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lundi 6 juin 2011

La désobéissance civile / expérience de Milgram

La désobéissance civile, quand dire non devient un devoir moral




LA SOUMISSION LIBREMENT CONSENTIE

En 1963, à l'université de Yale, Stanley Milgram organise une des premières expériences de psychologie sociale sur le concept de soumission à l'autorité. Ses conclusions sont édifiantes...Posez vous la question, en qui reconnaissez vous l'autorité ?
Cette expérience historique de psychologie sociale date de 1963 et a été mise en image dans le film " I comme Icare " avec Yves Montand. On peut aussi la retrouver dans le "petit traité de manipulation à l'usage des honnêtes gens" de Beauvois et Joule.

Tout commence par une petite annonce publiée par voie de presse :
" Laboratoire de l'université X recherche volontaires pour participer à une expérience sur la mémoire . Rémunération 50 Francs de l'heure " Lorsqu'un volontaire se présente au laboratoire, on lui explique qu'il tombe bien car un autre volontaire est déjà arrivé juste avant lui . Le laboratoire a justement besoin de deux personnes , une pour jouer le rôle du professeur et l'autre pour jouer le rôle de l'élève. Les deux volontaires font rapidement connaissance en attendant d'être convoqués par Milgram, le psychologue qui organise l'expérience. Celui ci leur explique qu'ils vont participer une expérience destinée à vérifier les effets de la punition sur l'apprentissage et la mémoire. Le rôle du professeur est simple . Il suffit de lire à l'élève une liste de 50 paires de mots du genre : Le ciel gris, Le chien jaune, Le chat vert etc...

L'élève devra mémoriser les associations de mots et ensuite répondre correctement aux questions du professeur. Si le professeur dit " le nuage ", l'élève devra répondre " noir " En cas d'erreur , le professeur devra administrer à l'élève , une punition sous la forme d'une petite décharge électrique. le voltage des décharges augmentant avec le nombre d'erreurs.
Il est procédé à un faux tirage au sort et l'on demande à la personne qui s'est présentée de jouer le rôle du professeur.

En fait , celui qui doit jouer le rôle de l'élève est un complice de Milgram car le but réel de l'expérience est d'étudier la soumission à l'autorité (soumission librement consentie chez Beauvois et Joule) et non les effets de la punition sur la mémoire. On installe donc "l'élève" sur une fausse chaise électrique mais le "professeur" n'en sait rien. Il pense que tout est réel . "L'élève" qui est un acteur spécialement choisi pour son aptitude à faire semblant de recevoir de vraies décharges électriques fait mine de s'inquiéter quand on l'attache sur la chaise et demande si les chocs électriques risquent de lui faire mal. On lui répond que la douleur sera supportable mais que c'est nécessaire pour le bon déroulement de l'expérience et l'on fait passer le professeur derrière un pupitre comportant des curseurs gradués de 25 volts en 25 Volts. Des petits panneaux sont inscrits au dessus des séries de curseurs :" choc léger ", " choc moyen ", " choc violent ", " choc extrêmement violent " , " choc dangereux " , " choc très dangereux " , " mort ! "
Milgram qui représente l'autorité scientifique en blouse blanche demande alors au professeur de commencer la lecture des associations de mots. Une fois que la liste a été mémorisée par l'élève , le professeur commence à poser les questions.

A partir d'un moment , l'élève se trompe obligatoirement car mémoriser 50 associations de mots en une seule lecture est quasiment impossible.
Milgram qui supervise l'expérience demande donc au professeur d'administrer la punition à l'élève, au départ 25 volts mais au fur et à mesure des nombreuses erreurs de l'élève, les décharges qui deviennent de plus en plus fortes commencent à faire crier l'élève de douleur.
Il veut savoir jusqu'où celui qui joue le rôle du professeur va accepter de torturer un inconnu sous prétexte qu'une autorité scientifique lui en donne l'ordre . L'élève va supplier le professeur d'arrêter l'expérience tandis que l'expérimentateur va lui ordonner de continuer . Même lorsque l'élève simulera le coma ! Milgram ordonnera d'assimiler cela à une mauvaise réponse et demandera au professeur de continuer l'expérience.
Le professeur devra faire un choix .. désobéir à l'autorité ou continuer jusqu'à la mort de l'élève. Les résultats sont effrayants ! Sur 40 personnes testées tout niveau social confondu , 67% des professeurs ont étés jusqu'à la mort de l'élève.
Le reste a abandonné l'expérience vers 300 volts quand l'élève simulait le coma !

Aucun d'eux n'a abandonné quand l'élève hurlait de douleur . Bien sur , ce n'est pas de bon cœur qu'ils ont poussés les curseurs jusqu'à la mort simulée de l'élève attaché sur la chaise électrique . Milgram le dit lui même " J'observai un homme d'affaires équilibré et sur de lui entrer dans le laboratoire le sourire aux lèvres . En l'espace de 20 minutes , il était réduit à l'état de loque parcourue de tics, au bord de la crise de nerfs . Il tirait sans cesse sur le lobe de ses oreilles et se tordait les mains. A un moment il posa sa tête sur son poing et murmura "Oh mon dieu , qu'on arrête !" Et pourtant il continua à exécuter toutes les instructions de l'expérience et obéit jusqu'à la fin." Trois semaines plus tard , quand les professeurs était convoqués pour s'expliquer sur leurs comportements sadiques , il rejetaient immanquablement la faute sur l'autorité scientifique .
Ils n'avaient fait qu'obéir aux ordres et rien de plus ! Ils n'avaient rien à se reprocher.

