mercredi 30 septembre 2009

Yang Yankang

Yang Yankang

Yang Yankang

Yang Yankang

Yang Yankang

Yang Yankang

Yang Yankang

Yang Yankang

La vouivre.... (R.R. MOUGEOT)

The Last poets (when the revolution comes)





When the revolution comes
When the revolution comes
When the revolution comes some of us will probably catch it on TV, with chicken hanging from our mouths. You'll know its revolution cause there won't be no commercials
When the revolution comes

When the revolution comes
Preacher pimps are gonna split the scene with the communion wine stuck in their back pockets
Faggots won�t be so funny then and all the junkies will quit their noddin� and wake up When the revolution comes

When the revolution comes
Transit cops will be crushed by the trains after losing their guns and blood will run through the streets of Harlem drowning anything without substance
When the revolution comes

When the revolution comes
When the revolution comes
Our pearly white teeth froth the mouths that speak of revolution without reverence
The cost of revolution is 360 degrees understand the cycle that never ends
Understand the beginning to be the end and nothing is in between but space and time that I make or you make to relate or not to relate to the world outside my mind your mind. Speak not of revolution until you are willing to eat rats to survive

When the revolution comes
When the revolution comes
When the revolution comes; guns and rifles will be taking the place of poems and essays. Black cultural centers will forts supplying the revolutionaries with food and arms when the revolution comes

When the revolution comes
White death will froth the walls of museums and churches breaking the lies that enslaved our mothers when the revolution comes

When the revolution comes
Jesus Christ is gonna be standing on the corner of Lennox Ave and 125th St trying to catch the first gypsy cab out of Harlem, when the revolution comes

When the revolution comes
Jew merchants will give away motza balls and gifilka fish to anyone they see with afros. Frank Shieffin will give away the Apollo to the first person he sees wearing a blue dashiki, when the revolution comes

When the revolution comes afros gone be trying to straighten their heads and straightened heads gone be tryin to wear afros

When the revolution comes
When the revolution comes
When the revolution comes
But until then you know and I know niggers will party and bullshit and party and bullshit and party and bullshit and party and bullshit and party...

Some might even die before the revolution comes

vendredi 25 septembre 2009

Wang Li (Kouxian et flûte à calebasse)




La guimbarde est l'un des instruments de musique les plus anciens. On la retrouve dans de nombreuses cultures et traditions à travers le monde. De part ses racines antiques, cet instrument simple est porteur d'une essence magique.

La guimbarde chinoise - Kouxian, ou Kou-huang, est appelée Huang (l’anche) depuis l’antiquité. Dans le Shi Jing, le premier recueil d'environ trois cents poèmes datant de 500 av. JC, le Huang est un instrument de musique important, souvent joué avec le Sheng (l’orgue à bouche) et le Yu. La plus ancienne description du Huang se trouve dans le dictionnaire « Explication des noms » datant du IIème siècle, qui définit l'emploi de cet instrument ainsi que sa fabrication, en bambou ou en métal.
Cet intrument a disparu du centre de la Chine au XIVeme siècle, mais il survit toujours au sein de la plupart des minorités chinoises.
Pour certain de ces peuples, le Kouxian est un instrument de langage que les jeunes filles utilisent pour exprimer l'émotion amoureuse à leur aimé. Ainsi, dans quelques régions du sud-ouest, le kouxian est réservé aux femmes.



source: http://blog.zamanproduction.com/

Harry Clarke...

clarke

clarke

clarke

clarke

clarke

(Harry CLARKE)

Correspondances... Baudelaire

La Nature est un temple où de vivants piliers
Laissent parfois sortir de confuses paroles;
L'homme y passe à travers des forêts de symboles
Qui l'observent avec des regards familiers.

Comme de longs échos qui de loin se confondent
Dans une ténébreuse et profonde unité,
Vaste comme la nuit et comme la clarté,
Les parfums, les couleurs et les sons se répondent.

