mercredi 22 septembre 2010

Loïe Fuller





Mary Louise Fuller, dite Loïe Fuller, est une danseuse américaine, célèbre pour les voiles qu'elle faisait tournoyer dans ses chorégraphies.

Née dans un village de l’Illinois en 1862, Mary Louise Fuller, dite Loïe, débute dans le théâtre amateur à l’âge de quatre ans ; à seize ans, elle anime une troupe ambulante avant d’intégrer une troupe à New York. En 1889, Loïe Fuller émigre à Londres ; en 1892 elle débute à Paris, où elle s’installe avec sa mère Dalilah. Une dame mystérieuse (« the Great Lady ») initie Loïe à la vie culturelle et mondaine de Paris. Dans la cathédrale de Notre-Dame, Loïe voit confirmée la conception esthétique à la base de ses spectacles : une unité harmonique de couleur, lumière, mouvement et spiritualité. Ses chorégraphies mettent le progrès technologique au service d’une danse qui exalte la nature à travers des lignes courbes et des mouvements évoquant fleurs, papillons, serpents : enveloppé dans de longs voiles agités à l’aide de baguettes, et dans la lumière aux teintes changeantes, le corps de Loïe rappelle aux spectateurs que l’homme fait partie de la nature. L’originalité de ses danses est l’un des principaux attraits du cabaret des Folies Bergère, lieu par excellence de la vie parisienne à la Belle Époque, où Loïe Fuller débute et se produit pendant dix ans.

En transcendant le corps pour atteindre une dimension spirituelle où le quotidien est transfiguré par la beauté de l’art, Loïe Fuller devient la muse de l’Art Nouveau et des Symbolistes, tandis que sa contribution à l’innovation technique de l’éclairage et des dispositifs scéniques fascine les metteurs en scène, les photographes, les cinéastes et les scientifiques : parmi ses admirateurs figurent Mallarmé, Rodin, Toulouse-Lautrec, Carabin (voir Représentations de la danseuse à la barre à la fin du XIXe siècle), Ellis, Taber, les frères Lumière, Marie et Pierre Curie, l’architecte Guimard et l’astronome Flammarion. Loïe influence aussi les arts décoratifs et la photographie : une riche production de statuettes s’inspire de ses voiles dansants, et les photographes essayent de saisir la magie de son art.

Loïe Fuller expérimente inlassablement les possibilités des effets de lumière et de couleur sur des tissus à la matière et à la consistance différentes : ce travail lui vaut de nombreux brevets, mais sa santé en pâtit, à cause des longues répétitions sous des lumières violentes qui abîment ses yeux.

Lors de l’Exposition universelle de Paris, en 1900, Loïe fonde son propre théâtre-musée et présente la troupe japonaise de Sada Yacco. En 1901, elle créé sa première compagnie de jeunes danseuses, qui accueille en 1902 Isadora Duncan (voir Isadora Duncan entre hellénisme et modernité ). À une époque où les droits des femmes et des homosexuels ne sont pas encore reconnus, Loïe Fuller affiche fièrement ses idées féministes, ainsi que son homosexualité. Entièrement vouée à l’art, elle dépense tout pour poursuivre ses recherches jusqu’à la fin de sa vie ; elle meurt de pneumonie en 1928, assistée par Gab Sorère, sa fidèle compagne et collaboratrice depuis 1897.


source: http://www.histoire-image.org/site/etude_comp/etude_comp_detail.php?i=1071

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire