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vendredi 7 octobre 2016

Introduire la semaine de 30 heures chez ING pourrait sauver 1000 emplois (Belgique)

Pour répondre à la digitalisation, le PTB estime que le débat sur le partage du travail doit être lancé au plus vite. « L'introduction d'une semaine de 30 heures pourrait déjà immédiatement sauver 1 000 emplois chez ING », explique le président du PTB, Peter Mertens.



« Nous n'en sommes encore qu'au début de la digitalisation. Ce qui se passe aujourd'hui chez ING servira sans doute d'exemple à tout le secteur bancaire, observe Peter Mertens, qui est en train de rédiger un nouvel ouvrage dans lequel il sera question de la digitalisation de l'économie et de la redistribution du travail. Soit nous permettons que les bénéfices des gains de productivité dus à l'automatisation aillent tout simplement aux actionnaires dans le cadre d'une politique des dividendes sans limites démesurés – c'est ce qui se passe actuellement : l'an dernier, la banque a versé un milliard d'euros en dividendes. Soit nous utilisons les gains de productivité pour investir dans le partage du travail. Nous nous trouvons aujourd'hui à la croisée des chemins. ING pourrait donner un exemple positif et opter pour une redistribution du travail. »

La digitalisation : au service de l'homme ou contre l'homme ?

Le choix qui se présente à ING est un choix pour l'avenir. C’est aussi le cas en ce qui concerne le rôle de l'État. « En dix ans, ING a reçu un réduction d'impôts de 2,3 milliards d'euros. Ce cadeau faramineux n'a pourtant pas sauvé un seul emploi à ING, constate Peter Mertens. Il est donc grand temps de changer de recette. De tels cadeaux fiscaux ne doivent pas servir à partir en dividendes. Ils doivent vraiment servir à encourager l'emploi. »
Avec la digitalisation de l'économie, on peut aller dans deux directions. « Soit nous utilisons la technologie pour alléger le travail, pour libérer plus de temps et pour améliorer les services, poursuit Peter Mertens. Dans ce cas, la digitalisation est au service de l'homme et de la société. Et les services n'en souffrent pas. C'est le choix que nous voulons faire. Soit la digitalisation sera utilisée pour jeter plus de gens à la rue, pour encore accroître le stress, pour fermer massivement de nombreux bureaux et continuer à démanteler les services publics. Dans ce cas, la technologie est utilisée contre l'homme et contre la société. Faire ce choix, c'est foncer en ligne droite vers de grandes inégalités sociales. »

Le secteur bancaire, excellent candidat pour être un pionnier de la semaine de 30 heures

« Le bénéfice par membre du personnel s'élève en moyenne à 105 000 euros par an. Tous ces travailleurs méritent donc bien que la hausse de la productivité liée à la digitalisation leur profite aussi, et pas seulement aux actionnaires. »
C'est pourquoi, pour répondre à la vague de digitalisation, le PTB est partisan d'une réponse d'avenir dans le secteur des banques et des assurances. Un partage du temps de travail peut non seulement sauver des emplois, mais propose également une solution aux défis du 21e siècle. Peter Mertens : « Rien qu'à ING, un passage de la semaine de 35 heures à une semaine de 30 heures avec maintien du salaire pourrait immédiatement sauver 1000 emplois. En outre, cela favorise un meilleur équilibre entre travail et vie privée. Des études ont prouvé que les risques de stress et de burn-out sont très élevés dans le secteur bancaire. La redistribution du travail permet de libérer plus de temps pour la famille et la vie sociale, au lieu de ramener davantage de stress à la maison avec toujours plus de flexibilité et d'heures supplémentaires irrécupérables. Et, avec des travailleurs satisfaits, une entreprise ne peut être que gagnante. C'est donc une opération où tout le monde est gagnant. »
Pour le parti de gauche, le secteur bancaire est un excellent candidat pour être un pionnier de la semaine de 30 heures. Peter Mertens : « Avec plus d'un milliard d'euros de dividendes versés en 2015, ING peut aussi se le permettre.
Le but ne peut quand même pas être de verser un demi-milliard de dividendes en plus l'an prochain, mais que 3500 personnes se retrouvent sans travail ? »


source: http://ptb.be/articles/introduire-la-semaine-de-30-heures-chez-ing-pourrait-sauver-1000-emplois


vendredi 22 juillet 2011

Mamady Keita (TIRIBA)


Mamady Keita au Festival Couleur Café à Bruxelles



Mamady Keïta est né en 1950 à Balandugu, un village situé dans le Wassolon (province de Siguiri) près du fleuve Fé, en Guinée. Son père est maître chasseur et fida tigi (maître des plantes et guérisseur). Il est initié au djembé dès l’âge de 7 ans par Karinkadjan Kondé, djembéfola de son village. En 1964, âgé de 14 ans, il est sélectionné pour entrer au ballet national Djoliba en tant que batteur principal et soliste. De 1979 à 1986, il en est le directeur artistique. Il entreprend de nombreuses tournées en Afrique, en Asie, en Europe et aux États-Unis.

En 1986 il entre au ballet Kotéba de Souleymane Koli à Abidjan. Il y adopte le surnom de 'Kargus' pour éviter toute confusion avec Mamady 'Secret', l'autre Mamady Keïta de la troupe.

En 1987 il participe au film La Vie Platinée, de Claude Cadiou.

En 1988, il s’établit à Bruxelles (Belgique). Il donne des cours de percussions, enseignant plus particulièrement les rythmes mandingues, au sein de l’école Répercussions. Il y côtoie Marie Daulne, future Zap Mama, alors professeure de chants et danses africaines. Cette même année, il crée également son nouveau groupe de musiques traditionnelles mandingues Sewa Kan, avec lequel il donne plusieurs concert en Europe (France, Pays-Bas, Italie, Allemagne).

En 1991, il sort un album intitulé Wassolon. Le succès des cours de percussions permet à Mamady d'inviter son 'frère' Mamady 'Secret' du ballet Koteba à le rejoindre en Europe. Ce dernier deviendra N'Toman Keïta, N'Toman signifiant 'homonyme' en Malinké. Mama Adama Camara, du ballet Djoliba, le rejoint aussi à Bruxelles afin d'assurer les cours de danse.

En 1997, il organise avec Répercussions le premier stage de percussions et de danses africaines en Guinée, bénéficiant de la collaboration du Ministère de la Culture de Guinée et du Ballet National Djoliba.

En 1991, il fonde sa propre école TamTam Mandingue. Laurent Chevallier réalise le film Djembéfola qui lui est consacré. En 1992, il sort un nouvel album intitulé Nankama qui signifie « né pour ça » (surnom donné à Mamady par un sorcier du village voyant les prouesses du jeune garçon).

En 1993, il organise, à Matoto (Conakry), le premier stage en Guinée de son école TamTam Mandingue.

En 1994, il part en tournée à travers le Japon (Tokyo, Ōsaka, Okayama, Kagoshima, Hiroshima, Kawasaki) avec son groupe Sewa Kan.

En 1995, il sort son troisième album intitulé Mögöbalu, le premier enregistré à Conakry avec quelques uns de ses anciens partenaires, et les maîtres Fadouba Oularé et Famoudou Konaté. Il part en tournée aux États-Unis et pour la seconde fois au Japon.

En 1996, il consacre son album Hamana (nom d'une région guinéenne) aux rythmes des Dunumba (terme signifiant « la danse des hommes forts ») avec comme invité Famoudou Konaté.

En 1998, il sort son cinquième album, Afö, avec le groupe Sewa Kan. Il fête ses dix ans de présence en Belgique, lors du Festival Couleur Café, par un fabuleux concert auxquels participent Mory Kanté, Manu Dibango, Khadja Nin, Doudou N'diaye Rose, Famoudou Konaté, Soungalo Coulibaly.

En 2000, c'est un double album, Balandugu kan, enregistré dans son village natal.

En 2001, Mamady léé, où est mis en avant l'art des griots.

En 2002, dans l'album A Giaté, Mamady joue avec des musiciens de différentes ethnies.

En 2004, il sort Sila Laka, qui reprend les titres de Wassolon enregistrés cette fois à Conakry. Et c'est surtout l'édition de trois DVD pédagogiques, Les Rythmes du Mandeng, destinés à trois niveaux de maîtrise du djembé. C'est aussi l'album Djembe master, ne compilation de titres des albums précédents.

En 2006, la sortie en DVD du fim culte Djembéfola avec en bonus "Môgöbalu, les maîtres du tambour", deux réalisations de Laurent Chevallier.

