vendredi 17 septembre 2010

Malleus Maleficarum (1486)

Le Malleus Maleficarum (« Marteau des sorcières », c’est-à-dire marteau contre les sorcières), est un traité des dominicains allemands Henri Institoris (Heinrich Kramer) et Jacques Sprenger, publié à Strasbourg en 1486 ou 1487[1]. Il connut de nombreuses rééditions.
L'essentiel de l'ouvrage est l'œuvre d'Institoris, Sprenger n'ayant joué qu'un rôle mineur [1]. Institoris, inquisiteur pontifical, chassa les sorcières de l'Alsace à l'Autriche, au prix de nombreuses polémiques.
Il s’agit pour la majeure partie du texte d’une codification de croyances préexistantes, souvent tirées de textes plus anciens comme le Directorium Inquisitorum de Nicolas Eymerich (1376), et le Formicarius de Johannes Nider (1435). L'invention de Gutenberg permit de diffuser le manuel à grande échelle pour l'époque. L'ouvrage fut réédité de nombreuses fois, et largement utilisé en Europe occidentale, malgré son interdiction par l'Église catholique romaine peu après sa publication, en 1490, celle-ci le considérant comme étant en contradiction avec l'enseignement catholique en matière de démonologie (le pouvoir des démons de causer des catastrophes naturelles, par exemple, est une idée qui fut déclarée fausse lors du premier concile de Braga vers 561 dans le canon 8).

La première partie du livre traite de la nature de la sorcellerie. Une bonne partie de cette section affirme que les femmes, à cause de leur faiblesse et de l’infériorité de leur intelligence, seraient par nature prédisposées à céder aux tentations de Satan. Le titre même du livre présente le mot maleficarum (avec la voyelle de la terminaison au féminin) et les auteurs déclarent (de façon erronée) que le mot femina (femme) dérive de fe + minus (foi mineure). Le manuel soutient que certains des actes confessés par les sorcières, comme par exemple le fait de se transformer en animaux ou en monstres, ne sont qu’illusions suscitées par le Diable, tandis que d’autres actions, comme par exemple celles consistant à voler au sabbat, provoquer des tempêtes ou détruire les récoltes sont réellement possibles. Les auteurs insistent en outre de façon morbide sur l’aspect licencieux des rapports sexuels que les sorcières auraient avec les démons.

La seconde partie explique comment procéder à la capture, instruire le procès, organiser la détention et l’élimination des sorcières. Cette partie traite aussi de la confiance qu’on peut accorder ou non aux déclarations des témoins, dont les accusations sont souvent proférées par envie ou désir de vengeance ; les auteurs affirment toutefois que les indiscrétions et la rumeur publique sont suffisantes pour conduire une personne devant les tribunaux et qu’une défense trop véhémente d’un avocat prouve que celui-ci est ensorcelé. Le manuel donne des indications sur la manière d’éviter aux autorités d’être sujettes à la sorcellerie et rassurent le lecteur sur le fait que les juges, en tant que représentants de Dieu, sont immunisés contre le pouvoir des sorcières. Une grande partie est dédiée à l’illustration des signes[2], dont la glossolalie, la voyance et la psychokinèse et les « marques du diable » (pattes de crapaud au blanc de l'oeil, tâches sur la peau, zones insensibles, maigreur, ...). Elle est dédiée aussi aux techniques d’extorsion des confessions, des preuves (notamment la pesée et l'ordalie par l'eau glacée) et à la pratique de la torture durant les interrogatoires : il est en particulier recommandé d’utiliser le fer rougi au feu pour le rasage du corps en son entier des accusées, afin de trouver la fameuse « marque du Diable », qui prouverait leur supposée culpabilité.








...............................................................

Extract:

Part 1

Question I
Whether the Belief that there are such Beings as Witches is so Essential a Part of the Catholic Faith that Obstinacy to maintain the Opposite Opinion manifestly savours of Heresy.

Question II
If it be in Accordance with the Catholic Faith to maintain that in Order to bring about some Effect of Magic, the Devil must intimately co-operate with the Witch, or whether one without the other, that is to say, the Devil without the Witch, or conversely, could produce such an Effect.

Question III
Whether Children can be Generated by Incubi and Succubi.

Question IV
By which Devils are the Operations of Incubus and Succubus Practised?

Question V
What is the Source of the Increase of Works of Witchcraft? Whence comes it that the Practice of Witchcraft hath so notably increased?

Question VI
Concerning Witches who copulate with Devils. Why is it that Women are chiefly addicted to Evil superstitions?

Question VII
Whether Witches can Sway the Minds of Men to Love or Hatred.

Question VIII
Whether Witches can Hebetate the Powers of Generation or Obstruct the Venereal Act.

Question IX
Whether Witches may work some Prestidigatory Illusion so that the Male Organ appears to be entirely removed and separate from the Body.

Question X
Whether Witches can by some Glamour Change Men into Beasts.

Question XI
That Witches who are Midwives in Various Ways Kill the Child Conceived in the Womb, and Procure an Abortion; or if they do not this Offer New-born Children to Devils.

Question XII
Whether the Permission of Almighty God is an Accompaniment of Witchcraft.

Question XIII
Herein is set forth the Question, concerning the Two Divine Permissions which God justly allows, namely, that the Devil, the Author or all Evil, should Sin, and that our First Parents should Fall, from which Origins the Works of Witches are justly suffered to take place.

Question XIV
The Enormity of Witches is Considered, and it is shown that the Whole Matter should be rightly Set Forth and Declared.

Question XV
It is Shown that, on Account of the Sins of Witches, the Innocent are often Bewitched, yea, Sometimes even for their Own Sins.

Question XVI
The Foregoing Truths are Set out in Particular, this by a Comparison of the Works of Witches with Other Baleful Superstitions.

Question XVII
A Comparison of their Crimes under Fourteen Heads, with the Sins of the Devils of all and every Kind.

Question XVIII
Here follows the Method of Preaching against and Controverting Five Arguments of Laymen and Lewd Folk, which seem to be Variously Approved, that God does not Allow so Great Power to the Devil and Witches as is involved in the Performance of such Mighty Works of Witchcraft.





source:
http://www.sacred-texts.com/pag/mm/
http://www.malleusmaleficarum.org/
http://www.bulletindepsychiatrie.com/wier.htm
http://www.bibliotecapleyades.net/archivos_pdf/MalleusIng1.pdf

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire