dans toutes les directions avec La Pyramide humaine (1959), où, au lycée d'Abidjan, les Blancs sont autant observés que les Noirs, et avec Petit à petit (1970), où il soumet les Parisiens au regard d'un Nigérien. Ce faisant, Jean Rouch développe un cinéma plus subjectif, comme en témoigne son entreprise majeure, Chronique d'un été (1960), en collaboration avec Edgar Morin, une enquête sociologique dans le Paris de l'été 1960, et ses essais de " cinéma vérité " aux limites de la fiction comme La Punition (1960) et Gare du Nord (1964, sketch de Paris vu par). Par la suite, l'Afrique demeure son sujet de prédilection, qu'elle soit traditionnelle ou soumise à l'influence néocoloniale. Si son humanisme dénué de toute idéologie emporte toujours la sympathie, Jean Rouch ne retrouve pas le souffle des Maîtres fous.


>> more about Jean Rouch

> Jean Rouch, presque un homme-siècle ("L'homme", revue française d'anthropologie, éditions EHESS)

mardi 9 août 2011

Lola Rastaquouère (Serge Gainsbourg)




Comment oses-tu me parler d'amour toi hein
Toi qui n'as pas connu Lola Rastaquouère
Je lui faisais le plein comme au Latécoère
Qui décolle en vibrant vers les cieux africains

Elle avait de ces yeux un vrai chat abyssin
Et ses seins deux sphères
Entre lesquelles j'abandonnais deux mois de salaire
Pour y rouler mon pauvre joint

Quand dans son sexe cyclopéen
J'enfonçais mon pieu tel l'Ulysse d'Homère
Je l'avais raide plutôt amère
C'est moi grands dieux qui n'y voyais plus rien

Dans la moiteur torride de sa croupe d'airain
On pouvait voir éclore des renoncules par-derrière
Et par devant un conifère
Me rappelait un air jamaïcain

mardi 2 août 2011

"En tus brazos" (court métrage, 2006)




Réalisation: Supifocom Arles par François Xavier Gonnet, Matthieu Landour et Edouard Jouret
Musique : Xavier Drouault

Le plus grand danseur de tango des années vingt est cloué dans un fauteuil roulant après un accident. Grâce à sa femme, il retrouve l’usage de ses jambes le temps d’une danse imaginaire…



>> www.entusbrazos.fr

dimanche 24 juillet 2011

Isidor Isou (Lettrisme et érotisme)


Fondé en 1945 par Isidore Isou, le lettrisme s'est imposé dans un moment de l'histoire universelle comme le seul mouvement révolutionnaire après le dadaïsme et le surréalisme. Ami de Tristan Tzara, père spirituel de Guy Debord, Isidore Isou proclame la destruction de la poésie à mot au profit d'une esthétique basée sur la lettre et le signe.
Au-delà de la poésie, le lettrisme développe une œuvre protéiforme et souvent méconnue, visant, grâce au concept de création généralisée, à transformer l'ensemble des branches du savoir : de la théorie de l'art au bouleversement de la société et de la vie.

La poésie lettriste:
« Il importait pour cela de les (les mots) soustraire à leur usage de plus en plus strictement utilitaire, ce qui était le moyen de les émanciper et de leur rendre tout leur pouvoir. Ce besoin de réagir de façon draconienne contre la dépréciation du langage, qui s'est affirmé ici avec Lautréamont, Rimbaud, Mallarmé – en même temps qu'en Angleterre avec Lewis Carroll -, n'a pas laissé de se manifester impérieusement depuis lors. On en a pour preuves les tentatives d'intérêt très inégal, qui correspondent aux "mots en liberté" du futurisme, à la très relative spontanéité "Dada", en passant par l'exubérance d'une activité de "jeux de mots" se reliant tant bien que mal à la "cabale phonétique" ou "langage des oiseaux" (Jean-Pierre Brisset, Raymond Roussel, Marcel Duchamp, Robert Desnos) et par le déchaînement d'une "révolution du mot" (James Joyce, E.E. Cummings, Henri Michaux) qui ne pouvait faire qu'aboutir au "lettrisme".»
André Breton, "Du surréalisme en ses œuvres vives", 1953



Dès 1945, date de son arrivée de Roumanie à Paris à tout juste 20 ans et jusqu’à aujourd’hui, il opère d’une manière systématique le dépassement de nombreuses disciplines rarement convoquées par un seul et même créateur… La poésie, la musique, les arts plastiques, le cinéma, le théâtre, la danse, les sciences, la philosophie, la médecine, etc. sont bouleversés par des concepts nouveaux baptisés lettrisme, hypergraphie, soulèvement de la jeunesse, art infinitesimal ou esthapéïrisme, cadre supertemporel, psychokladologie… tous précisés par sa propre méthode de création consciente, la Créatique…
La complexité du Lettrisme, ses prétentions utopistes et réellement subversives, les incessantes polémiques ainsi que ses nombreux adeptes (dont Guy Debord reste paradoxalement le plus connu), ont certainement occulté l’oeuvre personnelle d’Isou...


L'érotisme comme champ d'expériences et de connaissance a été très tôt abordé par le lettrisme : depuis le scandale de la "Mécanique des femmes" en 1949 jusqu'aux sérigraphies réalisées sous l'égide de Fransesco Conz en 1988 à partir des planches du cultissime "Initiation à la haute volupté" (1960), sans compter les ouvrages nombreux d'Isou publiés sous pseudonyme ou non relevant d'une littérature "sexy" et dont la plupart livre toujours leur lot de pépites et de trouvailles, malgré les règles d'un genre hautement stéréotypé, ou encore le très didactique "Je vous apprendrai l'Amour" (1959)... l'énigme de la chair n'a cessé de se voir interrogée dans une quête incessante de multiplication d'un principe de plaisir enfin libéré de l'ascétisme et de la culpabilité judéo-chrétienne autant que de la métaphysique romantique (manifeste chez les surréalistes par exemple).
Chez Lemaître le Nu comme catégorie héritée du champ artistique et exercice de style occupe une place de choix (c'est le moins que l'on puisse dire !), sans pour autant négliger la part libidinale aventureuse qui en est le pendant théorique, érotologique. Car l'érotisme dans le lettrisme est une thématique artistique autant qu'un discours sur l'amour, voire une science de l'amour qui cherche à procurer sur le plan de la sexualité individuelle ce que l'économie nucléaire entend créer à l'échelle collective : la prodigalité. Qu'il s'agisse d'Au delà du déclic (film hypergrahique,1965), de sa peinture et surtout de sa production photographique, en intégrant l'élément figuratif (le nu dessiné ou photographié) comme un signe particulier dans une grammaire personnelle, il donne à un genre académique à souhait une dimension nouvelle, hypergraphique, où le corps référentiel se voit disputer l'espace où il trône souverainement par les signes dont il est désormais le support électif, quitte à s'y dissoudre totalement (je pense particulièrement, et sans rapport avec le Nu (!) à un portrait hypergraphique de Michel Tapié de 1964). Comme le Portrait, le Nu est a priori un exercice qui autorise tous les styles. Force est pourtant de constater qu'en ce domaine comme en tant d'autres on peine à s'émanciper de la pesanteur du réel comme justification ultime du geste : qu'il s'agisse de néoréalisme, de réalisme, de surréalisme ou d'hyper-réalisme comme l'image pornographique contemporaine (chic ou choc), le réel est cet horizon qu'il ne faut jamais dépasser. Les nombreuses photographies de Lemaître (qui ont déjà fait l'objet de plusieurs expositions) comme celles d'Alain Satié (notamment celles qui constituent le superbe recueil Tatouages, 1969), les récits hypergraphiques de François Poyet Poïesis et Champs Panhellesiques (1970) parmi d'autres nous rappellent aussi qu'il y a traitement hypergraphique de la thématique érotique en général et du nu féminin en particulier. A ceux et celles qui pensent que 1929 de Perêt, Eluard et Man Ray représentent un moment inspiré de l'érotisme artistique (certes, certes) et poétique (plus discutable !), je les engage à consulter d'urgence ce livre/objet incu(l)nable et remarquable Cul en tête ou au service de l'hypergraphie de Roland Sabatier et Alain Satié (1969) .

Source: Les cahiers de l'Externité
















samedi 23 juillet 2011

Traité de bave et d'éternité, Isidore Isou, 1951












Film expérimental français écrit et réalisé par Isidore Isou en 1951, produit par Marc'O, et monté avec l'aide de Maurice Lemaître. Il s'agit de la première œuvre du cinéma lettriste.
Ce film, qui fit scandale à Cannes en 1951 et reçut le Prix des Spectateurs d'Avant-Garde, est basé sur le principe de ce qu'Isou appelle le montage discrépant, qui consiste en une disjonction totale entre le son et l'image, traités de manière autonome sans aucune relation signifiante.

Ainsi, la bande-son est constituée de poèmes lettristes (servant de générique et d'interludes), auxquels s'adjoint une narration contant l'histoire de Daniel, auteur d'un manifeste pour un nouveau cinéma (le cinéma discrépant), de son discours face à un public hostile et de son histoire d'amour avec une dénommée Ève.

L'autonomisation du son a pour but de le faire s'épanouir pleinement, sans tenir compte de l'image, lui offrant ainsi toute la richesse stylistique de la prose, devenant un véritable roman parlé (procédé qui inspirera notamment Chris Marker pour son film La Jetée).

La bande-image, quant à elle, constituée, en grande partie, de found footage, présente une succession d'images banales : Isou errant dans le quartier de Saint-Germain-des-Près ou en compagnie de personnalités (comme Cendrars ou Cocteau), des fragments de films militaires récupérés dans les poubelles de l'armée ou d'exercices de gymnastique filmés, et des plans d'actualités de personnalités de l'époque, telle l'actrice Danièle Delorme.

Ces images servent de prétexte à l'utilisation de la ciselure, procédé rendu en peignant, grattant ou rayant directement la pellicule, séparant ainsi chaque photogramme, habituellement perdu dans le mouvement général d'un film, pour l'explorer en lui-même et l'anéantir. L'image se retrouve parfois réduite à des écrans blancs ou noirs à divers moments du film.


>> Isidore Isou

> Traité de bave et d'éternité d' Isidore Isou_critique