En 2007, l'album Mandeng Djara est enregistré à Konakry, et une partie des images du DVD Les Rythmes du Mandeng volume 4 sont tournées à Balandugu.

En 2009, tournage à Conakry et à Bruxelles des derniers éléments du DVD Les Rythmes du Mandeng volume 4, destiné aux professionnels, et sortie de cet opus.

mercredi 22 juin 2011

Univers Zero


"heatwave" 1986

Univers Zéro est un groupe de jazz-rock progressif belge, fondé en 1974 par Daniel Denis et Claude Deron.
Créé comme un groupe de jazz-rock, Univers Zéro évolue bientôt, avec l'introduction d'instruments comme le clavecin ou le basson, vers un son original, beaucoup plus sombre, proche de celui de groupes comme Art Zoyd. Parfois considérés comme les fondateurs du chamber rock (« rock de chambre »), la musique d'Univers Zéro est également rattachée au courant zeuhl dominé par Magma.



With a musical vision that is at the same time dark and ominous, yet stylish and sophisticated, UNIVERS ZERO are one of the most unique and influential bands ever to be associated with progressive rock, and the undisputed creators of the genre known as 'chamber rock'. Getting their inspiration from such diverse sources as rock, jazz, European folk and classical music (both ancient and modern), they have forged a distinctive sound that has received widespread critical acclaim, as well as influencing a vast number of contemporary avant-garde bands and ensembles.

Hailing from Belgium, the band was formed in 1973 by drummer Daniel DENIS and trumpeter Claude Deron, with the original name of Necronomicon - though this was changed to UNIVERS ZERO (after a book by Belgian novelist Jacques Sternberg) in 1974. At the time, their music was strongly influenced by electric jazz, though this changed when Michel Berckmans (reeds) joined the band. Their self-titled debut album (also known as "1313"), composed by DENIS and guitarist Roger Trigaux, was released in 1977 as a limited edition, and soon afterwards reissued by Atem, a label specialized in avant-garde music. The following year, UNIVERS ZERO joined four other groups from different countries (HENRY COW, STORMY SIX, ETRON FOU LELOUBLAN and SAMLA MAMMAS MANNA) to set up the movement known as "Rock in Opposition" (RIO).

Shortly after the release of their second album, "Heresie" (1979), Trigaux left UNIVERS ZERO to form his own band, PRESENT. Then keyboardist Andy Kirk joined the band, and began to contribute his own compositions. The new line-up soon embarked on a tour of France, Yugoslavia, Switzerland and the Netherlands. After the recording of their third album, "Ceux du Dehors" (1981), which featured only a portion of the material the band had composed in that period of time, UNIVERS ZERO ground to a temporary halt because of financial problems, and only resumed their touring activity after several months, with a revamped line-up (including Dirk Descheemaeker on clarinet, and Alan Ward on violin). Their heavy touring schedule in 1981-82, as well as other stresses, led to Kirk's leaving the band in 1983, and yet another line-up change, with Jean-Luc Plouvier (keyboards) and André Mergenthaler (cello) joining, as well as the return of bassist Christian Genet. This version of UNIVERS ZERO played concerts in France, Germany and Belgium, prior to the release of their fifth studio album, "UZED" (1984), considered by many as their masterpiece.

After that, more line-up changes occurred, with Mergenthaler leaving to join French outfit ART ZOYD, and former members Andy Kirk and Patrick Hanappier (violin) returning to the fold, together with a new guitarist, Michel Delory. UNIVERS ZERO; now a seven-piece, participated in a number of prestigious events in 1985 and 1986 (notably the Frankfurt Jazz Festival), performing DENIS' newest compositions, as well as several unrecorded material written by Kirk in 1981-83. In the summer of 1986, this line-up went into the studio to record the band's sixth album, "Heatwave", released in the early months of the following year by US-based label Cuneiform Records. However, in spite of the positive feedback received by the disc, DENIS had already decided to dissolve the band, frustrated by the minimal sales and the lack of opportunities for live performances. The two final line-ups of UNIVERS ZERO's early years are documented by the live album "Relaps", released by Cuneiform in 2009.

