mardi 14 septembre 2010

le Maloya

Le maloya est le genre musical majeur de L'île de la Réunion.

Il se caractérise avant tout par un mélange de rythmes binaires et de rythmes ternaires de percussions, selon une pulsation noire-double croche-noire-pause répétée. Si des instruments y sont rajoutés, la basse est prépondérante pour le séga maloya. Des instruments traditionnels comme le kayamb, le roulèr ou le bobre sont aussi courants et restent la base du maloya traditionnel.

L'origine du mot maloya est méconnu, il pourrait venir du malgache ("maloy aho"): maloy voulant dire "parler, dégoiser, dire ce que l'on a à dire", dans de nombreux dialectes africains il signifirait "peine, douleur, mal être". Chanté par les esclaves extirpés de Madagascar, et d'Afrique de l'est, pour résister et exister, puis par la suite, pratiqué aussi par les "Malbars" entendons Malabars (engagés indiens de la côte Malabar ), ainsi que les "ti blan" ou petits blancs (créole de petite condition). Il est un peu comme le blues des americains. Il peut exprimer la nostalgie, mais aussi la joie de vivre, la liberté.

A la fin des années 1950 le maloya est prohibé par l'administration coloniale car cette dernière refuse le droit d'expression au peuple réunionnais de peur de voir grandir l'idée d'une indépendance. Il est donc joué de manière clandestine dans des lieux secrets, tels que dans des champs de canne à sucre loin des habitations. À cette époque le simple fait de détenir des instruments tels que le kayamb, le roulér, et autres était sévèrement répréhensible. Malgré une résistance, la musique se perd peu à peu. C'est en 1976 que le maloya revient au grand jour, par l'édition du premier vinyle de la troupe Firmin Viry. Depuis, elle est mise à l'honneur par des auteurs-compositeurs tels Danyèl Waro, Gramoun Lélé, Ziskakan.

Le Maloya est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis le 1er octobre 2009, grâce à un dossier présenté par la Maison des Civilisations et de l’Unité Réunionnaise avec l’aide du PRMA (Pôle régional des musiques actuelles) et le soutien de nombreux artistes. La Région Réunion avait en effet proposé l’inscription du Maloya au patrimoine culturel immatériel de l’humanité.

L’inscription du Maloya au patrimoine mondial est une immense reconnaissance pour tous les créateurs ainsi que pour toutes celles et ceux qui ont œuvré à sa sauvegarde et à sa transmission.

Musique issue de la souffrance et de l'asservissement des hommes par les hommes non content de véhiculer une tradition musicale, le maloya tend aussi de par les noms des groupes à faire revivre un fait relatif à un personnage historique ignoré du grand public ou un lieu historique tel le groupe Simangavol, dont le nom se rapporte à la première femme esclave arrivée sur l'île et, qui, refusant l'esclavage, malgré les risques encourus préféra s'enfuir vers la montagne afin de retrouver la liberté.






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Gilbert POUNIA (Ziskakan)
http://fr.wikipedia.org/wiki/Ziskakan






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