II est des parfums frais comme des chairs d'enfants,
Doux comme les hautbois, verts comme les prairies,
- Et d'autres, corrompus, riches et triomphants,

Ayant l'expansion des choses infinies,
Comme l'ambre, le musc, le benjoin et l'encens,
Qui chantent les transports de l'esprit et des sens.


(Charles BAUDELAIRE)

vendredi 11 septembre 2009

Le petit prince (St Exupéry)...









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Et si l'Inde était le médecin de l'Europe ? (Michel Danino)

(Paru dans la revue Éléments n°106, septembre 2002)

Combien d’Occidentaux ont tenté de cerner la mythologie de l’Inde — sa jungle de dieux et de déesses, ses épopées démesurées, ses collections océanesques de récits qui défient le temps, de légendes en mille langues, de contes extravagants imbriqués les uns dans les autres à perte de vue, ses temples vertigineux aux mille styles mais de conception toujours cosmique, ses traités volumineux sur le moindre aspect de la vie, sa dévotion offerte aux pics himalayens comme au serpent ou à l’araignée, ses multitudes de rites à la minutie étourdissante, de croyances et de règles pour chaque moment du quotidien.

À première vue, tout dans ce pays est autre, insolite, déroutant.

Pourtant,le « mythe » n’est pas là où l’on croit. Il est davantage dans l’esprit de l’observateur extérieur, « objectif », de préférence universitaire et occidental — en tout cas occidentalisé. Pas seulement l’obsédé du problème des castes ou de la sati (comme un botaniste qui ne trouverait dignes d’étude que les ronces à la bordure de la forêt), ou le « spécialiste » qui ne voit que superstition arriérée dans ce fatras de coutumes irrationnelles et met tous les maux de l’Inde moderne sur le dos de son traditionalisme. Mais tout autant celui qui, justement, se sent noyé dans ce foisonnement, cette multiplicité infatigable, cette complexité et cette variété à l’infini : c’est là qu’est le mythe.

Même si elles sont souvent complexes dans leur détail, l’Inde et son attitude face à la vie ne sont pas compliquées : c’est notre façon d’être occidentale qui l’est — ou mondiale, si l’on en juge par le rouleau compresseur de l’actuelle « monoculture ». Que nous nous voulions scientifiques, athées, humanistes ou bêtement pragmatistes, nous vivons dans un monde de constructions intellectuelles plus ou moins élevées, grises ou brillantes, branlantes ou de béton, mais toujours incomplètes et éphémères — parce qu’elles n’ont pas de contact avec la réalité de l’homme. Pour un Indien qui vit sa culture, ces constructions sont une complication inutile, sans substance durable — c’est l’Inde qui est simple, parce qu’elle a su toucher à cette réalité et la mettre au centre de ses activités et de ses créations.

Simple ? Mais alors, peut-on simplement dire ce qui fait sa fondation ? Cette civilisation-culture qui, seule au monde, a survécu aux assauts répétés des vagues islamique et chrétienne, à la tyrannie britannique et (pour le moment du moins) au « modernisme », et qui ose plonger ses racines à travers cinq millénaires au moins — peut-on capter un reflet de son secret en quelques lignes, sans termes sanscrits ni concepts métaphysiques ?


« C’est l’Océan, nous ne sommes que ses nuages... »


Quand, au xviiie siècle, la France s’entrouvre à l’Inde, on entend Voltaire affirmer : « Je suis convaincu que tout nous vient des bords du Gange, astronomie, astrologie, métempsycose, etc[i].Les Grecs, dans leur mythologie, n’ont été que des disciples de l’Inde et de l’Égypte[ii]. » Le siècle suivant, dans l’engouement romantique pour l’Inde, Edgar Quinet, qui annonce pour l’Europe une « renaissance orientale », ose dire :« L’Inde a fait plus haut que personne ce qu’on peut appeler la déclaration des droits de l’Être. Ce moi divin, cette société de l’infini avec lui-même,voilà évidemment le fondement, la racine de toute vie, de toute histoire [iii]. » Michelet, bouleversé par le Ramayana, y trouve la « bible de la bonté » qu’il cherchait vainement en Occident [iv].Lamartine s’écrie de la philosophie hindoue : « C’est l’Océan, nous ne sommes que ses nuages... La clef de tout est aux Indes [v]. ». De Hugo et Balzac à Jules Verne, de Baudelaire à Mallarmé, l’Inde ne laisse personne indifférent. C’est la même chose ailleurs : Thoreau, Emerson, Whitman, Goethe, Schopenhauer, Nietzsche et tant d’autres puisent aux anciennes eaux que la découverte du sanscrit a fait se déverser sur le monde. Endiguées au xxe siècle par la montée de l’utilitarisme matérialiste, elles inspirent tout de même un Romain Rolland, un René Daumal ou un André Malraux. Qu’est-ce qui a touché tous ces esprits, au-delà de l’attrait passager pour un Orient mystérieux et exotique à souhait, ou d’une curiosité intelligente pour une pensée différente ?

Le fondement de la civilisation indienne est bien celui qu’avait perçu Edgar Quinet : la quête du « moi divin », du grand Cela aux mille noms que nous sommes tous. On pourrait objecter que toute religion a tenté cette quête : mais c’est l’attitude qui fait toute la différence. À l’encontre des grandes religions monothéistes, l’Inde n’a jamais creusé de fossé entre le divin et le créé : le dieu suprême ne trône pas là-haut, toujours prêt à damner ses créatures, il est sa propre création (même s’il la dépasse aussi). Pas de fossé donc entre Dieu et l’homme, qui porte toute divinité en lui. Pas de division non plus au sein de l’humanité, car chacun est libre de trouver ou de créer son chemin en toute liberté — dogme, clergé, autorité religieuse ou scripturaire, fils unique ou prophète n’ont aucune place ici : vous êtes invité à user de toutes les aides possibles, gourou, Guîtâ ou japa, mais en fin de compte, vous serez face à vous-même et devrez empoigner votre substance humaine pour en extraire son suc divin — il n’y a ni fidèle ni infidèle dans ce métier-là. Pas de détenteur exclusif de la vérité non plus : autant vouloir détenir l’océan ; notre petit gobelet individuel n’est pas à la hauteur. Pas d’enfer ni de paradis à tout jamais : il faut revenir ici, sur ce champ terrestre, encore et encore, jusqu’à la pleine réalisation de notre potentialité. Il est clair que nous n’avons guère affaire à une « religion » comme on l’entend d’ordinaire.

S’il remonte aux croyances pré-chrétiennes (égyptienne ou grecque, par exemple) ou « païennes », l’Indien s’y sent davantage chez lui (ce qui n’est guère surprenant, l’Inde ayant eu sur elles une influence souvent considérable). Le même cosmos peuplé d’êtres et de puissances — qui ne sont que les multiples visages de l’Être unique —, la même adoration pour cet Un qui imprègne tout. Mais là aussi, différence : l’Inde ne se contente pas d’un panthéisme sublime, il lui faut l’outil de la réalisation. Cet outil s’appelle « yoga », la méthode d’exploration de la conscience la plus méticuleuse, rigoureuse, systématique que l’humanité ait jamais inventée (et qui ne recevra jamais de brevet). C’est une sorte de canif aux lames multiples : selon son ouverture et sa résistance particulières (les deux vont généralement de pair), on se servira de tel ou tel instrument.Connaissance essentielle, dévotion absolue, action dénuée de tout ego, contrôle des pensées, des énergies nerveuses et physiques, maîtrise corporelle bien au-delà de ce que connaît notre médecine — ces grandes lignes ont chacune une multitude de chemins et de sentiers qui s’entrecroisent : l’important n’est pas la voie suivie, la technique employée, mais le but, toujours le même.