After the band's demise, Daniel DENIS worked as a solo artist, releasing two albums of new compositions, "Sirius and the Ghost" (1991) and "Les Eaux Troubles" (1993) on the Cuneiform label, which also began to reissue UNIVERS ZERO's entire back catalogue. He also joined ART ZOYD for a period of seven years. However, the worldwide success of those reissues convinced DENIS to resurrect the band, both as a live and a recording project, at the end of the 1990s. At first UNIVERS ZERO got back together to play a one-off concert at the Festival des Musiques Actuelles at Victoriaville (Canada) in 1997 - with a line-up that included Andy Kirk and Guy Segers. Then, the following year, DENIS and Michel Berckmans reunited, and, with the help of a number of guest musicians (including some former band members), produced four studio albums: "The Hard Quest" (1999), "Rhythmix" (2002), "Implosion" (2004), and "Clivages" (2009), all released on Cuneiform - as well as a live album, "Live!" (2006), and the above-mentioned "Relaps", featuring previously-unreleased archival material.

Raffaella Berry (Raff) - March 2010


>> source: article sur Progarchives





Univers Zero - myspace

Univers Zero - BigBangMag

jeudi 16 juin 2011

James Ensor et ses eaux fortes













Bien qu'il fût membre du célèbre mouvement belge d'Octave Maus, le "Groupe des XX", et plus tard de celui de la "Libre Esthétique", James Ensor (1860 - 1949 ) demeurait un artiste fort singulier.

Marquées par les thèmes obsessionels de la mort et du désir, ses eaux-fortes tiraient bien leur substance des grands genres grotesques de l'art flamand ancien, tout en ouvrant la voie vers des manifestations avant-gardistes ultérieures, tels l'expressionisme et le surréalisme.




*



L’eau-forte est un procédé de gravure en creux ou taille-douce sur une plaque métallique à l'aide d'un mordant chimique (un acide). L’artiste utilisant l’eau-forte est appelé aquafortiste.

A l'origine, l'eau-forte était le nom donné à l'acide nitrique. « Cette appellation elle-même est celle de l’acide nitrique étendu d’eau : l’aqua-fortis des anciens alchimistes.» Aujourd’hui, l’acide nitrique est remplacée par des mordants moins toxiques, tels le perchlorure de fer.

L'eau-forte est un procédé de taille indirect (par morsure du métal par une acide), par opposition à ceux obtenus par taille directe (à l'aide d'outils tels burin ou pointe sèche). « En un sens général, l’eau-forte, qui est à la fois le procédé, la gravure sur métal et l’estampe obtenue par cette gravure, s’oppose aux autres procédés de taille-douce (ou gravure en creux), exécutés aux outils (burin, pointe sèche, manière noire).»

Parmi les différentes procédés d'eaux-fortes, on trouve l’aquatinte, la gravure au lavis ou la manière de crayon. Toutes désignent une technique de gravure où l’image est creusée sur une plaque de métal à l’aide d’un acide. Elles diffèrent en revanche par les outils ou vernis à graver utilisés.

Le principe est simple : sur la plaque de métal préalablement recouverte d’un vernis à graver, l'artiste dessine son motif à la pointe métallique. La plaque est ensuite placée dans un bain d’acide qui "mord" les zones à découvert et laisse intactes les parties protégées. Après nettoyage du vernis, la plaque est encrée et mise sous presse.

L'eau forte (sans trait d'union) désigne une technique de peinture à la chaux

dimanche 5 juin 2011

Les indignés de Bruxelles par Badi BALTAZAR

Visite du campement bruxellois des Indignés - Procès-verbal d’intérêt général

Hier, j’ai décidé de faire un arrêt du côté du carré de Moscou à Saint-Gilles dans l’idée de rencontrer des membres de ce mouvement dit des Indignés. Comme la plupart d’entre vous j’imagine, je me suis posé pas mal de questions sur cet étrange phénomène. Qui sont ces gens ? Pourquoi se sont-ils délibérément installés sur une place au beau milieu de la capitale de l’Europe ? Que veulent-ils ? Quelles sont leurs intentions ? Quels sont les intérêts qu’ils défendent ? Est-ce un groupe, une organisation de militants ? Quelles sont leurs revendications ?