Phyl d'Arian
P.S. Document Original. Copyright © 2002 vulgum.org. Vous pouvez redistribuer et/ou modifier ce document selon les termes de la GNU/Free

Le lien d'origine http://vulgum.org/libre/imprimer.php3?id_article=304

Ma conclusion serait que cette série d'expériences met bien en lumière la complexité des motivations responsables de nos comportements, la "soumission librement consentie" est un de ceux que je trouve le plus troublant d'origine purement sociologique puisqu'il fait référence, dans cette expérience, à une figure autoritaire désigné par des attributs de pouvoir (au sens large).
Milgram poursuit ses expériences éliminant une par une, grâce à des variantes expérimentales, les circonstances atténuantes d'une telle obéissance : ce n'est ni la blouse blanche, ni le niveau de souffrance du faux cobaye, ni le désir de faire souffrir du sujet qui sont en cause. Ce sont en fait des facteurs complexes tels que le fait de voir la victime ou pas, le fait que l'autorité soit dans la pièce ou non, l'existence d'une dissension au sein de l'autorité etc...

On retrouve en fait le comportement d'une personne qui supposant qu'elle n'a pas les capacités (physiques, intellectuelles ou d'un autre ordre) d'accomplir en toute connaissance de cause un acte donné, c'est à dire de faire face aux conséquences pouvant en découler, décide de se confier en tant qu'outil à une autorité quelconque. Dés lors l'exercice de la responsabilité se situe au niveau de cette autorité, le rôle de l'outil étant de remplir sa tâche au mieux sans s'occuper d'éventuels conflits éthiques ou moraux. (...Some of them Want to be Abused... Eurythmics)
On peut définir la soumission de différentes manières, la plus simple étant l'exécution par un individu d'ordres venant d'une autorité. Mais l'analyse des conditions de soumission montre que le noyau commun de toutes les situations d'obéissance n'est que l'expression d'une capacité des êtres sociaux d'inhiber leurs pulsions propres (et leur sens moral) au profit de directives extérieures du moment qu'elles émanent d'une entité assimilée à une autorité. L'analyse psychologique de Milgram reste très prudente, peut entre afin de ne pas risquer de disqualifier la totalité des résultats par des critiques théoriques complexes alors que le fond du problème est accessible au lecteur totalement "naïf". Les plus optimistes voient dans l'obéissance le signe d'une bonne adaptation de l'individu à la société. Malgré cela, on ne peut s'empêcher, en cette fin de 20ème siècle, de se souvenir des formes les plus tragiques qu'à pu prendre le comportement d'obéissance.

Voir l'ouvrage suivant, très intéressant, sur la soumission librement consentie : "Petit traité de manipulation à l'usage des honnêtes gens" Jean-Léon Beauvois et Robert Vincent Joule. Tout un chapitre y est consacré à l'expérience de Milgram.
Sur le net : "Traité de la servitude libérale" de Jean Léon Beauvois :


Le lien d'origine http://www.cnam.fr/depts/te/dso/lecture/beauvois.htm
Et le site http://www.psychologie-sociale.org

source: http://1libertaire.free.fr/Soumission05.html


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La désobéissance civile est le refus de se soumettre à une loi, un règlement, une organisation ou un pouvoir jugé inique par ceux qui le contestent. Le terme fut créé par l'américain Henry David Thoreau dans son essai Résistance au gouvernement civil, publié en 1849, à la suite de son refus de payer une taxe destinée à financer la guerre contre le Mexique.

En Europe, même si le recours au concept de désobéissance civile a tardé à être formulé, l'idée de la résistance à une loi inique ou injuste a existé bien avant le XIXe siècle. Aujourd'hui, le concept s'est étendu à de nombreuses personnes notamment par les actions très médiatiques des altermondialistes ou celles des mouvements anti-pub, certains ne voyant dans ces actions que la dégradation de biens, d'autres y voyant un acte salutaire de désobéissance civile, visant à faire modifier la politique des autorités.

Le Maghreb se soulève contre les dictateurs par Zehira Houfani Berfas

7 janvier 2011

Après la Tunisie, l’Algérie entre dans la révolte populaire

Ce début de l’année 2011 sera marqué par le mouvement de révoltes populaires qui secouent présentement le Maghreb. Des révoltes de la faim, disent certains, mais sûrement pour la justice et la fin des dictatures et autres régimes maffieux, qui gouvernent ces pays par la force et la répression. Alors qu’en Tunisie les émeutes se poursuivent depuis plusieurs semaines, en Algérie, depuis mercredi, les quartiers populaires de la capitale et des grandes villes d’Algérie s’embrasent dans l’explosion de la colère des jeunes, nourrie par un quotidien des plus absurdes dans un pays, qui croule sous les pétrodollars, détournés ouvertement par les despotes au pouvoir depuis des décennies.

La jeunesse algérienne est estimée à plus de 70 % de la population, mais rien dans les politiques officielles n’offre d’ouverture, ni de prise en charge sérieuse de ces millions de jeunes livrés à eux-mêmes sans le moindre espoir à l’horizon. Ils sont acculés à un chômage endémique, à la toxicomanie et la prostitution, à la hogra (injustice en tous genres) et au harraguisme, souvent suicidaire, de même qu’à l’indigence, ce vide culturel et politique sidéral dans un pays déserté par le bon sens et le sel de la vie, parce qu’étouffé sous les lois de l’état d’urgence, bousillé par la corruption des gouvernants et soumis à l’ignorance et à son avatar le plus fidèle : l’intolérance.

En sortant dans les rues pour manifester violemment contre leurs oppresseurs, les jeunes Maghrébins prennent ainsi le monde en témoin de leur désespoir, mais marquent également leur ressentiment envers leurs élites et autres leaders de l’opposition. Cela est d’autant plus vrai en Algérie où les jeunes se sentent livrés à leur sort et abandonnés par les générations précédentes, celle de la Révolution qui a fait la gloire du pays, et celle de l’indépendance, qui n’a jamais su assumer le rôle qui est le sien, à savoir réaliser l’État de droit, objectif ultime de la Révolution algérienne.

Depuis la violation de la constitution par le président Bouteflika pour se payer un 3e mandat, alors que le bilan des 2 précédents était plus que déplorable, autant pour le pays livré aux inconditionnels de l’affairisme local et international souvent sans scrupules, que pour le peuple soumis à des conditions de vie épouvantables, se débattant comme un diable pour assurer sa survie, tout en se faisant agressé par le luxe indécent qu’affichent ouvertement les tenants du pouvoir. Cela fait des années que la situation allait en s’aggravant, mais force est de constater qu’en continuant d’humilier et de mépriser le peuple, de réprimer la liberté d’expression, d’interdire l’ouverture du champ politique et médiatique, d’assurer l’impunité aux grands voleurs et corrompus connus de l’opinion et épinglés pour de multiples forfaitures et trahisons, le régime de Bouteflika est d’ores et déjà responsable de toute tragédie menaçant l’Algérie.

Le président a failli à toutes ses promesses électorales, menti aux Algériens, pire, il a innové dans la mauvaise gouvernance en s’entourant de 13 ou 14 ministres de son propre village, remettant au goût du jour le pouvoir clanique au lieu de moraliser un tant soi peu les mœurs politiques en initiant et balisant une bonne gouvernance, prélude à l’état de droit qu’il avait promis. Le seul deal auquel semble tenir le président, en plus de la mégalomanie et la vanité qui caractérisent les dirigeants arabes, deal qu’il a bien exécuté depuis son arrivée au pouvoir, c’est de pomper plus de pétrole pour que le pécule à partager entre son clan et les militaires soit toujours plus imposant et garant d’une clientèle totalement acquise à sa présidence. Une clientèle qui a choisi de vivre loin de la misère ambiante, dans les forteresses cossues, des citadelles inaccessibles avec des étendues verdoyantes et des plages publiques privatisées par « décret », pour les soustraire au patrimoine public. Avec l’argent du peuple, ils ont édifié des petits paradis et devenus les plus chanceux des milliardaires, puisque contrairement aux occidentaux qui ont souvent trimé pour édifier leurs fortunes, les dictateurs, dont les dirigeants algériens, n’ont qu’à puiser dans le trésor public de leur pays pour assouvir le moindre de leurs désirs. Une situation que le peuple algérien ne veut plus subir. Il revendique la dignité humaine que le pouvoir totalitaire lui a confisquée en le privant du minimum décent pour vivre, à savoir une distribution équitable des ressources nationales, le droit à un travail correctement rémunéré, à un logement pour fonder une famille, et bien sûr cette liberté de penser et d’évoluer sereinement. Autant de revendications qui ne s’accommodent pas avec une dictature, mais exigent plutôt l’instauration d’un État de droit.

Est-ce le début de la fin des dictatures au Maghreb ? La balle est dans le camp des élites et politiciens intègres de ces pays qui doivent, no seulement endosser les revendications de leurs peuples, mais aussi les faire entendre autant sur les tribunes locales que sur la scène internationale. Une façon de mettre devant leurs responsabilités, les grandes puissances qui soutiennent les dictatures au mépris de tant de peuples sur la planète. Désormais, le déni des droits humains ne peut plus durer, ni au Maghreb, ni en Afrique, ni en Amérique latine. Les gouvernants se sont concertés pour promouvoir, voire imposer la mondialisation des marchés, aujourd’hui, en 2011, les peuples se lancent dans la mondialisation de la démocratie.


source: http://www.legrandsoir.info/Le-Maghreb-se-souleve-contre-les-dictateurs.html