Manifestation dans la vie de la quête de l’esprit


Justement,ce but, n’est-il pas un peu trop spirituel ? L’Inde n’a-t-elle pas failli à ses possibilités matérielles du fait d’un excès de spiritualité, une concentration trop exclusivement tournée vers l’au-delà, la libération des chaînes terrestres, la dissolution ultime, le nirvana ?

C’est là un autre mythe, au moins en partie. S’il est vrai que l’on trouve ce but suprême prôné dans bien des Écritures, des Upanishads aux Puranas, la libération essentielle, pour l’hindouisme comme le bouddhisme, est surtout celle de l’ignorance et de l’inconscience dont la vie humaine est pétrie. Une des prières indiennes les plus célèbres et les plus répétées encore aujourd’hui est celle de la Brihadaranyaka Upanishad : « Mène-moi du non-être à l’être vrai, de l’obscurité à la Lumière, de la mort à l’Immortalité. » Et si l’on trouve de nombreux aspirants à la cessation des réincarnations, on trouve aussi les « libérés vivants », les « karma yogis » (ceux qui obtiennent la réalisation par l’action), et les grandes âmes qui choisissent consciemment de revenir dans le monde. Mais surtout, en dehors d’une minorité de yogis, la masse devait bel et bien vivre une vie active — et souvent débordante de création matérielle : loin de se replier dans l’inaction fataliste ou le nombrilisme, l’Inde a toujours cherché à manifester dans la vie sa quête de l’Esprit.

Le champ le plus accessible de cette manifestation est l’art. Quiconque a vu vivantes les vertigineuses statues divines ou humaines qui peuplent les temples de l’Inde (jusqu’à Angkor, car le principe y est le même), a plongé dans sa musique comme dans lui-même, a senti l’âme des peintures délicates et vibrantes d’Ajanta ou de Tanjore, ou s’est soudain oublié devant une danse de Bharatanatyam ou de Kathakali, peut comprendre la différence fondamentale entre l’artiste européen et l’indien : c’est vers le divin que tend ce dernier, et qu’il cherche à exprimer plutôt que des sentiments humains, passionnels ou religieux. La plus petite danseuse sait incarner le dieu universel, qu’il s’appelle Krishna ou Shiva, et pour peu que le spectateur ait prit soin de faire une brèche dans sa coquille, il pourra constater l’efficacité de l’« incarnation ». (D’ailleurs le « spectacle » n’est pas pour les spectateurs, il est avant tout un hommage au divin.) Même chose en matière de littérature non-sacrée (mais la frontière entre sacré et profane n’existe pas, justement, chacun envahit l’autre allègrement) : qu’on lise les aphorismes de Bhartrihari ou ceux de Tiruvalluvar, les drames de Bhasa ou de Kalidasa (dont Shakuntala séduisit tant Goethe, Michelet ou Lamartine), c’est toujours le même souffle : certes, on y observe l’homme, ses complexités et ses faiblesses, d’un œil subtil, perçant quoique toujours empreint de compassion, mais en fin de compte, on regarde sans cesse au-delà, vers la puissance essentielle de son esprit, vers ce qui le dépasse. Beauté ou sensualité, qu’elles soient en pierre, en sons ou en vers, sont recherchées et abondamment exprimées non pas pour flatter les sens, mais parce qu’elles sont le véhicule idéal de l’esprit intérieur, de la présence divine.

Mais venons-en à des choses plus « sérieuses » : la science, par exemple. On sait généralement que l’Inde a inventé le zéro (à l’époque d’Ashoka au plus tard) et les chiffres dits « arabes », mais rarement que les cités de l’Indus faisaient usage quotidien du système décimal vers 2500 av.J.-C., dans leur urbanisme comme dans les unités de poids à la base de leur commerce. Quelques siècles av. J.-C., Pingala notait les mètres védiques à l’aide d’un code binaire élaboré ; vers la même époque (ou, selon certains, bien avant), les Sulba-sutras, traité complexe de géométrie, livraient entre autres le théorème dit de Pythagore. Plus tard, dans l’école de mathématique « siddhantique » (ve au xiie siècle après J.-C.), on jonglait avec des nombres colossaux (les puissances de 10 avaient toutes des noms sanscrits, jusqu’à 10145 !), créait le concept de l’infini (appelé khachheda or khahara, ce qui veut dire « divisé par zéro »), ou au contraire explorait l’infinitésimal : l’« atome suprême » ou paramanup la valeur de 62832 / 20000, soit 3,1416 — l’une des meilleures approximations de l’époque. Il fut aussi l’un des premiers à suggérer que la terre était une sphère, et lui attribuait un diamètre de 1050 yojana, ce qui nous amène à presque 40 000 km de circonférence avec la valeur du yojana qu’il employait (environ 12 km).


Quand Sayana annonçait la vitesse de la lumière


Aryabhata calcula même l’« orbite du ciel », arrivant à plus de 4 000 fois la dimension de notre système solaire [vi] ;bien que nous soyons très loin des calculs actuels, ce chiffre montre bien la vastitude de la conception indienne de l’univers, qui pendant une dizaine de siècles allait demeurer en l’Europe un lieu étriqué, créé avant-hier. D’ailleurs, traditionnellement en Inde, un « jour de Brahma » (le dieu créateur, pour qui le temps s’écoule très différemment), égal à mille cycles de quatre âges, dure 4 320 000 000 ans — à peu près l’âge de la terre. Coïncidence ? En voici une autre : la vitesse de la lumière, mesurée en 1675 par Roemer, est annoncée très précisément dans un texte de Sayana, célèbre commentateur védique [vii]. Coïncidence encore, l’étonnante vision de l’évolution qu’évoque la série des avatars de Vishnu : d’abord le poisson, puis un reptile (tortue), un mammifère (sanglier), une créature mi-animal mi-homme, puis un homme nain, enfin un homme pleinement évolué (Rama), avant de passer à l’homme conscient de sa divinité (Krishna) ? Quelle autre culture a évoqué si clairement l’évolution du divin sur la terre ? Et que dire des engins volants, armes nucléaires ou manipulations d’embryons qu’on trouve décrits page après page dans les épopées indiennes ? Il serait périlleux de prendre tout cela à la lettre, mais nous sommes certainement en présence d’une vision cosmique et d’une intuition hardie, freinée par aucun dogme, aucune Église, aucune menace de bûcher. L’Europe a bénéficié de certaines de ces découvertes par le biais des Grecs tout d’abord, puis des savants arabes, semences qui allaient nourrir la Renaissance au moins au niveau scientifique, mais on aurait pu souhaiter un contact plus direct : peut-être aurait-il pu abréger notre Moyen Âge doctrinaire ?

Les chercheurs de l’Inde ne s’en sont pas tenus à la théorie : dès le ive ou ve siècle av. J.-C., ils savaient extraire le zinc, faire de l’acier tranchant ou du fer qui ne rouille pas (comme en témoigne le pilier de Delhi, vieux d’au moins 1500 ans), approvisionner en eau une ville entière (celles de l’Indus, 2500 av. J.-C.) et en évacuer les eaux usées, pratiquer la polyculture et l’irrigation (même époque), et traiter les semences contre diverses maladies — les hommes aussi, grâce à plusieurs systèmes médicaux dont le célèbre Ayurvéda, toujours très prisé, qui conçut la notion de microbe (krimi), ou encore une chirurgie poussée qui répertoriait 300 opérations différentes, d’une simple suture à la cataracte, à l’aide de 121 instruments chirurgicaux. (Notons qu’au xviiie siècle encore, on vaccinait au Bengale contre la variole selon des méthodes traditionnelles, bien avant l’« invention » du vaccin.) La terre était révérée comme une mère divine (Bhudévi) dont montagnes et rivières, animaux et plantes étaient sacrés, attitude qui sut préserver une nature abondante jusqu’au xxe siècle. L’Inde vit les premières républiques au monde (les Mahajanapadas, à partir du vie siècle av. J.-C.), une administration complexe mais efficace, des codes électoraux ou judiciaires, de l’empire d’Ashoka au Nord aux royaumes des Cholas dans le Sud. Bien sûr, les souverains — qui n’étaient pas de droit divin — guerroyaient sans cesse, mais le plus souvent (pas toujours), le citoyen moyen n’en était pas trop affecté, et jouissait d’une prospérité indéniable ; c’est d’ailleurs la richesse fabuleuse de l’Inde qui attira l’envahisseur islamique ou britannique, autant que la guerre « sainte » ou la mission « civilisatrice ».

Explorer et formuler ; assimiler et renouveler ; évoluer sans changer ; créer pour donner : telles ont été les tâches de l’Inde dans l’histoire humaine.


Un système éducatif hostile à l’héritage indien


Tout cela est bien joli, dira-t-on, peut-être même enjolivé, mais comment se fait-il que pareille civilisation ait pu tant régresser ? A-t-elle encore quoi que ce soit à nous apprendre aujourd’hui ? Une réponse détaillée emplirait un livre : disons seulement que les siècles de colonisation brutale, de destruction et de pillage sans égaux, avaient laissé un pays exsangue et épuisé— et vivisecté. Il est vrai que depuis 1947, l’Inde a eu 55 ans pour retourne rla situation, mais elle s’est trouvée enlisée dès son indépendance dans un système pseudo-démocratique, en réalité un hybride anglo-staliniste qui continua d’écraser la population sous une administration omniprésente et degénérer une corruption endémique. L’Inde n’a pas eu le courage de forger son chemin selon sa propre nature, ses conditions spéciales, son passé et ses aspirations — comme l’avaient espéré Swami Vivékananda, Sri Aurobindo et autres architectes de la renaissance indienne aux xixe et xxesiècles. Il était plus facile de faire « comme tout le monde » et d’être une « grande démocratie », alors même que le villageois n’a aucun pouvoir sur sa destinée, sauf de voter pour un député qu’il sait être au mieux inefficace, et au pire illettré et corrompu, voire criminel. Ainsi les énergies qui auraient pu travailler au renouveau de ce pays et créer une synthèse entre sa culture antique (mais toujours vivante) et les conditions d’aujourd’hui, ont été étouffées, écartées par mille réglementations inutiles, un système éducatif hostile à l’héritage indien (car toujours fondé sur lemépris britannique de cet héritage), et une constitution qui nie à la majorité hindoue les privilèges accordés aux « minorités » (qui comptent plusde 200 millions de membres !) en matière de pratique religieuse ou d’éducation.


L’hindou ne veut que préserver sa culture


Aujourd’hui, ces énergies sont à l’ascendant, mieux informées, plus sûres d’elles-mêmes : c’est ce que bien des journalistes « libéraux »,parfaitement ignorants de l’Inde, se sont empressés d’appeler l’« intégrisme hindou », oubliant volontiers que l’hindou ne veut que préserver sa culture dans son pays d’origine, et ne demande que le droit de la vivre en paix, sans discriminations religieuses ou culturelles, et sans les constantes agressions des prosélytismes islamique et chrétien orchestrées par de puissantes organisations internationales financées depuis le Vatican ou l’Arabie saoudite. Aucun hindou ne menacerait d’enfer éternel un chrétien ou un musulman, un parsi ou un juif, ou ne rêverait de le convertir à l’hindouisme — ces notions sont étrangères à sa nature. La preuve en est la façon totalement pacifique dont hindouisme et bouddhisme se sont répandus au-delà des frontières de l’Inde, de la Grèce au Japon, sans dégainer une épée - quel contraste avec l'expansion sanglante du Christianisme ou de l'Islam !