Arrivé sur les lieux, j’ai d’abord constaté que l’endroit avait des airs de festival d’été, avec ses chapiteaux et ses stands. Mais au fur et à mesure que je me rapprochais du coeur de la place, je ressentais le genre d’impression de découverte et d’étonnement que l’on peut avoir lorsque l’on pose le premier pas dans un univers nouveau. La place était littéralement occupée, mais pas seulement. Une société parallèle semblait s’y être formé au sein même de la cité. Des tentes, des tables, des chaises, des fauteuils, des matelas, des échoppes, un potager. Une cuisine au centre, avec une pancarte indiquant que le prix de la nourriture est celui que décidera de lui accorder l’acheteur. Des activités ludiques, des ateliers divers, des jeunes femmes sur des échasses, une bibliothèque à ciel ouvert, des groupes de citoyens formés un peu partout sur la place, qui échangent activement, dans une ambiance cordiale, décontractée mais sérieuse. Des notes se prennent, des coordonnées s’échangent, des solutions s’inventent. C’est le royaume de la débrouille, une espèce de laboratoire où les chercheurs ne sont autres que les citoyens qui s’y retrouvent, se rencontrent, s’écoutent et se parlent. Inutile de préciser que j’ai vite compris qu’il y planait autre chose qu’une simple brise de printemps.

Sous le plus grand des chapiteaux se tenait une assemblée composée d’une cinquantaine de personnes de tout âge, de toutes origines, des chômeurs, des enfants avec leurs parents, des étudiants, des employés, des ouvriers, des fonctionnaires, des retraités, des gens du voisinage. Du bobo à l’altermondialiste, tous semblaient être intéressés par ce qui se déroulait. Symboliquement, ils se passaient la parole en faisant circuler un bout de bois, en guise de micro. Au choix, chacun avait l’opportunité de s’exprimer, de faire part des raisons de ses indignations et de ses réflexions. Des valves avaient été installées et le procès-verbal de la précédente Assemblée Générale y avait été affiché. La tendance m’a semblé être à la création de structures spécifiques aux divers domaines qu’ils souhaitent couvrir. Ces dernières se matérialisent sous la forme de commissions. A ce jour, ont commencés à être formés des cellules de communication, un site web ainsi qu’une logistique opérationnelle et sanitaire appréciable. Par ailleurs, les décisions prises par les activistes sont actées et les potentiels de coordinations nationales et internationales sont envisagés et commentés.

J’en profite donc pour rassurer la bourgmestre de la commune, qui d’après certaines sources serait inquiète quant aux conséquences d’un tel rassemblement et je tiens à lui adresser les salutations les plus pacifiques que les débats auxquels j’ai assisté m’obligent à relayer. Une multitude de messages et de banderoles ont d’ailleurs été accrochés partout sur la place. Ils invitent à l’éveil des consciences et à la mobilisation citoyenne. A noter que plusieurs d’entre elles sont en espagnol ou en anglais.

J’avoue que plongé dans ce microcosme bouillant d’énergie positive, j’étais quelque peu intrigué. Faut dire que ce genre d’espace de partage spontané n’est pas courant. Personnellement, je n’ai jamais vu ça de ma vie en Belgique. Ces gens - venus de partout, partout en Europe et ailleurs dans le monde - qui délibérément se réunissent sur des places, les occupent jour et nuit et y réorganisent une vie sociale, embryonnaire certes mais effective. C’est absolument remarquable. Ce que je veux exprimer c’est que le fait même que ces gens agissent de la sorte - s’inscrivant dans une démarche constamment en mouvement vu que telle est sa raison d’être - est une révolution en soi. Ce sont avant tous les mentalités et les modes de vie en société qui sont ici repensés.

J’insiste cependant sur le fait qu’il faut raison garder et éviter de se laisser happer par je ne sais quelle tentation passionnée. Selon moi, dans l’état actuel, le mouvement naissant dont je témoigne n’est qu’un vecteur de prise de conscience pour les citoyens qui s’y identifient et y contribuent. Néanmoins, leurs intentions et leurs actions n’en sont pas moins profondes et sincères. Ce que ces gens ressentent, l’énergie qu’ils investissent, leurs idées, leur créativité et leurs rêves d’équité sont tout sauf anodins et peu en parle, voire pas du tout. Les quelques journalistes qui ont daigné faire référence à ces mouvements jaillissants sous la bannière d’une démocratie réelle un peu partout dans le monde, oublient ou taisent l’essentiel. Au-delà de la finalité, du potentiel d’expansion et de réalisation de ces mouvements, le fait que ces gens en arrivent à descendre dans les rues et les places et à les occuper pour pouvoir exister et avoir la possibilité de s’exprimer et de se faire entendre, est une illustration grandeur nature du constat d’échec permanent de nos sociétés actuelles. Et vouloir présenter cette réalité comme une simple grogne de chômeurs ou de jeunes en situation de précarité est d’autant plus réducteur et intellectuellement malhonnête.

D’un point de vue factuel, les systèmes économiques, politiques et institutionnels ne répondent plus aux attentes des populations et ont, je le répète, prouvé leurs incompétences. La confiance dans la classe politique en place est à son plus bas niveau et ce qui rend ce phénomène citoyen d’autant plus important selon moi, c’est paradoxalement sa mondialisation. Ces citoyens qui se mobilisent sont tout sauf des illuminés. Ils ont toute leur raison et leurs raisons et ils tendent à porter la voix de Monsieur Tout Le Monde. Et ce qui me touche profondément, c’est l’idée qu’ils le fassent vraiment dans l’intérêt de Monsieur Tout Le Monde. D’après les discussions que j’ai pu avoir avec certains activistes, l’unique prétention qui les anime à ce stade est de créer et de développer cet espace de dialogue, d’expression et de débat. Toutes les pensées, toutes les tendances de la population sont amenées à y être représentées. En un mot, c’est un mouvement qui s’ouvre à tous et qui constitue une possibilité pour tout un chacun de prendre part aux activités ou de prendre l’initiative d’en élaborer. C’est une plate-forme de libre choix et de libre pensée, ce que les institutions aux commandes sont manifestement incapables de proposer.

Vous serez sans doute tous d’accord avec ce constat : tous les indicateurs sont au rouge. Signal que nous sommes arrivés à une étape charnière dans l’évolution du déséquilibre mondial. Les fossés dont nous avons criblé notre espace de vie sont devenus tellement grands que l’émergence de mouvements citoyens deviendra de plus en plus difficile à contenir. Je pense donc que comme toute manipulation, l’aliénation et l’injustice démontreront leurs limites elles aussi, ce qui m’oblige à saluer tous les hommes et toutes les femmes qui ont décidé que leur destin était entre leurs mains, que le monde peut être autre chose qu’un espace de concurrences féroces et immorales et qu’en face des politiques et de la finance privée il y des êtres humains qui ont en commun les mêmes volontés de pacification de la planète. Nul doute que les efforts soient à fournir sur les plans du fond et du long terme, mais le défi en vaut la chandelle. Je souhaite de ce fait aux indignés d’ici et d’ailleurs d’avoir la force de garder l’espoir que je partage avec eux de reconquérir notre souveraineté populaire. Gardons à l’esprit que chacun de nous est une énergie potentielle et chaque particule d’énergie positive, d’intelligence, d’expertise et de force de travail que nous pourrons canaliser seront bénéfiques.

Je tiens également à souligner que bien que la naissance du mouvement des Indignés bruxellois soit survenue dans la foulée de ses voisines européennes, sa particularité me semble être à l’image de ces citoyens : positifs, bon vivants et à des années lumières de tous les clichés de violence ou de désordre que certains oiseaux de mauvais augures colportent. Le besoin qu’ils ont de tout remettre à plat et de vouloir refondre les bases d’une nouvelle vie en société devrait, il me semble, être encouragé, soutenu et renforcé. Contrairement à ce qui se lit dans la presse ou sur les prompteurs, leur démarche n’est pas apolitique, au contraire elle est pleinement politique : se réunir, débattre, échanger, se mobiliser et agir pour le bien de la cité et de ses habitants, n’est-ce pas l’essence même de l’acte politique ?

Ce soir, je suis retourné au campement pour assister à l’Assemblée Générale qui s’y tient quotidiennement. Je fus à la fois surpris et excité de m’apercevoir que le nombre des participants avait quasiment triplé depuis la veille. D’ailleurs, pour répondre au succès des débats, le petit bout de bois qui servait de micro avait entre-temps été troqué contre un mégaphone. Je tiens à témoigner que j’y ai rencontré des gens exceptionnels, des citoyens conscients et pleinement en accord avec eux-mêmes. L’émotion que j’y ai ressentie et la sincérité de leurs actions auront, quoi qu’il arrive, marquer mon esprit. Assister à une telle manifestation d’humanité et de partage est tout simplement bon pour le moral. Il est rassurant et réconfortant de se dire qu’il existe encore des êtres humains si fortement attachés à leurs idéaux de liberté et de solidarité.

Néanmoins, il faut aussi reconnaître que la survie de cet élan de citoyenneté dépendra de sa capacité à occuper l’espace, à mobiliser les masses et à démultiplier les initiatives intelligentes. Par le biais de ce libre buvard, je ne peux que vous inviter à vous joindre à cette merveilleuse aventure humaine, qui je l’espère, n’en est qu’à ses balbutiements. L’idée débattue ce soir de former un campement itinérant de commune en commune semble suivre son petit bonhomme de chemin. Et de nombreuses activités sont prévues sur la place du carré de Moscou tout au long du week-end, n’hésitez donc pas à y faire un saut pour vous faire votre propre idée de ce qu’est cette communion de citoyens dont le rêve à partager est de contribuer à la construction d’un monde dans lequel les gouvernements représenteraient et défendraient réellement les intérêts des électeurs, d’un monde moderne où l’humain pourrait enfin être au centre des préoccupations.

A bon entendeur,

Badi BALTAZAR
www.lebuvardbavard.com

source: http://www.legrandsoir.info/les-indignes-de-bruxelles-qui-sont-ils.html

Blog des indignés: http://www.indignes.be/
Le camp en photos: http://alia.eklablog.fr/les-questions-citoyennes-c634509#!/2011-06-03-yes-we-camp-en-photos-a3887590

http://lafourmirouge.blogspot.com/2011/06/bruxelles-indignee-en-directe-du.html



Les "indignés" de Bruxelles par BELGA_NEWS_AGENCY

dimanche 29 mai 2011

BOLERO (Béjart et le Bolchoï)

Chorégraphie: Maurice Béjart
Musique: Maurice Ravel
Décors et costumes: Maurice Béjart
Interprètes: Tania Bari (B.XXeS.), Suzanne Farrell (B.XXeS.), Louba Dobrievic (B.XXeS.), Anouchka Babkine (B.XXeS.), Angèle Albrecht (B.XXeS.), Shonach Mirk (B.XXeS.), Grazia Galante (B.XXeS.), Claude Bessy (créatrice à l’OP), Jacqueline Rayet (OP), Marie-Claude Pietragalla (OP), Sylvie Guillem (OP), Florence Clerc (OP), Nicole Chouret (OP), Josiane Consoli(OP), Sabine Salle (B. du Rhin), Chantal Chazee (B. du Rhin), Marcia Haydée (Stuttgart), Haidrun Schwarz (Berlin), Brenda Edwards (Londres), Luciana Savignano (Scala de Milan), Carla Fracci (Arène de Vérone), Maïa Plissetskaïa (Bolchoï)


«Mon Boléro», disait Ravel, «devrait porter en exergue: Enfoncez-vous bien cela dans la tête».
Plus sérieusement, il expliqua: «En 1928, sur la demande de Mme Rubinstein [Ida Rubinstein, célèbre danseuse et actrice russe], j’ai composé un boléro pour orchestre. C’est une danse d’un mouvement très modéré et constamment uniforme, tant par la mélodie que par l’harmonie et le rythme, ce dernier marqué sans cesse par le tambour. Le seul élément de diversité y est apporté par le crescendo orchestral».

Maurice Béjart précise en ces termes sa conception de l’œuvre de Ravel: «Musique trop connue et pourtant toujours nouvelle grâce à sa simplicité. Une mélodie – d’origine orientale et non espagnole – s’enroule inlassablement sur elle-même, va en augmentant de volume et d’intensité, dévorant l’espace sonore et engloutissant à la fin la mélodie».

Sans vouloir décrire davantage ce ballet évident par lui-même, remarquons que Maurice Béjart, dans un style très différent, rejoint l’esprit du Sacre du Printemps, en ce sens qu’à l’inverse de la plupart de ceux qui ont illustré chorégraphiquement le Boléro avant lui, il répudie toutes les facilités du pittoresque extérieur pour exprimer uniquement – mais avec quelle force! – l’essentiel.

Maurice Béjart confie le rôle central – la Mélodie – tantôt à une danseuse, tantôt à un danseur. Le Rythme est interprété par un groupe de danseurs.