Si l’Inde est aujourd’hui à un tournant, l’Occident aussi se trouve face à un choix. Non, il ne s’agit pas d’un « choc des civilisations », plutôt d’un « choc des barbaries ». Quelles valeurs l’Occident a-t-il à offrir à l’avenir, sinon l’avidité, moteur de la conquête qu’il a toujours pratiquée : conquête de la nature, des nations, de l’espace, des marchés — toujours agresser et absorber, pour ne répandre que sa géophagie et son autophagie. Là où l’Inde absorbait pour assimiler et recréer, l’Occident absorbe pour détruire.

Si l’onassiste aujourd’hui à une protestation croissante contre cette course vers nulle part, c’est que de plus en plus d’esprits réalisent que cette façon d’être est foncièrement instable, auto-condamnée : la courbe actuelle ne peut pas être maintenue (heureusement), elle se heurte à une impasse à tous les niveaux : qu’il s’agisse des ressources « naturelles » ou de l’environnement, des tensions sociales, commerciales, internationales, des conflits culturels, de la mécanisation de la vie, ou simplement de nos piètres idéaux humanitaires, la faillite est en train de ronger toutes nos fondations. La seule question, au fond, est de savoir si le paquebot occidental achèvera sa course sur un quelconque écueil, comme le Titanic, ou saura changer de cap avant. Ce n’est pas pour rien que Sri Aurobindo, élevé en Angleterre et qui connaissait la culture européenne à fond, parlait en 1920 du « soir rouge de l’Occident ».

C’est là où les valeurs de l’Inde (qui, selon Sri Aurobindo encore, pourrait être « le médecin des maladies de l’Europe ») peuvent catalyser le processus. Et il n’est guère étonnant de voir yoga et méditation devenir si populaires partout (15 millions de pratiquants aux États-Unis seuls), ou le bouddhisme comme en France. On sait bien tout ce que la vague du New Age devait à l’Inde, et elle n’a pas fini de déferler. Mais au-delà d’un engouement plus ou moins ignorant (bien qu’important), il faut revenir sur ces piliers qui ont survécu au temps : le sens de l’unité humaine, de la pluralité des cheminements (que l’on nomme « multiculturalisme » en langue intellectuelle, ou, abusivement, « tolérance », mot qui suinte le dégoût), mais surtout notre essence divine à incarner dans la vie de chaque jour, et sans laquelle tout ce que nous pensons ou faisons est vain.

Cette façon d’être de l’Inde a toujours été pratique, vécue, c’est pour l’Occident « pratique » qu’elle appartient au monde du rêve. Ou se pourrait-il que notre « crise évolutive » soit faite justement pour nous éveiller enfin à cette réalité que nous sommes ?



L’auteur de cet article, Michel Danino, est né en France en 1956 et vit en Inde depuis 31 ans. Il a traduit et dirigé plusieurs ouvrages en anglais au sujet de Sri Aurobindo, et a donné de nombreuses conférences sur la culture indienne, dont plusieurs ont été publiées. En 2001 Michel Danino a réuni le « Forum international pour l’héritage indien », avec 160 personnalités indiennes.



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[i] Voltaire, Lettres sur l’origine des sciences et sur celle des peuples de l’Asie (publié en 1777), lettre du 15 décembre 1775.

[ii] Cité dans Les Indes Florissantes —Anthologie des voyageurs français (1750-1820), de Guy Deleury (Robert Laffont, 1991), p. 663.

[iii] Cité dans Littérature française et pensée hindoue des origines à 1950 (Librairie C. Klincksieck, 1974) de Jean Biès, p. 100.

[iv] Michelet, La Bible de l’humanité, volume 5 des Œuvres (Bibliothèque Larousse, 1930), p. 109-110.