>> http://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9%C3%A2tre_Bolcho%C3%AF






Maja Plisetzkaja

jeudi 19 mai 2011

Rosas danst Rosas (Anne Teresa De Keersmaeker)









œuvre de danse contemporaine de la chorégraphe belge Anne Teresa De Keersmaeker, créée en 1983.
Rosas danst Rosas tient son nom du poème de Gertrude Stein A Rose is a rose... publié en 1922 qui est devenu symbole de la répétition dans l'avant-garde et ainsi souligne la volonté de la chorégraphe belge à mettre en avant sa recherche sur les structures répétitives dans la pièce.

lundi 17 janvier 2011

Wim Vandekeybus (Blush)



Wim Vandekeybus est né dans un environnement rural, son père étant vétérinaire[1],[2]. Il commença des études de psychologie qu'il ne finira jamais, mais gardera de cette période de sa vie le sens d'un lien entre corps et esprit.

En contact avec le metteur en scène flamand Paul Peyskens, il s'oriente alors vers une carrière artistique, et prend des cours de théâtre et de danse. En 1985, il auditionne pour Jan Fabre qui l'engage dans sa compagnie et où il sera pendant deux ans un des danseurs nus du spectacle The Power of Theatrical Madness[1].

À la suite de cette expérience, il se retire quelque temps à Madrid, où il fonde sa propre compagnie Ultima Vez, itinérante mais basée à Bruxelles, avec des danseurs inexpérimentés. Ensemble, ils créent le premier spectacle What the Body Does Not Remember, d'une énergie brutale et instinctive, qui restera la marque de fabrique de son langage chorégraphique : « une danse viscérale, hantée par la chute et le jaillissement, un univers mental sous pression de l'irrationnel »[1].

En 1989, Wim Vandekeybus est en résidence au Centre national de danse contemporaine d'Angers, où il crée Les Porteuses de mauvaises nouvelles. Suivront différents spectacles, notamment avec des danseurs aveugles. De 1993 à 1999, il est en résidence au Théâtre Royal Flamand puis, de 2000 à 2002, il est accueilli en tant que compagnie invitée du Théâtre de la commune de Ferrare. Wim Vandekeybus acquiert vers le milieu des années 1990 une reconnaissance mondiale alors que sa compagnie se produit sur les scènes les plus importantes.

Wim Vandekeybus a collaboré tout au long de sa carrière avec divers artistes, tels que les musiciens Thierry De Mey, Marc Ribot, David Eugene Edwards[2], David Byrne, Mauro Pawlowski, ou les plasticiens Jan Fabre, Octavio Iturbe qui signeront de nombreuses musiques ou décors de ses spectacles. Il a collaboré également avec le danseur et chorégraphe Sidi Larbi Cherkaoui.

Il réalise également des films issus de ses spectacles dont en particulier In the Spite of Wishing and Wanting (2002) et surtout Blush (2005) qui reçu deux prix et fut sélectionné dans de nombreux festivals (dont la selection ACID du Festival de Cannes en 2005). En 2008, il réalise le clip de The Dø, At Last. Il pratique aussi la photographie.



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jeudi 16 décembre 2010

Albert Giraud (Coucher de soleil)

COUCHER DE SOLEIL

Le soleil s'est ouvert les veines
Sur un lit de nuages roux:
Son sang, par la bouche des trous,
S'éjacule en rouges fontaines.

Les rameaux convulsifs des chênes
Flagellent les horizons fous:
le soleil s'est ouvert les veines
Sur un lit de nuages roux.

Comme, après les hontes romaines,
Un débauché plein de dégoûts
Laissant jusqu'aux fangeux égouts
Saigner ses artères malsaines,
Le Soleil s'est ouvert les veines !

Albert GIRAUD, Héros et Pierrots

mercredi 1 décembre 2010

Albert GIRAUD

DÉCOLLATION

La Lune, comme un sabre blanc
Sur un sombre coussin de moire,
Se courbe en la nocturne gloire
D’un ciel fantastique et dolent.

Un long Pierrot déambulant
Fixe avec des gestes de foire
La Lune, comme un sabre blanc
Sur un sombre coussin de moire.


Il flageole, et s’agenouillant,
Rêve dans l’immensité noire
Que pour la mort expiatoire
Sur son cou s’abat en sifflant
La Lune, comme un sabre blanc.


Extrait de "Héros et Pierrots"...

jeudi 30 juillet 2009