[v] Lamartine, Opinions sur Dieu, le bonheur et l’éternité d’après les livres sacrés de l’Inde (Sand, 1984), p. ix.

[vi] Si l’on prend le système solaire jusqu’à Pluton. Selon Aryabhata, l’orbite duciel est de 12 474 720 576 000 yojana, soit environ150 x 1012 km, donc un diamètre de 48 x 1012 km (contre11,8 x 109 km pour celui de l’orbite de Pluton).

[vii] Commentant sur un hymne du Rig-Véda (1.50.4) en honneur du dieu-soleil Surya,qui ici symbolise la lumière, Sayana écrivait : « Ainsi il est dit demémoire ancienne : [Ô Surya] toi qui traverses 2 202 yojana enla moitié d’une nimesa. » À l’époque de Sayana, le yojana équivalait à 14,5 km (ainsi qu’en atteste l’Arthashastra), et une nimesa à 16/75e de seconde, ce qui donne 299 334 375 m/s, ou à 0,15% près la valeur de la vitesse de la lumière. (Voir “The Speed of Light and Puranic Cosmology” in Computing Science in Ancient India, de T.R.N. Rao and Subhash Kak, Center for Advanced Computer Studies, University of South western Louisiana, 1998.)




source: http://blogs.myspace.com/index.cfm?fuseaction=blog.view&friendId=415863793&blogId=438039828

Yatha Sidhra - A meditation mass



jeudi 10 septembre 2009

The TAJ MAHAL TRAVELLERS




taj mahal travellers


The Taj Mahal travelers on tour:

>>> http://www.ubu.com/film/taj.html

Filmmaker: Matsuo Ohno
Running time: 102 minutes
Year: 1973
16mm.




>>>> see tribute page: http://www.myspace.com/tajmahaltravellerstribute

lundi 7 septembre 2009

La "décroissance"... (par Serge Latouche)









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A dream.... (Grandville)

Photobucket


Jean Ignace Isidore Gérard (13 septembre, 1803 - 17 mars, 1847), est un caricaturiste français, plus connu sous le pseudonyme de JJ Grandville.

Ses planches satiriques sont des charges contre les contemporains ou des attaques contre la monarchie de Juillet. Ses dessins déplaisaient à Adolphe Thiers, qui fit promulguer, en 1835, sous le règne de Louis-Philippe une loi exigeant une autorisation préalable pour la publication de dessins et de caricatures. Après ce rétablissement de la censure, Grandville s’est tourné presque exclusivement vers l'illustration de livres, en illustrant divers ouvrages, tels que les œuvres d’Honoré de Balzac, les chansons de Béranger, les fables de La Fontaine (1838) et celles de Florian, Don Quichotte de Cervantes, les Voyages de Gulliver de Swift, Robinson Crusoé de Daniel Defoe. Il a également continué à publier des recueils de lithographies : Les Cent Proverbes, Un Autre Monde (1844) , Les Fleurs animées. Il a également participé aux illustrations des Scènes de la vie privée et publique des animaux, une satire initiée par Jules Hetzel en référence à La Comédie humaine, et à le Diable à Paris.

Son œuvre s'apparente à un monde étrange que Baudelaire comparera à « un appartement où le désordre serait systématiquement organisé ».

Ses dessins fantastiques et zoomorphes (métamorphoses d’êtres humains, d’animaux et de plantes) (Un autre monde) lui valurent d’être revendiqué par les surréalistes.

Bien que les dessins de Grandville soient parfois de facture artificielle et absurde, ils présentent habituellement une analyse des personnages pleine d’inventivité et de merveilleux, et son humour est toujours tempéré par la délicatesse et le raffinement des sentiments et un esprit de réflexion empreint de sobriété.

>> http://www.flickr.com/photos/bjacques/sets/72157622452294268/
>> http://andysaurus.com/miscellany/grandville.html

Amarcord extrait (Fellini)